« Il est libre Max », tel était le titre de notre humble hommage à Maxime Moreau (voir article), joueur emblématique du TUC, qui, à 31 ans, a décidé de raccrocher les crampons. Une semaine tout juste avant le confinement et la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus. Visionnaire, le troisième ligne toulousain à l’accent parisien, est sorti par la grande porte, il lui restait à passer par le périlleux exercice du « XV de rêve ». Mais le solide guerrier s’en est, une nouvelle fois, très bien sorti. Régalez-vous…
« Pour mon XV de rêve, j’avais à cœur de composer une équipe exclusivement d’avants, de gros, de poulets, de solides. Juste pour démontrer aux arrières qu’ils ne servent à rien. Le rugby se gagne devant non ?
Je voudrais donc partager avec mes confrères du pack cet amour pour les culs, les arrêts buffets, les pas de l’oie, les percussions bille en tête, l’axe profond, les bouchons, caramels, cartouches, les cocottes, les groupés pénétrants, les mêlées fermées, les nettoyages, les regroupements, les rucking dont nous seuls avons le secret.
Pour ce faire, je suis allé piocher dans toutes les générations TUCISTES que j’ai pu côtoyer durant mes 20 saisons dans ce magnifique club. C’est un peu mon HALL OF FAME des gros du TUC. Tout ce qui est écrit ci-après est évidement à prendre au… premier degré ! Je vous laisse découvrir les 22 sélectionnés. »
En première ligne, j’ai l’embarras du choix. Je privilégie le rugby à l’ancienne.
Piliers gauches :
Stéphane PIGOI N°3 dit TRICATEL, parce qu’il m’a appris beaucoup de choses en mêlée fermée et en… soirées fermées aussi. Un vrai menhir, je n’ai pas souvenir de l’avoir vu se faire bouger en mêlée. Son goût pour le pastis a surement déteint un peu sur moi. Passée une certaine heure, il parle un dialecte inconnu, très près de ton visage pendant vingt bonnes minutes, et là, tu ne peux pas en placer une. Sachant qu’au bout de cinq minutes, entre les effluves de Pastis et les pastillons tu es refait. Merci Stéphane. 127 kg.
Emmanuel DUCROS N°1, Manu que j’appelle affectueusement « sac à foutre ». Le seul pilier que je connaisse qui a une VMA de marathonien. A l’époque, il courrait des 10km en moins de 35 minutes. Il a deux passions dans la vie : ses filles et les randonnées en montagne. Signe particulier : il peut fumer sous la douche. Un détail supplémentaire, après avoir réalisé qu’il avait fait une erreur en se mettant au foot US, il est revenu au TUC pour notre plus grand plaisir. 104kg.
Talonneurs :
Yannick VERON N°2, Aveyronnais pure souche. Mon premier capitaine en équipe Une au TUC. Première année de sénior, premier titre de champion Midi Pyrénées en 2008. Exemplaire, guerrier et dur au mal. Pas très expressif, en même temps je l’ai déjà dit : il est Aveyronnais. Un pur amateur de chocolat aussi. 97kg.
Vasco Pereira N°2, parce qu’il faut toujours un Portugais dans une mêlée, pour avoir de bonnes fondations… Par contre, il faudra qu’il m’explique comment il fait pour faire autant d’en avant. Il doit avoir une sacrée technique. 94kg.
Piliers droits :
Laurent BONNEFONT N°1, dit « LOLO ». L’homme qui boit plus vite que son ombre. C’est de lui que vient mon cri spécial en soirée : RIVIERE ! Je pense que les Gorges du TARN se situent dans son œsophage. Quelques belles soupes de phalanges distribuées à ses côtés. 123kg.
Thomas MURAT N°3, alias Maréchal. Un podologue qui fait les straps le dimanche, et qui fait le grand écart aussi. Déjà avec ces quelques mots, je sais qu’il vous fait tous rêver. Un talent pour le mimétisme à surligner. 98kg.
Secondes lignes
Pas de pénurie non plus à ce poste. J’ai plus de choix que Nikita Bellucci dans une féria (pour les non aficionados, c’est une actrice porno)
Vincent BOUDOUSSIER N°5, dit « La Boud ». Une fois son double mètre développé, un vrai poison en touche. Un PATRON en soirée. Il faut le souligner, c’est une denrée rare : il est Stéphanois. Il m’a aussitôt assuré que son père ne l’a jamais frappé et que sa mère n’est que sa mère. Je connais cette théorie. 84kg.
Bastien RIVIERE N°4 fils de, aucun rapport maternel. Ceci se comprend par le sang bleu qui coule dans nos veines : de vrais fils de. 88kg.
Baptiste HARBONNIER N°5, CHARBI. Un Vendéen, oui personne n’est parfait. Il m’a avoué avoir voté pour Philippe de Villiers en plus. Un bon joueur qui n’a pas survécu à l’arrivée de son deuxième enfant ou aux souhaits de sa femme. Ou aux deux. Un bon compagnon de combat, et en soirée n’en parlons pas. Seconde ligne ligne ! 113kg. (voir son interview décalée)
Jonathan RODRIGUEZ N°4 dit « Jo », parce qu’il met la tête là où tu ne mettrais pas ton cul. 115kg.
