[Mercatovale : Falco-Pissinis, fin de l’histoire avec Villefranche-de-Lauragais] Sébastien Falco (40 ans), est arrivé en 2019 à Villefranche de Lauragais, en provenance de Léguevin. Il a formé dans un premier temps, un duo avec l’expérimenté Claude Guiraud, avant de changer de binôme l’année suivante, avec un pur produit maison, comme joueur, mais novice au niveau des entraînements : Romain Pissinis. Après avoir emmené leur groupe aux portes de la fédérale 1 l’an dernier, dominé par l’Isle-Jourdain, futur vice champion de France, la doublette a annoncé son départ du FCV hier soir…
Objectif atteint, départ serein
« C’est la fin d’un cycle, on a officialisé ce mercredi que Romain et moi ne poursuivions pas l’aventure. Le but de l’annoncer si tôt est de permettre au club de préparer la future saison dans les meilleures conditions » nous indique Sébastien Falco, à qui nous demandons le pourquoi de cette décision : « Il a fallu bâtir beaucoup de choses, en s’appuyant sur la formation, car le club était dans le dur financièrement. On a fait confiance aux jeunes, avec de bons résultats il me semble. L’objectif de bâtir un groupe issu de la formation locale est atteint, avec 70% de l’effectif qui le compose aujourd’hui. »
Le futur-ex entraîneur du FCV complète : « C’est un travail passionnant, mais aussi très usant, car je m’investis toujours à 200% il ne s’agissait pas de faire la saison de trop, avec un groupe qui va probablement évoluer encore, entre anciens et plus jeunes. Je me suis régalé avec des gens que j’ai découvert, et je les en remercie, chaleureusement, car c’était une belle aventure. Qui n’est pas terminée car il y a une belle fin de saison à effectuer. »
Sébastien Falco : « Je ne serai pas choqué qu’un président de régionale 2 m’appelle… »
Une décision et un discours basés sur la transparence donc. Sébastien Falco confirme aussi qu’il n’y aucune piste pour le futur, pas de contact non plus, mais un constat et des envies : « J’ai vu le travail nécessaire pour monter un groupe au FCV. Le niveau n’est pas le critère numéro un, il me faut de la cohérence, des paramètres et un contexte favorables, un projet sportif solide, ambitieux, avec des gens investis, où l’humain a une place centrale. Je n’aurais pas de problèmes à entraîner à des niveaux inférieurs, et je ne serai pas choqué qu’un président de régionale 2 m’appelle. Bâtir, rebâtir, retrouver de la fraîcheur et m’investir totalement à nouveau, voilà ce qui va m’animer. »
Naturellement, nous demandons au coach quadra si son avenir est lié à celui de Romain Pissinis, son binôme avec qui il a tissé des liens d’amitié forts : « Ce serait bien de repartir sur un projet avec Romain oui. C’est une jeune entraîneur, passionné, dynamique, compétent. Maintenant, on sait bien comment ça fonctionne, et si on cherche un nouvel environnement, peut-être qu’on le trouvera séparément. Ce sera transparent en tout cas. A titre personnel, après avoir entraîné en Honneur à Léguevin, avec une montée en fédérale 3, puis à Villefranche en Fédérale 2, je ne me mets pas de barrière, pas de limites, dans un sens comme dans l’autre. «
Romain Pissinis : « Je ne me fixe pas de limites »
Après avoir donné la parole à l’entraîneur des « gros », place à Romain Pissinis, en charge des trois-quarts : « On se posait la question de savoir ce qu’on voulait faire avec Seb. Quand on a tranché, on s’est dit qu’on annoncerait notre arrêt après ce dernier bloc, lors d’une semaine sans match, histoire de bien le digérer. On a confiance en nos joueurs et inversement je pense. Ils sont intelligents, ils se doutaient aussi que l’on arrivait à la fin d’un cycle. Avec cette annonce, nous l’actons concrètement, en laissant un groupe sain, compétitif, jeune, avec lequel on veut se qualifier et finir cette saison en boulet de canon ! »
Le néo coach de 33 ans seulement, ne tarde pas à révéler son esprit compétiteur, et nous renvoie aux origines de cette décision du jour : « J’ai 33 ans, dont 28 ans de rugby derrière moi passés au FCV comme joueur et donc entraîneur. Quand Seb a fait appel à mes services après une saison compliquée, j’ai accepté, mais après réflexion. Et puis je me suis plongé dans cette aventure avec beaucoup de passion. »
L’épisode Covid a eu son importance aussi : « Il s’agissait de revenir sur des bases essentielles, faire face au manque d’argent en s’appuyant sur les jeunes. Ce premier travail commençait à payer mais le Covid ne nous a pas permis d’en faire la preuve. On y a laissé des plumes à ce moment-là, mais on a su enchaîner, avec ce barrage de fédérale 1 perdu face à l’Isle-Jourdain. Le comble, c’est qu’après cette belle saison, terminée tard, le recrutement en a pâti. Et cette année est plus compliquée par conséquent. »
Comme un sentiment de double peine, une montée manquée de peu après une saison à rallonge, qui ne favorise pas une recrutement ciblé, et un sentiment de fatigue générale. Néanmoins, l’ancien ouvreur a la flamme de l’entraîneur en lui qui est plus que vivace : « La suite ? Comme tout bon passionné de rugby qui se respecte, j’ai envie d’oeuvrer pour ce sport, en ayant de nouveaux objectifs. Je ne me fixe pas de limite, je serai à l’écoute d’un projet ambitieux, aussi élevé que possible, mais le niveau ne sera pas le critère numéro un. Je suis un jeune entraîneur, je le sais, je continue d’apprendre, mais je sais ce que je peux apporter ! »
Et quand on lui pose la même question sur la possibilité de reformer un duo avec Sébastien Falco, la réponse est limpide : « On aimerait retrouver un poste ensemble oui, mais on ne s’oblige rien, on n’a pas réfléchit vraiment sur ce point. On sait juste que s’il y a une opportunité pour l’un ou pour l’autre, on se le dira en toute franchise car on s’entend bien, c’est un ami dans la vie. »
Une vie consacrée au rugby pour l’un comme pour l’autre, et l’occasion pour Romain Pissinis d’adresser un message à son club de coeur éternel : « J’en profite ici pour remercier les bénévoles, les joueurs, et les dirigeants de ce club, qui gardera toujours une place à part dans mon coeur oui, forcément. C’est la fin d’une aventure, le rugby continue, et on restera en contact, c’est normal. »
Le vent souffle souvent dans le Lauragais, celui du changement a pris un peu plus de force hier soir du côté de Villefranche…