Champ. de France Régionale 2 : Millas - Lagny et Saint-Jean d'Angély - Saint-Pée, "quart...actériels" demi-finalistes

Chacun voulait sa part de gâteau dans ces quatre quarts. Les très faibles écarts de points sur ces quatre rencontres présentées comme indécises en amont, ont confirmé la grande valeur et les niveaux équivalents de ce grand 8 national. Il ne pouvait en rester que quatre, voici un retour sur ces quarts et une projectif sur des demies aussi indécises que passionnantes…

Espalion valeureux, mais jamais 2 sans 3 pour Millas

Millas et les phases finales, qu’elles soient régionales ou nationales, c’est décidément une grande histoire d’amour. Les épopées de 2022 (finale perdue contre Caraman) et 2023 (finale perdue contre Corbières XV) sont dans toutes les mémoires. Et la défaite en finale d’Occitanie en avril dernier contre Bassoues, n’a pas aidé à la cicatrisation. Mais les Catalans ont la tête dure, et savent mieux que personne repartir au combat. Espalion en a fait les frais dimanche dernier lors d’un quart de finale humide et tendu.

Car la pluie a rendu le ballon glissant, et les débats plus incertains. Les Aveyronnais, premiers de leur poule lors de la phase régulière, ont démontré leur détermination. Les sang et or du nord aveyronnais étaient même devant à la pause (3-6), ils se montraient réalistes, surtout en évoluant à 14 contre 15 durant la moitié de cette première période.

Le début de la seconde permettait à Martinez de se mettre en évidence. L’ailier-buteur catalan inscrivait le seul essai du jour dès le retour des vestiaires, sans parvenir à le transformer (8-6). Mais l’artilleur des P.O. ajustait la mire à l’heure de jeu, pour donner un peu d’air aux siens (11-6). Ce même Mathieu Martinez marquera ainsi tous les points de son équipe. Sa pénalité manquée face aux perches, pourtant largement dans ses cordes, restera anecdotique. Car Espalion qui a recollé au score justement sur pénalité (11-9), offrant une fin de match à suspense, ne parviendra pas à l’emporter. Les Millassois au courage et solidaires comme toujours en défense, s’offrent ainsi le droit de disputer une troisième demi-finale nationale consécutive.

Mais l’on se doute bien que les compères de captain Le Gal visent plus haut. Bien plus haut. Ca tombe bien, ils vont se déplacer vers les Alpes, à Luzinay exactement, en Isère, pour tenter de jouer une nouvelle finale. Christophe « Pépé » Pérez (co-entraîneur de Millas) ne nous contredira pas : « Sous cette forte pluie, on domine légèrement mais on a du mal à concrétiser. Les avants se neutralisent, il y a trop de ballons tombés. on prend le score, on rate une pénalité face aux perches à la fin, on stresse, mais les joueurs ont fait preuve d’une grosse solidarité pour l’emporter. Pensons à la suite ! »

Même son de cloche pourr André Faliu (président Millas) : « Match indécis, la pluie qui a nivelé les valeurs…avec énormément de fautes de main de notre côté. On gâche trois occases dans l en but, c’est dommage. On a joué contre une belle équipe d’Espalion, dans l’organisation et la solidarité. Les cinq dernières minutes étaient irrespirables, les équipes se rendant coup pour coup. Sans flancher, propres en défense, on préserve notre avance de deux points. Direction la 1/2 maintenant face aux franciliens de Lagny-sur-Marne. Très fier de la solidarité et de l’abnégation de mes joueurs. 10 mois de boulot sont concrétisés. Y a plus qu’à pour le reste… » (sourire)

Lagny entretient son rêve et éteint celui de Culin

L’AS Lagny Rugby se réjouit à juste titre de cette qualification en demi-finale. Et pour cause, le club de Seine-et-Marne n’était pas au mieux ces dernières années. Un nouveau staff, des retours d’anciens, l’arrivée de nouveaux joueurs, un nouveau système de jeu, bref, un nouveau projet fédérateur, récompensé par une montée en Régionale 1 et ce dernier carré national, comme une belle cerise sur un gros gâteau.