Troisièmes lignes :
En troisième ligne, je privilégie l’ancienneté. On doit être à 36 ans de moyenne d’âge. On n’intéresse pas donc pas Polanski.
CLAUZON Sébastien N°8, dit « MAGNAC » Le premier Monsieur CUL du TUC, avant mon éclosion bien sûr. Oui, je sais, je suis humble. Un savant mélange de sang Narbonnais ayant atterri à Toulouse après des études de Kiné. Les souvenirs de ses chansons me tirent les larmes. Les filles de Marseille… 110kg.
Gaël BAYLE N°8, « Comanche » de la chanson Comanchero. Son style de post révolutionnaire Cubain lui vaut son surnom. Je n’ai jamais revu un type avec son gabarit mettre des aussi gros tubes. « Technique de treiziste » d’après lui. 70kg.
Moi, Maxime MOREAU N°3, dit « papa Moreau ». Avec mon volume de jeu et mon GAZZZ légendaire j’aurais pu faire un numéro 8 de folie. Mais, il y a des raisons que la raison ignore. Pilier droit d’origine, c’est tout naturellement que je me repositionne en 8 plus tard, et capitaine, cela va sans dire. 125kg.
Demi de mêlée :
Le choix est cornélien. Prendre un vrai 9, et se résoudre à ne pas respecter ma volonté première, de composer une équipe de GROS ? Que trépasse, si je faiblis !
Matthieu BIDONDO N°8, « la BIDE » ou le basque bondissant. Oui, Matthieu est normalement troisième ligne centre, mais après les sorties en 9 qu’il nous a fait la saison dernière, son repositionnement était tout trouvé. Son flegme basque, ses feintes de passes et sa technique feraient pâlir n’importe quel 9 titulaire. Signe particulier : c’est un vrai crooner. Sa spécialité : le bazoul. 110kg.
Demi d’ouverture :
Pas facile de trouver un avant qui soit assez intelligent pour faire office de demi d’ouverture. Aussi, j’ai choisi un jeune joueur encore vierge de beaucoup de vice.
Jules BEAUVILLAIN N°2/7/8, alias HEMO ou JUL (wesh alors), comprenne qui pourra, le seul avant que je connaisse en prépa HEC. Je pense qu’il peut avoir les capacités mentales de gérer un match à l’ouverture. J’ai bien dit UN match, et UN SEUL. Il a failli partir à ALBI cette année, mais ils ont ouvert les yeux à temps. Normalement il joue 2, 6, 7 ou 8. Son petit plus, une prière placardée sur la porte de ses toilettes qu’il peut lire et relire pendant qu’il honore le trône. Il a toutes les bonnes adresses pour les pommades anti hémorroïdes de Toulouse, n’hésitez pas à le contacter si vous aussi vous avez des problèmes de cet ordre. 97kg
Centres
Beaucoup de troisièmes lignes se reconvertissent dans leur carrière en trois quart centre. Ici, j’ai choisi une belle paire de voyous : à la fois complémentaires et amis.
Sylvain DELBREIL N°8, alias « Sisou ». MMMMUUUUURRRREEETTTT ! C’était notre cri de guerre avant un match en Reichel contre Muret. Je me suis cassé la main sur un crâne quelques minutes plus tard. Un ovni. Pas un physique hors norme, gabarit dense qui met des tubes de l’espace. Dommage qu’il n’ait pas pu continuer. Un jeune troisième ligne dynamique tel qu’on les aime. C’est pour cela que je le repositionne en centre : belle gestuelle, courses chaloupées et défense de fer. 91kg
Paul BONHOURE N°7/8 ou « Polo ». Un mix du physique de MANOUDOU (le frère, pas la sœur) et ce bon vieux Thierry DUSAUTOIR pour sa défense infatigable. Habituellement troisième ligne aile, je le repositionne au poste de ses rêves : deuxième centre, tel un Manu TUILAGUI. Bien que capitaine sur le terrain, il est surtout un capitaine indéboulonnable des soirées. A lui seul, il pourrait assécher l’Amazonie si c’était du Rhum qui y coulait. Lui aussi a failli répondre positivement aux trompettes des échelons supérieurs. Heureusement pour nous, son amour pour le TUC, et les produits liquides, lui ont fait garder la tête froide. 98kg. (voir son interview décalée)
Ailiers
Pour les postes d’ailiers, les choix sont restreints, sauf si l’on applique la méthode Jack White ou Vern COTTER, ou les deux à la fois. Là on peut y aller franco. Alors, allons-y.
Thomas WAGNER N°1, « Deutsche Qualität » d’habitude pilier, je prends l’initiative de lui faire endosser le numéro 11. Je me souviens d’un match au TUC, où il avait littéralement déposé tout le monde sur une course de 60 mètres le long de la touche. Pour un pilier, c’est suffisant pour passer à l’aile. 115kg.
