Nationale 2 : endettée de 300 000€, la Seyne (aussi) en grand danger ?
À l’issue du dernier comité directeur de l’US Seynoise (Var), le 22 janvier, un courrier a été envoyé aux adhérents de l’association, annonçant un déficit de 1,5 million d’euros sur les deux dernières années. Le quotidien Var Matin avance qu’il resterait 300 000€ à combler. Une situation inquiétante, alors même que l’USS est en pleine transition, car les frères Fickou, Jérémie et Gaël, s’apprêtent à laisser la présidence…
1,5 million de déficit en deux ans
Selon Var Matin, le comité directeur déclare dans ce courrier qu’il aura accumulé « plus d’1,5 million d’euros » de déficit au 30 juin prochain, soit à la fin de la saison. Il est néanmoins précisé que ce chiffre n’est pas définitif, car « certaines dettes non déclarées et non comptabilisées » pourraient encore s’ajouter.
Pour expliquer cette situation inquiétante, le comité évoque des raisons extérieures, comme « une économie du rugby inflationniste et spéculative », ou « le désengagement soudain des partenaires ». Mais il reconnait également ses responsabilités, avec « une stratégie de professionnalisation trop importante pour le bassin » et des « erreurs de gestion partagées par tous les organes de gouvernance du club. » Et de se souvenir des arrivées médiatiques d’ex joueurs pro dans le Var.
La majorité des dettes bientôt comblées…
Cependant, les dettes de l’USS ne s’élèvent heureusement pas à 1,5 million, car elles ont été en partie comblées par plusieurs apports financiers l’été dernier. Toujours selon Var Matin, un mécène, dont le nom n’est pas précisé, a apporté 600 000 euros, soit presque la moitié du total.
De leur côté, les co-présidents, Jérémie (qui nous avait accordé une interview en 2019) et Gaël Fickou ont injecté 260 000 euros et viennent de s’engager à ajouter 250 000 euros supplémentaires, répartis sur les cinq prochaines années. Dans son courrier, le comité directeur soutient d’ailleurs Jérémie Fickou en ces termes : « S’il n’a pas réussi dans son projet, le comité directeur a confirmé que Jérémie a œuvré sans aucun intérêt personnel et a donné son maximum financièrement et humainement. »
En plus, de ces premiers apports, le communiqué informe que les collectivités ont « augmenté les subventions allouées ». Le dernier soutien de poids est également arrivé le 22 janvier, de la part de trois partenaires historiques du club, Olivier Remini, Eric Espagno et Jean Audibert, à hauteur de 200 000 euros.
Si tous ces différents apports combleront 1,3 million de dette, il resterait au moins 300 000€ à rembourser. Pour répondre au plus vite à cette situation, le budget a été diminué de 1,8 à 1,2 million. Dans le même temps, le club fait appel à plusieurs projets pour « résoudre la crise financière, tout en offrant des perspectives sportives et sociétales ».
Enfin, l’USS compte sur les dons et, dans un souci de transparence et de motivation, rappelle à quel point ils sont importants : « Ne soyons pas la génération qui tue la plus vielle association de notre territoire et son histoire (l’USS a été fondée en 1902). Si nous ne réussissons pas, de nombreuses dettes ne seront pas couvertes. » Le défi et ses enjeux sont donc clairs.
Quel avenir alors pour l’US Seynoise ?
Ce communiqué intervient dans une contexte très particulier pour les Varois. En effet, les frères Fickou ont annoncé passer la main prochainement, mais on ne sait pas encore à qui. Gaël Fickou, dans un entretien accordé à L’Équipe, avait d’abord clairement identifié Olivier Remini (42 ans), fondateur et PDG du groupe Fortil, un cabinet de conseil en ingénierie, comme leur successeur. Il avait alors déclaré : « Olivier Remini, qui va prendre la présidence de l’association, travaille avec nous depuis de nombreuses années. Nous sommes main dans la main et sa nomination est naturelle. Avec Jérémie, nous restons au comité directeur du club et nous continuerons à l’aider, notamment sur la partie sportive. »
Mais le 22 janvier, le comité directeur a écarté les « allégations parues dans la presse », précisant que « le club n’a pas vocation à être détenu par un mécène », mais plutôt par « un collectif pluriel. »
De quoi entretenir les doutes sur l’avenir du club, dont la situation sportive est également compliquée, pour ne rien arranger. L’USS est en effet dernière de son groupe de Nationale 2 avec 8 points de retard sur l’Avenir Valencien, avant dernier. Toujours est-il que les supporters devraient y voir plus clair après le 22 février, date de l’élection du nouveau président et du nouveau bureau.