Au lendemain de l’arrêt officiel de Christophe Deylaud à la tête du groupe séniors de Blagnac, le président Benoit Trey nous confirme néanmoins que son club restait focalisé sur le projet Cap 2022, dont il détaille les contours après cette première année de Nationale et une crise covid impactante. Il évoque le recrutement mais aussi le départ de plusieurs joueurs. Un sujet visiblement très sensible qu’il aborde en toute transparence et sans détour…
RugbyAmateur : Président, Blagnac va terminer la première saison de Nationale, sans avoir trop tremblé pour son maintien, et même en ayant regardé plus vers le haut que le bas, on imagine votre satisfaction ?
Benoît Trey : Oui, car on partait dans l’inconnu dans ce nouveau niveau, qui est très relevé. Nous avons réalisé de belles performances, comme contre Albi (voir article) notamment, avec une belle régularité en 2021, ce qui nous a permis de préparer la saison prochaine avec sérénité.
Et comme nous l’évoquions avant-hier (voir article), ce sera sans Christophe Deylaud…
Oui, c’est officiel. Christophe a fait de l’excellent travail, il a beaucoup compté et l’ensemble du club le remercie. Nous nous projetons désormais vers l’avenir avec des personnes de compétence, qui connaissent aussi bien la maison, à savoir Eric Escribano et Romain Fuertes.
Deux joueurs ont décidé de quitter le club pour un autre projet (voir article mercatovale), à Pamiers, qui évolue pourtant un niveau en dessous, en fédérale 1. Quel est votre sentiment sur ce point ?
Pierre Maurens est Ariégeois, il a un projet professionnel sur place, c’est compréhensible. Quant à Nekolo Tolufua, je n’étais pas même pas au courant, je l’ai appris sur les réseaux sociaux. En ce sens, l’approche du président de Pamiers et de sa cellule de recrutement n’est pas très respectueuse. En théorie, un président doit appeler son homologue avant de prendre contact avec un joueur. En pratique, Pamiers a appelé chacun de nos joueurs, du 1 au 15, pour leur proposer de venir chez eux, sans que je sois au courant. C’est regrettable, voilà mon sentiment. Ce ne sont pas des façons de faire, ce ne sont pas les miennes en tout cas, ni celles de mes confrères je crois.
« Les clubs qui agissent ainsi désorganisent l’éco-système du rugby régional et national… »
On vous sent remonté…
L’ambition est légitime pour tout club, quand elle est portée par un projet global. Là, je ne suis pas certain que ce soit le cas. Quand on propose une prime à la signature, un fixe très élevé, jusqu’à trois fois ce que nous proposons, avec d’autres avantages en plus, je dis que ces clubs qui agissent ainsi, désorganisent l’éco-système du rugby régional et national. Je ne suis et ne serai jamais partisan d’une course aux enchères, ce n’est pas notre vision. Notre projet sportif repose sur le rugby et l’après rugby, ce qui nous semble tout aussi important. Nous ne faisons jamais de promesses que nous ne pouvons pas tenir. Notre capitaine a été approché avec une offre qui peut faire tourner bien des têtes. Mais je peux vous dire qu’il restera à Blagnac. Qu’on sollicite nos joueurs est flatteur, mais que ce soit fait dans les règles, et sans fausse promesse. Nous sommes en Nationale car on bosse dur depuis des années pour être à ce niveau. Monter est une chose, se maintenir en restant performant en est une autre. Etre respecté et avoir des fondations solides aussi.
Pamiers n’a pas de fondations solides selon vous ?
Je dis juste que nous avons mis des années pour arriver là où nous en sommes, avec une politique de formation qui nous assure un réservoir de joueurs nécessaire pour parvenir à nos ambitions. Mais ça ne fait pas tout, il faut de l’argent pour construire un club dans la durée oui, encore plus quand on est en fédérale 1, puis en Nationale. Mais je ne vois pas bien le projet de Pamiers. Ce club a visiblement beaucoup d’argent. Son président, Jean-Philippe Sannac est un entrepreneur à succès, qui visiblement, ne connaît pas la crise à travers ses multiples activités. Tant mieux pour lui, et pour Eric Mercadier, son manager, ancien de Blagnac. Même si je sais que certaines pratiques irritent d’autres clubs. Moi, je dis juste que je m’interroge, et surtout, je regrette que M. Sannac ne réponde pas à mes appels quand il s’agit de parler de ses démarches auprès de mes joueurs. Mais bon, c’est comme ça, la vie continue.
