A l’heure où la course à l’armement, aux budgets survitaminés, et au recrutement extérieur sont devenus… monnaie courante pour jouer les premiers rôles, Saint-Girons, démontre qu’avec peu de moyens, on peut réaliser de (très) grandes choses. Architecte de cette réussite, Lionel Heymans, arrivé en 2011, en est devenu l’entraîneur emblématique et indissociable des succès des Lions Verts. Le doublé de 2014, celui de 2018, la politique du club, les secrets de toutes ces victoires, et les perspectives d’avenir, voilà les sujets que nous avons évoqué avec le manager couserannais. Un échange toujours enrichissant et instructif, à l’image de celui réalisé à la fin de saison 2016 (voir l’article), et qui prend encore plus de sens aujourd’hui…
Lionel, vous nous aviez annoncé en début de saison que l’objectif était la montée, et le titre régional. Des ambitions élevées, mais ces objectifs, que peu d’entraîneurs osent afficher avec autant de transparence, sont atteints. Et plus encore avec ce doublé. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Beaucoup de fierté, car je trouve qu’assumer ses ambitions est souvent le plus dur. On ne s’est pas caché chaque dimanche, on a joué avec cette volonté de vouloir toujours gagner. Maintenant, les phases finales restent toujours indécises et quand je me retourne, je repense à notre entame de match contre le Canton d’Alban à St Girons. Sans ce premier quart d’heure de très bon niveau, notre saison aurait pu s’arrêter là. Il faut toujours un peu de réussite pour aller au bout mais sans prétention aucune, il n’y a pas de hasard, c’est le travail, la volonté d’adhérer à un projet commun et un public merveilleux qui ont fait cette fabuleuse histoire.
Qu’est ce qui différencie le doublé de 2014 de celui de 2018 ?
La maîtrise ! On est à un stade beaucoup plus avancé du projet de jeu, les garçons maîtrisent parfaitement l’animation, et le collectif en est beaucoup plus fort. En 2014, on avait réalisé beaucoup d’exploits pour en arriver là avec une équipe plus mature, avec de forts tempéraments, alors que cette année c’est différent. On ne s’est jamais senti « inférieurs » à nos adversaires, avec un groupe pourtant beaucoup plus jeune et insouciant. En revanche, le point commun entre ces 2 titres c’est un sentiment « d’invulnérabilité », encore une fois avec beaucoup d’humilité, j’avais le pressentiment que rien ne pouvait nous arriver.
Comment expliquer cette réussite : la formation ?
Oui la formation est primordiale chez nous. Il faut absolument que l’on forme nos jeunes pour exister. On vit dans une région très touchée économiquement où l’emploi est rare. Cependant je veux en profiter pour remercier tous les gens qui nous aident. Depuis notre arrivée en 2011 on a toujours répété que nos jeunes doivent jouer au plus haut niveau possible pour bien les préparer. Certaines années n’ont pas toujours été rose, mais on s’est accroché, on a toujours combattu. J’en profite aussi pour remercier Didier Couzinet et tous les entraîneurs des Cadets-Juniors qui font un super boulot, malgré les difficultés. Et pour finir sur la formation je ne veux pas oublier Bruno Servat « Lambret » et tous les éducateurs qui font « pousser » ces petites graines de champions.
Et en dehors de la formation, quel est le secret de la réussite de « Saint-Gi » ?
Cette réussite est aussi due à une manière de vivre le rugby différemment, je dis bien vivre, parce qu’on ne fait pas que jouer, c’est vraiment un ensemble. Cela va paraître pompeux parce qu’on parle à tort et à travers des valeurs du rugby, mais chez nous, tout ça a vraiment un sens. Attention, on n’est pas mieux que les autres, mais on est très attaché au bien vivre ensemble, de l’équipe cuisine, Fonfon, Yves, Jacky, Hervé, Christiane, aux présidents, Vincent et les deux Didier, en passant par Francis notre chauffeur attitré. Tout le monde s’attache à cultiver nos valeurs : travail, solidarité, convivialité. Alors oui, je crois en mes convictions, et les joueurs nous donnent du crédit, nous font confiance et s’investissent les yeux fermés dans le projet de jeu c’est aussi ça la clé de la réussite. Sans rentrer dans tous les aspects tactiques, on essaie aussi d’innover en matière de jeu, je pense que cette équipe a un style de jeu qui lui est propre, une organisation assez poussée qui nous a permis d’inscrire 31 essais en 6 matchs de Championnat de France. Et puis, que dire du public qui suit cette équipe : simplement extraordinaire !
La saison d’après doublé 2014 en fédérale 3 avait été compliquée. L’équipe de 2018 peut-elle rester durablement en fédérale 3, et même pourquoi pas, monter en fédérale 2 ?
J’espère et je pense que St girons peut rester durablement en Fédérale 3 oui. Après, voir plus haut me semble compliqué, mais on restera ambitieux. A la différence d’il y a 4 ans, cette équipe n’est pas en fin de cycle, et quasiment l’intégralité du groupe sera là l’an prochain… avec les mêmes convictions de jeu.
