Séquence émotion (Vidéo) : la dernière de « Bibi » après 25 ans au ASR – Arrêter de jouer, faire le vide dans sa tête, comme dans ce sac qui nous aura suivi si souvent, lui aussi plein de traces, de souvenirs, des bouts d’élasto, et ces crampons, que l’on va raccrocher définitivement. Envisager ce dernier match, à la fin de la saison, c’est lancer ce compte à rebours redouté vers la fameuse et inéluctable petite mort. Une décision toujours difficile à prendre, surtout quand on y est contraint par son corps…
A 32 ans, Mathieu Lacroix, alias Bibi pour les intimes, a déjà 25 ans de rugby derrière lui. Depuis ses 7 ans, à tâter déjà du ballon ovale, jusqu’à ce dimanche 15 janvier, il en a vu des vertes et des pas mûres, de toutes les couleurs, et des chandelles par paquet de 36. Il a été de tous les combats, de toutes les peurs, de toutes les joies, de tous ces moments qui vous marquent à vie. Que l’on soit pilier international ou pilier de régionale 1, on garde des souvenirs plein la tête et des bobos plein le corps. Ce dernier, parfois, lance un signal d’alerte, puis deux, puis se met à claironner chaque lundi matin un peu plus fort encore. A grands renforts de soins divers et d’été, de visites chez le kiné, qui devient un ami à force de le voir, d’éponge magique le dimanche après midi, on repousse l’échéance. On joue blessé, mais on serre les copains avant le match, et les dents pendant.
Et puis, il y a ce contrôle technique un jour, où il faut se rendre dans une clinique autant qu’à l’évidence. Il faut opérer. Impossible d’y échapper. Impossible aussi d’admettre le diagnostic médical en forme de sentence irrévocable : « il faut arrêter le rugby monsieur. » Voilà, « Bibi » a vécu et entendu tout ça, à 32 ans, il va se faire opérer, et va ranger ses crampons définitivement. Oui mais voilà, l’amour de ce sport et du maillot, avec le numéro 1 dans le dos, ont conduit le pilier à une dernière danse. Toujours blessé, mais au moins, bien conscient qu’il allait vivre pleinement son dernier match. L’émotion était forte dans les vestiaires, trop parfois pour contenir quelques larmes.
Le rugby s’arrête, la vie continue
Que de souvenirs qui traversent un esprit encombré de mots, de gestes, de ce satané rugby que l’on vit si fort. Les accolades, le petit coup de casque amical sur le front, la causerie qui va bien, le bruit des crampons sur le carrelage, tout ça va s’arrêter bientôt, mais cet instant, Captain Bibi le vit à fond. Les yeux humides, il sort des vestiaires en courant, n’entend pas forcément les cris des supporters, ni de ses proches venus le voir, il ressent à peine les tapes sur l’épaule ou sur la tête quand il traverse la haie d’honneur, il est dans son match. En première ligne, il faut s’y filer d’entrée, et il a fait son boulot, encore, et puis, à l’heure du remplacement, il est sorti sous les applaudissements nourris de tout le monde. Voilà, c’est fini… Ah ben non, il y a un blessé, plus blessé que Mathieu en tout cas, qui est rappelé au combat, puis par l’arbitre avec un carton qui va le renvoyer sur le banc, définitivement.