Ambition, humilité et optimisme…
Parlons de votre recrutement, où es êtes-vous ?
On va garder l’essentiel de notre effectif, ce qui est déjà une très bonne chose. On a des joueurs formés, des jeunes, plus des recrues de talent qui arrivent, à des postes clés et ciblés, qui méritaient un intérêt particulier. Nous pourrons officialiser les arrivées très prochainement. Ce que je peux vous dire, c’est que l’effectif 2021-2022 sera plus fort que cette année.
Dans la mesure où Blagnac termine au milieu de tableau en cette première année de Nationale, cela signifie que vous viserez une place dans les qualifiables la saison prochaine ?
Nous n’avons joué « que » 19 matchs, avec une saison tronquée, vous le savez. Notamment dans l’intensité. Donc on double ou triple certains postes pour gérer ces 6 matchs supplémentaires que nous aurons à gérer. On se renforce oui, pour être prêt, avec l’envie de faire toujours mieux, c’est évident. Mais aussi l’humilité de se dire que ce niveau est très relevé et compliqué. Massy, qui descendait de Pro D2, avait des ambitions en début de saison, mais n’était pas forcément rôdé à notre niveau. Et puis, je n’oublie pas qu’il sera plus difficile de gagner à l’extérieur avec le retour du public. Gagner à Aubenas dans un stade vide, ce ne sera pas aussi simple que devant 3 000 supporters déchaînés. Donc, on fera un point en début de saison prochaine pour savoir vraiment ce que l’on peut viser.
Dans un communiqué officiel, vous parliez de jouer les premiers rôles et devenir éligible en vue d’une montée en Pro D2…
A moyen terme oui. Nous devons tenir compte des aléas dont je viens de parler, mais aussi de beaucoup de paramètres que l’on ne maîtrise pas forcément. Par exemple, savoir s’il y aura des relégués de Pro D2 et lesquels, Ambitionneront-ils de remonter aussitôt ou pas, ces équipes seront-elles affaiblies ou plus gaillardes ? Sur ce seul point, vous voyez que l’on peut se poser des tas de questions. Mais nous concernant, nous avons des ambitions oui.
Nous avions eu l’occasion d’échanger en début de saison, et vous nous aviez dit que vous alliez réduire la voilure au niveau budget. Qu’elle est la situation financière du club aujourd’hui, après une saison de Nationale sans public ?
Nous allons terminer la saison à l’équilibre. Nous avons tenu le budget car nous l’avions en effet revu à la baisse pour anticiper tous les aléas causés par la crise covid. Ceci étant dit, nous préparons la saison prochaine pour être en conformité avec les exigences que demande la Nationale. Il faut savoir sécuriser un budget, puis l’augmenter. Car nous sommes contraints à avoir plus de joueurs sous contrat. Nous devrions être proches des deux millions d’euros : 1.8 millions pour la section masculine, et 250 000 euros pour la féminine.
Le contexte sanitaire et économique n’est pourtant pas trop favorable pour augmenter un budget de club ?