Jérémy Plault, arrivé au club en minime, y est resté pendant une décennie, Mais il en était parti pour tenter sa chance plus haut. Trois ans plus tard, il est revenu, convaincu par le discours des coachs. Il en est devenu l’heureux capitaine d’un groupe rajeuni, qui vit bien ensemble : « Je suis fier du parcours que l’équipe a accompli cette saison. Marian Ezaru (nouveau coach 3/4) m’a appelé et a su me convaincre. En début de saison, nous avons enchaîné deux défaites consécutives qui nous ont fait mal. Mais nous avons su chercher les ressources nécessaires pour relancer notre saison. Nous avons pris les matchs les uns après les autres, en enchaînant les victoires, jusqu’à cette montée en Régionale 1. »

La défaite en quart de finale Ile-de-France contre Pantin, a permis de tester la capacité du groupe à rebondir. Et manifestement, le rebond est favorable, avec une campagne nationale plus que réussie : « Après une seule saison de préparation, parvenir à monter et faire ce magnifique parcours en championnat de France, c’est très bien » souligne le capitaine, qui conclut : « Nous avons hâte de jouer cette première demi-finale pour notre équipe et le club. À nous d’écrire la suite de l’aventure. »

L’AS Culin, adversaire du jour et autre équipe « surprise » du niveau, disputait là, son premier quart de championnat de France de son histoire. Et les Jaune et Bleu ont montré qu’ils n’étaient pas arrivés à ce stade de la compétition par hasard. Le match a été âpre et serré jusqu’à la dernière action. Lagny s’est imposé 12-8, au forceps.

Marian Ezaru, co-entraîneur des arrières latignaciens (ou laniaques, comme il vous plaira), raconte comment il a vécu ce match depuis le bord de la touche : « On a eu beaucoup de mal à rentrer dans ce quart de finale, on a senti nos gars stressés. On a commis beaucoup de fautes de mains. On n’arrivait pas à poser notre jeu, ni à enchaîner. En face, Culin nous a proposé beaucoup de combat, on a eu du mal à rivaliser. Même si Culin était devant à la mi-temps, on a réussi en deuxième mi-temps à dépasser l’événement, à proposer des phases de jeu rapides et cohérentes.

On les a mis en difficulté et on a réussi à récupérer des pénalités. On arrive à passer devant à la moitié de la deuxième mi-temps et on ne lâche rien jusqu’au coup de sifflet final, même si la gestion de notre fin de match laisse à désirer. Notre groupe est jeune, il doit apprendre avec ce genre de match. Maintenant, peu importe la manière finalement. L’essentiel est la victoire et la qualification en demi-finale. »

Ludovic Beauredon, l’autre coach, des avants, résumait ce quart comme suit : « Marian et moi sommes très heureux pour ce groupe qui travaille dur et qui se récompense en s’offrant un tour de plus. Ce que font les joueurs cette saison est tout simplement exceptionnel. On a beaucoup de chance d’être arrivé en demi finale. » Comme un hommage à Bernard Lalanne, grand artisan de la résurrection du club, parti trop tôt, dimanche dernier, en ce jour victorieux de quart de finale. Lui qui avait emmené Lagny en quart à deux reprises, saura apprécier depuis là-haut, la demi-finale de dimanche. Les joueurs penseront à lui aussi, assurément.

Saint-Pée – Bassoues, le duel des champions du Sud-Ouest pour la Nouvelle-Aquitaine

Duel au sommet entre le champion d’Occitanie 2024 et le champion de Nouvelle-Aquitaine 2024. Un duel de grands du sud ouest donc, et une opposition de style aussi, entre des Gersois, forts en conquête, avec un paquet d’avant efficace dans les ballons portés, face à des Basques très joueurs, prêts à jouer tous les ballons à la main. Et ce jeu d’attaque placée fera grand mal aux Bassouais, punis en première main, à trois reprises lors d’un premier acte pourtant mieux entamé grâce à un essai transformé par l’incontournable arrière Labourdère. Démontrant si besoin était, qu’il y a aussi des cannes dans de le Gers.