Cette fois, c’est bien fini. Son équipe de l’AS Roanne a battu Bort-les-Orgues. Fin du match, fin de carrière, un peu trop tôt certes, mais quand le corps ne veut et peut plus, c’est lui qui commande. Bibi se souviendra de cette dernière. Il n’a pas vraiment choisi le moment, mais il était au moins conscient qu’il vivait ses ces derniers instants de joueur, que cette opération « commando » précédait la véritable opération, la plus importante. Le rugby s’arrête, la vie continue. Pour Bibi et tous ceux qui sont contraints d’arrêter avant l’heure…
Séquence émotion (Vidéo) : la dernière de « Bibi » après 25 ans au ASR – Arrêter de jouer, faire le vide dans sa tête, comme dans ce sac qui nous aura suivi si souvent, lui aussi plein de traces, de souvenirs, des bouts d’élasto, et ces crampons, que l’on va raccrocher définitivement. Envisager ce dernier match, à la fin de la saison, c’est lancer ce compte à rebours redouté vers la fameuse et inéluctable petite mort. Une décision toujours difficile à prendre, surtout quand on y est contraint par son corps…
A 32 ans, Mathieu Lacroix, alias Bibi pour les intimes, a déjà 25 ans de rugby derrière lui. Depuis ses 7 ans, à tâter déjà du ballon ovale, jusqu’à ce dimanche 15 janvier, il en a vu des vertes et des pas mûres, de toutes les couleurs, et des chandelles par paquet de 36. Il a été de tous les combats, de toutes les peurs, de toutes les joies, de tous ces moments qui vous marquent à vie. Que l’on soit pilier international ou pilier de régionale 1, on garde des souvenirs plein la tête et des bobos plein le corps. Ce dernier, parfois, lance un signal d’alerte, puis deux, puis se met à claironner chaque lundi matin un peu plus fort encore. A grands renforts de soins divers et d’été, de visites chez le kiné, qui devient un ami à force de le voir, d’éponge magique le dimanche après midi, on repousse l’échéance. On joue blessé, mais on serre les copains avant le match, et les dents pendant.
Et puis, il y a ce contrôle technique un jour, où il faut se rendre dans une clinique autant qu’à l’évidence. Il faut opérer. Impossible d’y échapper. Impossible aussi d’admettre le diagnostic médical en forme de sentence irrévocable : « il faut arrêter le rugby monsieur. » Voilà, « Bibi » a vécu et entendu tout ça, à 32 ans, il va se faire opérer, et va ranger ses crampons définitivement. Oui mais voilà, l’amour de ce sport et du maillot, avec le numéro 1 dans le dos, ont conduit le pilier à une dernière danse. Toujours blessé, mais au moins, bien conscient qu’il allait vivre pleinement son dernier match. L’émotion était forte dans les vestiaires, trop parfois pour contenir quelques larmes.
Le rugby s’arrête, la vie continue
Que de souvenirs qui traversent un esprit encombré de mots, de gestes, de ce satané rugby que l’on vit si fort. Les accolades, le petit coup de casque amical sur le front, la causerie qui va bien, le bruit des crampons sur le carrelage, tout ça va s’arrêter bientôt, mais cet instant, Captain Bibi le vit à fond. Les yeux humides, il sort des vestiaires en courant, n’entend pas forcément les cris des supporters, ni de ses proches venus le voir, il ressent à peine les tapes sur l’épaule ou sur la tête quand il traverse la haie d’honneur, il est dans son match. En première ligne, il faut s’y filer d’entrée, et il a fait son boulot, encore, et puis, à l’heure du remplacement, il est sorti sous les applaudissements nourris de tout le monde. Voilà, c’est fini… Ah ben non, il y a un blessé, plus blessé que Mathieu en tout cas, qui est rappelé au combat, puis par l’arbitre avec un carton qui va le renvoyer sur le banc, définitivement.
Cette fois, c’est bien fini. Son équipe de l’AS Roanne a battu Bort-les-Orgues. Fin du match, fin de carrière, un peu trop tôt certes, mais quand le corps ne veut et peut plus, c’est lui qui commande. Bibi se souviendra de cette dernière. Il n’a pas vraiment choisi le moment, mais il était au moins conscient qu’il vivait ses ces derniers instants de joueur, que cette opération « commando » précédait la véritable opération, la plus importante. Le rugby s’arrête, la vie continue. Pour Bibi et tous ceux qui sont contraints d’arrêter avant l’heure…