Nous sommes dans la projection, et à ce titre, nous devons travailler encore plus pour atteindre nos objectifs, c’est vrai. Mais nous sommes des entrepreneurs, des hommes de terrain, et j’ai des vibrations positives. Je suis très optimiste quant à une reprise économique forte, car les gens et les entreprises veulent revivre comme avant. A notre niveau, il y aura le retour du public, des hospitalités, et je sais que nous pouvons compter sur le soutien de nos partenaires aussi. Nous sommes réalistes, mais ambitieux… et optimistes donc. En clair, on garde le cap… 2022 ! (sourires)
Au lendemain de l’arrêt officiel de Christophe Deylaud à la tête du groupe séniors de Blagnac, le président Benoit Trey nous confirme néanmoins que son club restait focalisé sur le projet Cap 2022, dont il détaille les contours après cette première année de Nationale et une crise covid impactante. Il évoque le recrutement mais aussi le départ de plusieurs joueurs. Un sujet visiblement très sensible qu’il aborde en toute transparence et sans détour…
RugbyAmateur : Président, Blagnac va terminer la première saison de Nationale, sans avoir trop tremblé pour son maintien, et même en ayant regardé plus vers le haut que le bas, on imagine votre satisfaction ?
Benoît Trey : Oui, car on partait dans l’inconnu dans ce nouveau niveau, qui est très relevé. Nous avons réalisé de belles performances, comme contre Albi (voir article) notamment, avec une belle régularité en 2021, ce qui nous a permis de préparer la saison prochaine avec sérénité.
Et comme nous l’évoquions avant-hier (voir article), ce sera sans Christophe Deylaud…
Oui, c’est officiel. Christophe a fait de l’excellent travail, il a beaucoup compté et l’ensemble du club le remercie. Nous nous projetons désormais vers l’avenir avec des personnes de compétence, qui connaissent aussi bien la maison, à savoir Eric Escribano et Romain Fuertes.
Deux joueurs ont décidé de quitter le club pour un autre projet (voir article mercatovale), à Pamiers, qui évolue pourtant un niveau en dessous, en fédérale 1. Quel est votre sentiment sur ce point ?
Pierre Maurens est Ariégeois, il a un projet professionnel sur place, c’est compréhensible. Quant à Nekolo Tolufua, je n’étais pas même pas au courant, je l’ai appris sur les réseaux sociaux. En ce sens, l’approche du président de Pamiers et de sa cellule de recrutement n’est pas très respectueuse. En théorie, un président doit appeler son homologue avant de prendre contact avec un joueur. En pratique, Pamiers a appelé chacun de nos joueurs, du 1 au 15, pour leur proposer de venir chez eux, sans que je sois au courant. C’est regrettable, voilà mon sentiment. Ce ne sont pas des façons de faire, ce ne sont pas les miennes en tout cas, ni celles de mes confrères je crois.
« Les clubs qui agissent ainsi désorganisent l’éco-système du rugby régional et national… »
On vous sent remonté…
L’ambition est légitime pour tout club, quand elle est portée par un projet global. Là, je ne suis pas certain que ce soit le cas. Quand on propose une prime à la signature, un fixe très élevé, jusqu’à trois fois ce que nous proposons, avec d’autres avantages en plus, je dis que ces clubs qui agissent ainsi, désorganisent l’éco-système du rugby régional et national. Je ne suis et ne serai jamais partisan d’une course aux enchères, ce n’est pas notre vision. Notre projet sportif repose sur le rugby et l’après rugby, ce qui nous semble tout aussi important. Nous ne faisons jamais de promesses que nous ne pouvons pas tenir. Notre capitaine a été approché avec une offre qui peut faire tourner bien des têtes. Mais je peux vous dire qu’il restera à Blagnac. Qu’on sollicite nos joueurs est flatteur, mais que ce soit fait dans les règles, et sans fausse promesse. Nous sommes en Nationale car on bosse dur depuis des années pour être à ce niveau. Monter est une chose, se maintenir en restant performant en est une autre. Etre respecté et avoir des fondations solides aussi.
Pamiers n’a pas de fondations solides selon vous ?
Je dis juste que nous avons mis des années pour arriver là où nous en sommes, avec une politique de formation qui nous assure un réservoir de joueurs nécessaire pour parvenir à nos ambitions. Mais ça ne fait pas tout, il faut de l’argent pour construire un club dans la durée oui, encore plus quand on est en fédérale 1, puis en Nationale. Mais je ne vois pas bien le projet de Pamiers. Ce club a visiblement beaucoup d’argent. Son président, Jean-Philippe Sannac est un entrepreneur à succès, qui visiblement, ne connaît pas la crise à travers ses multiples activités. Tant mieux pour lui, et pour Eric Mercadier, son manager, ancien de Blagnac. Même si je sais que certaines pratiques irritent d’autres clubs. Moi, je dis juste que je m’interroge, et surtout, je regrette que M. Sannac ne réponde pas à mes appels quand il s’agit de parler de ses démarches auprès de mes joueurs. Mais bon, c’est comme ça, la vie continue.