On vous laisse conclure cette formidable saison…
En conclusion, je veux dire un grand merci aux joueurs. je veux aussi remercier, Jean Phi, Thierry, Roger, Benoit et mon frère Eric pour leur implication et leur investissement. Que de bonheur vécu et partagé. Et comme dirait un certain entraîneur : « Et maintenant, roule… »
A l’heure où la course à l’armement, aux budgets survitaminés, et au recrutement extérieur sont devenus… monnaie courante pour jouer les premiers rôles, Saint-Girons, démontre qu’avec peu de moyens, on peut réaliser de (très) grandes choses. Architecte de cette réussite, Lionel Heymans, arrivé en 2011, en est devenu l’entraîneur emblématique et indissociable des succès des Lions Verts. Le doublé de 2014, celui de 2018, la politique du club, les secrets de toutes ces victoires, et les perspectives d’avenir, voilà les sujets que nous avons évoqué avec le manager couserannais. Un échange toujours enrichissant et instructif, à l’image de celui réalisé à la fin de saison 2016 (voir l’article), et qui prend encore plus de sens aujourd’hui…
Lionel, vous nous aviez annoncé en début de saison que l’objectif était la montée, et le titre régional. Des ambitions élevées, mais ces objectifs, que peu d’entraîneurs osent afficher avec autant de transparence, sont atteints. Et plus encore avec ce doublé. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Beaucoup de fierté, car je trouve qu’assumer ses ambitions est souvent le plus dur. On ne s’est pas caché chaque dimanche, on a joué avec cette volonté de vouloir toujours gagner. Maintenant, les phases finales restent toujours indécises et quand je me retourne, je repense à notre entame de match contre le Canton d’Alban à St Girons. Sans ce premier quart d’heure de très bon niveau, notre saison aurait pu s’arrêter là. Il faut toujours un peu de réussite pour aller au bout mais sans prétention aucune, il n’y a pas de hasard, c’est le travail, la volonté d’adhérer à un projet commun et un public merveilleux qui ont fait cette fabuleuse histoire.
Qu’est ce qui différencie le doublé de 2014 de celui de 2018 ?
La maîtrise ! On est à un stade beaucoup plus avancé du projet de jeu, les garçons maîtrisent parfaitement l’animation, et le collectif en est beaucoup plus fort. En 2014, on avait réalisé beaucoup d’exploits pour en arriver là avec une équipe plus mature, avec de forts tempéraments, alors que cette année c’est différent. On ne s’est jamais senti « inférieurs » à nos adversaires, avec un groupe pourtant beaucoup plus jeune et insouciant. En revanche, le point commun entre ces 2 titres c’est un sentiment « d’invulnérabilité », encore une fois avec beaucoup d’humilité, j’avais le pressentiment que rien ne pouvait nous arriver.
Comment expliquer cette réussite : la formation ?
Oui la formation est primordiale chez nous. Il faut absolument que l’on forme nos jeunes pour exister. On vit dans une région très touchée économiquement où l’emploi est rare. Cependant je veux en profiter pour remercier tous les gens qui nous aident. Depuis notre arrivée en 2011 on a toujours répété que nos jeunes doivent jouer au plus haut niveau possible pour bien les préparer. Certaines années n’ont pas toujours été rose, mais on s’est accroché, on a toujours combattu. J’en profite aussi pour remercier Didier Couzinet et tous les entraîneurs des Cadets-Juniors qui font un super boulot, malgré les difficultés. Et pour finir sur la formation je ne veux pas oublier Bruno Servat « Lambret » et tous les éducateurs qui font « pousser » ces petites graines de champions.
Et en dehors de la formation, quel est le secret de la réussite de « Saint-Gi » ?
Cette réussite est aussi due à une manière de vivre le rugby différemment, je dis bien vivre, parce qu’on ne fait pas que jouer, c’est vraiment un ensemble. Cela va paraître pompeux parce qu’on parle à tort et à travers des valeurs du rugby, mais chez nous, tout ça a vraiment un sens. Attention, on n’est pas mieux que les autres, mais on est très attaché au bien vivre ensemble, de l’équipe cuisine, Fonfon, Yves, Jacky, Hervé, Christiane, aux présidents, Vincent et les deux Didier, en passant par Francis notre chauffeur attitré. Tout le monde s’attache à cultiver nos valeurs : travail, solidarité, convivialité. Alors oui, je crois en mes convictions, et les joueurs nous donnent du crédit, nous font confiance et s’investissent les yeux fermés dans le projet de jeu c’est aussi ça la clé de la réussite. Sans rentrer dans tous les aspects tactiques, on essaie aussi d’innover en matière de jeu, je pense que cette équipe a un style de jeu qui lui est propre, une organisation assez poussée qui nous a permis d’inscrire 31 essais en 6 matchs de Championnat de France. Et puis, que dire du public qui suit cette équipe : simplement extraordinaire !
La saison d’après doublé 2014 en fédérale 3 avait été compliquée. L’équipe de 2018 peut-elle rester durablement en fédérale 3, et même pourquoi pas, monter en fédérale 2 ?
J’espère et je pense que St girons peut rester durablement en Fédérale 3 oui. Après, voir plus haut me semble compliqué, mais on restera ambitieux. A la différence d’il y a 4 ans, cette équipe n’est pas en fin de cycle, et quasiment l’intégralité du groupe sera là l’an prochain… avec les mêmes convictions de jeu.
On vous laisse conclure cette formidable saison…
En conclusion, je veux dire un grand merci aux joueurs. je veux aussi remercier, Jean Phi, Thierry, Roger, Benoit et mon frère Eric pour leur implication et leur investissement. Que de bonheur vécu et partagé. Et comme dirait un certain entraîneur : « Et maintenant, roule… »
Que dire de plus. A part…………CHAPEAU !!!