Lucas VALLE N°3, un jeune pilier dynamique qui, une fois lancé, peut se montrer destructeur. 8 mètres est la distance adéquate : avant, l’apesanteur ne lui permet pas d’accélérer plus. Une distance plus longue pourrait être contre-productive, il ne faut pas arriver au point d’impact essoufflé en fait. 128kg.
Lucas BROQUA N°4, « le tronc ». Il fait partie des mecs que tu ne saurais pas positionner sur un terrain si tu connais pas son poste d’origine. Plie mais ne rompt jamais. Un physique particulier pour un seconde ligne. Un vaillant combattant. Avec ses grandes jambes, je suis persuadé qu’il pourrait faire des ravages. Il sera repositionné à l’aile. 88kg.
Arrières :
Beaucoup de prétendants mais peu d’élus…
Brice RICOURT N°8, « Hortefeux » pour les intimes. Il s’appelle Brice, il fallait bien lui trouver un surnom plus original que le suffixe « de Nice ». J’ai fait des recherches vraiment poussées : témoignages, filatures, enquêtes… mais personne n’a pu me dire la date de son dernier match en équipe 1. Blague à part, joueur au-dessus du lot. Normalement troisième ligne, mais je le verrai bien à l’arrière. Il est grand, solide, propre sous les ballons hauts et a une faculté à percer les défenses assez impressionnantes. Donc son poste est tout trouvé. 110kg.
Thibault VIAL N°8, un peu le même profil que Brice en plus trapus. D’origine du sud-est de la France, il est arrivé svelte et tonique il y a trois ans. Nous nous sommes bien occupés de lui. Au moment où l’on parle il est à +15kg et ça,c’était avant le confinement. Donc, il a toute sa place dans cette équipe au poste d’arrière. 110kg.
Président : Jean-Paul ERHARD, un président connu dans toute l’Occitanie pour son verbe haut. Son endurance à toutes les boissons alcooliques est impressionnante aussi.
Manageur général : Vincent NEMER ou BOUBOU. Tous les TUCISTES dignes de ce nom le connaissent. Notre mentor à tous. Paix à son âme.
Entraineurs :
Roger ROUSSELOT, pour ses phrase cultes : »Étirements, on va voir qui régale maman ! » ; « Vous êtes des joueurs de Game boy, des rugbymen de la place Saint Pierre » ; « Aujourd’hui, je n’aimerai pas être votre oncle, votre frère, ni votre père, vous n’avez pas le sens des responsabilités »
Nicolas PLAZZI, parce que je suis sûr qu’il a encore beaucoup de choses à nous apprendre en roublardises et sournoiseries diverses et variées.
Pas d’entraineur de trois quarts aile ici, c’est une évidence.
Soigneur/Kiné :
Bernard CANAC, dit BERNARDO notre soigneur préféré à condition de rien avoir de grave. Si tu te fais mal sur le terrain le temps qu’il arrive avec sa patte folle, les pompiers t’ont déjà déposé aux urgences. Plus il t’insulte, plus il t’aime. Et c’est réciproque. Sa spécialité : mettre de la pommade anti-hémorroïdes sur des plaies ouvertes : « Ça arrête le saignement ». Sa chanson préférée : les bouchées à la reine. Pour les curieux je vous laisse chercher sur internet, ça vaut le détour.
Chargé de communication : Simon VALZER, dit la Valz. Le seul journaliste sportif que je connaisse. Un prix est remis à la fin de chaque match du TUC portant son nom en honneur à ses goûts vestimentaires plus que douteux.
Intendants : Clément BROMET et Mattin ETCHEVARIA parce que sans le premier nous n’aurions pas de frites au TUC et que, sans le second, notre club se priverait d’un rayon de soleil. C’est le mec qui a toujours le sourire. Impressionnant.
Bilan :
J’ai noté en gras le poids de chaque joueur. Ceci porte la masse moyenne à 104,5kg. Cette statistique m’excite. 2229 kg sur le terrain. C’est beau.
Pour le jeu au pied, il faudra prendre rendez-vous une prochaine fois.
Il faut également revoir le format des matchs. Après la règle des plaquages bas et la suppression des pick and go, pourquoi pas nous faire jouer trois fois 20 minutes ? Cela permettra à un paquet de ces joueurs de pouvoir dire à leur femme une fois rentré de la troisième mi-temps : « j’ai fait le match en entier chérie ! » une phrase pas entendue depuis le 18 Octobre 2014 pour certains.
Quand je regarde cette équipe, j’imagine le budget, le débit des troisièmes mi-temps et cela me fait extrêmement peur. Faut que je trouve un sponsor dans les spiritueux.Quelques détails pour la partie communication.
Notre devise : « Qui me dit maigre, me dit laid. »
Sur le perron du club house sera gravé ceci : « P=mg. Le poids est la force de la pesanteur, d’origine gravitationnelle et inertielle. »