Pour sa première saison en fédérale 2, Levézou-Ségala vit un apprentissage difficile. Une victoire inaugurale laissait espérer de beaux lendemains après une montée historique. Mais la suite fut bien plus pénible, avec cinq défaites de rang. Il fallait attendre deux mois pour signer un nouveau succès, et tout autant pour le troisième, contre Cahors, fin janvier. Sous la houlette de Jérôme Broseta et Claude Larroque, qui ont pris la succession de François Giovannini et Frédéric Gil, le groupe est resté soudé, et a démontré sur tous les terrains, que le LSA avait sa place à ce niveau. Les Aveyronnais ont même gagné le respect de leurs adversaires, à force de les pousser dans leurs derniers retranchements. Le match de la peur contre Figeac dimanche dernier ne garantissait pas le maintien en cas de victoire, mais pouvait enterrer les derniers espoirs en cas de défaite. Au bout d’un match tendu jusqu’à la dernière minute, les jaune et vert ont arraché leur quatrième succès de la saison (29-24). De quoi sortir de la zone rouge de cette poule 5 indécise, et garder son destin en mains. Jerôme Broseta est revenu pour nous sur le match, et sur cette saison décidément très particulière…
Jérôme, comment avez-vous vécu ce match, stressant jusqu’au bout ?
C’était un match compliqué à vivre oui, mais au vu de nos positions respectives, on se doutait que l’enjeu prendrait le dessus sur le jeu. On n’a pas fait un grand match de rugby, Figeac non plus. Mais cette victoire nous permet d’avoir encore notre destin entre les mains, et c’est le plus important. Mais que ce fut dur oui.
Vous venez d’enchaîner deux victoires à domicile (Cahors et Figeac), une première . Qu’est ce qui fait que les rencontres basculent en votre faveur maintenant, et pas en début de saison ?
Ce qui fait la différence avec le début de la saison, c’est un peu plus de vécu, d’expérience. Peu de nos joueurs connaissaient le niveau au-dessus. Donc il faut le temps de l’apprentissage, assimiler un système de jeu qui restait certes dans la continuité, mais à un niveau différent. Les garçons ont vu qu’il faut un peu plus de maîtrise, de rigueur, un meilleur placement, faire preuve de plus de réalisme aussi. Ce qui passait en fédérale 3, ne passe plus en fédérale 2. A force, on apprend, et on progresse.
Vous n’avez jamais senti les joueurs proches de lâcher ?
Ce n’est pas la mentalité maison. On savait que ce serait dur en début de saison. Mais on a vu aussi qu’on pouvait rivaliser. Même si on a un déficit physique, on compense par d’autres qualités, d’autres schémas de jeu. Et comme j’ai des joueurs bosseurs, intelligents, qui s’investissent, on arrive à trouver des solutions. Et à gagner deux matchs consécutifs à la maison pour la première fois de l’année. On a tous la même volonté.
C’était vraiment le match à ne pas manquer contre Figeac…
C’est sûr, mais ce match contre Figeac n’est pas un aboutissement, c’est une étape. Ils ont un meilleur calendrier que nous. Issoire a toutes les raisons de croire en son maintien aussi. Ce sera compliqué jusqu’au bout. Cette poule n’a pas rendu son verdict.
Envisageons le pire pour le club, que se passerait-il en cas de descente ?
Le club a fait des choix, dont celui de ne pas casser la tirelire pour aller chercher des joueurs à l’extérieur, et en s’appuyant sur nos jeunes. C’est un choix que je respecte et que j’approuve. J’aime le souligner, car c’est quand même beau non ? Ce club mérite un très grand respect. Alors oui, on préférerait rester à ce niveau, car on est compétiteurs avant tout, et on se bat pour gagner nos matchs chaque dimanche. Mais si on venait à descendre en fédérale 3, ce ne serait pas grave. Jouer à ce niveau est déjà une belle performance. Il y a une belle génération qui monte, donc le réservoir est là. Mais soyez sûrs que l’on va tout faire pour rester en fédérale 2 !
Quel plaisir d’avoir des nouvelles du plus jeune entraîneur joueur du rugby universitaire.
Talonneur ailier soigneur et dirigeant de l’équipe de l’ufrstaps de Toulouse