A 10-19 à la pause, le deuxième sera plus équilibré et moins riche en points. Il faudra attendre les dix dernières minutes et un carton jaune contre Saint-Pée (70ème), pour voir le RCBLM profiter aussitôt de cette supériorité numérique (essai transformé à la 72ème). A 19-17, le match est complètement relancé, et la victoire peut basculer dans un camp comme dans l’autre. Les espoirs renaissants des sud Gersois vont s’envoler en deux temps. Sur la pénalité accordée et passée par Lacroix pour Saint-Pée, et dans la foulée, avec le coup de sifflet final.

Mathieu Pagnac, 3ème ligne centre et capitaine de Bassoues, était tout aussi déçu que lucide : « On prend trois essais en première main, en trente minutes, à ce niveau de la compétition, ça fait mal. On met beaucoup d’envie pour revenir, beaucoup d’énergie aussi, mais on échoue. De peu oui, mais c’est ainsi. C’est toujours difficile de perdre si proche du but, mais encore une fois, se faire prendre de la sorte, sur des attaques placées, on peut difficilement espérer mieux. On aurait pu gagner malgré tout, mais Saint-Pée n’a pas volé sa victoire, c’est une belle équipe. »

Les entraîneurs David Gaillet et Christian Sanchez, ainsi que les présidents du SPUC rugby, Mikel Garandian et Clément Ozcoidi, parlaient d’une même voix avant le début de cette saison, manifestant un optimisme non feint quant aux capacité de leurs joueurs à atteindre les sommets. Des certitudes couplées à une humilité permanente, mais renforcées par des résultats positifs qui aident à avancer, même dans la difficulté, comme ce 8ème de finale contre Tartas.

Julien Porthaire, centre et capitaine des Verts, usé par un combat de tous les instants pour défendre la ligne basque, se montrait ravi, mais conscient qu’il faudra se montrer plus exigeant en demi-finale : « On a souffert en touche car Bassoues était en place en conquête, mais aussi dans le jeu debout. Nous, on a plus misé sur des ballons à écarter rapidement, on voulait les déplacer. Bien nous en a pris puisque l’on marque des essais ainsi. Mais que ce fut dur, face à une rude équipe de Bassoues, qui nous a secoué. On va savourer cette victoire, mais aussi bien se préparer pour la demi-finale. »

Saint-Jean d’Angély – Commentry, au bout du suspense

Une demi-finale qui opposera Saint-Pée à une autre équipe bien connue en Nouvelle-Aquitaine, puisque rencontrée dans la même poule cette saison : le RACA Saint-Jean d’Angély. Mais si ce fut dur pour les Basques, que dire pour les Charentais, vainqueurs d’un petit point, en prolongations contre une (très) valeureuse équipe de Commentry.

Les joueurs de l’Allier vont sûrement se repasser le film de ce match (riche en suspense, mais aussi en cartons), en se demandant comment cette simple unité de point n’a pas basculé en leur faveur, eux qui menaient 6-16 à la pause, puis 16-23 avant de se faire embarquer dans une incertaine prolongation. Ils menaient encore 26-30 quand la 100ème minute fatidique pointait le bout de son nez. Moment choisi par les Angériens pour marquer à leur tour, le dernier essai du jour, l’ultime, l’essai de la gagne, et passer devant 31-30. Ils crucifiaient ainsi des Rhino…féroces. Et pouvaient rêver à enchaîner une deuxième finale nationale, après celle de 2023.

447016667_959840706094943_1028201700238447771_n — Commentry, qui n’avait plus connu des quarts de championnat de France depuis 1977, est allé à la corne pourtant

Que d’émotions décidément pour les Bleus, contraints de pousser leur bus sur le trajet aller (voi vidéo plus bas), et de puiser dans leurs derniers retranchements pour gagner le droit de disputer une demi-finale nationale. Après Loches, lieu du quart de finale pour le RACA, la demie, véritable duel de Saint (Jean et Pée), se jouera à Saint…Médard, ce dimanche à 15h. Au vu du soutien populaire déclenché, aucun de ces deux Saint, ne manquera de soutien, nous en sommes certains.