Ambition, humilité et optimisme…
Parlons de votre recrutement, où es êtes-vous ?
On va garder l’essentiel de notre effectif, ce qui est déjà une très bonne chose. On a des joueurs formés, des jeunes, plus des recrues de talent qui arrivent, à des postes clés et ciblés, qui méritaient un intérêt particulier. Nous pourrons officialiser les arrivées très prochainement. Ce que je peux vous dire, c’est que l’effectif 2021-2022 sera plus fort que cette année.
Dans la mesure où Blagnac termine au milieu de tableau en cette première année de Nationale, cela signifie que vous viserez une place dans les qualifiables la saison prochaine ?
Nous n’avons joué « que » 19 matchs, avec une saison tronquée, vous le savez. Notamment dans l’intensité. Donc on double ou triple certains postes pour gérer ces 6 matchs supplémentaires que nous aurons à gérer. On se renforce oui, pour être prêt, avec l’envie de faire toujours mieux, c’est évident. Mais aussi l’humilité de se dire que ce niveau est très relevé et compliqué. Massy, qui descendait de Pro D2, avait des ambitions en début de saison, mais n’était pas forcément rôdé à notre niveau. Et puis, je n’oublie pas qu’il sera plus difficile de gagner à l’extérieur avec le retour du public. Gagner à Aubenas dans un stade vide, ce ne sera pas aussi simple que devant 3 000 supporters déchaînés. Donc, on fera un point en début de saison prochaine pour savoir vraiment ce que l’on peut viser.
Dans un communiqué officiel, vous parliez de jouer les premiers rôles et devenir éligible en vue d’une montée en Pro D2…
A moyen terme oui. Nous devons tenir compte des aléas dont je viens de parler, mais aussi de beaucoup de paramètres que l’on ne maîtrise pas forcément. Par exemple, savoir s’il y aura des relégués de Pro D2 et lesquels, Ambitionneront-ils de remonter aussitôt ou pas, ces équipes seront-elles affaiblies ou plus gaillardes ? Sur ce seul point, vous voyez que l’on peut se poser des tas de questions. Mais nous concernant, nous avons des ambitions oui.
Nous avions eu l’occasion d’échanger en début de saison, et vous nous aviez dit que vous alliez réduire la voilure au niveau budget. Qu’elle est la situation financière du club aujourd’hui, après une saison de Nationale sans public ?
Nous allons terminer la saison à l’équilibre. Nous avons tenu le budget car nous l’avions en effet revu à la baisse pour anticiper tous les aléas causés par la crise covid. Ceci étant dit, nous préparons la saison prochaine pour être en conformité avec les exigences que demande la Nationale. Il faut savoir sécuriser un budget, puis l’augmenter. Car nous sommes contraints à avoir plus de joueurs sous contrat. Nous devrions être proches des deux millions d’euros : 1.8 millions pour la section masculine, et 250 000 euros pour la féminine.
Le contexte sanitaire et économique n’est pourtant pas trop favorable pour augmenter un budget de club ?
Nous sommes dans la projection, et à ce titre, nous devons travailler encore plus pour atteindre nos objectifs, c’est vrai. Mais nous sommes des entrepreneurs, des hommes de terrain, et j’ai des vibrations positives. Je suis très optimiste quant à une reprise économique forte, car les gens et les entreprises veulent revivre comme avant. A notre niveau, il y aura le retour du public, des hospitalités, et je sais que nous pouvons compter sur le soutien de nos partenaires aussi. Nous sommes réalistes, mais ambitieux… et optimistes donc. En clair, on garde le cap… 2022 ! (sourires)