Il est passé du Coq au Loup. Comprenez du Coq Léguevinois pour ses premiers pas dans le rugby à l’âge de 6 ans, aux « Os Lobos » (Loups) du Portugal, sélection dont il porte les couleurs avec fierté. Oui, Thibault de Freitas vit une nouvelle saison riche en émotions, avec Blagnac, son club, qui joue une fois de plus le haut du tableau en fédérale 1, et le Portugal, qui vient d’aligner deux victoires consécutives dans le Tournoi des 6 nations B. L’occasion, grâce au solide troisième ligne, d’en savoir un peu plus sur un pays qui s’ouvre de plus en plus au ballon ovale, à 7 comme à 15… (photos Luis Cabelo et Fédération Portugal)

Thibault, tout d’abord, racontez-nous cette victoire, 22-11, contre la Roumanie…
C’était un match rugueux, les Roumains sont très costauds, bien plus que nous, on le savait. Mais on a réussi à les contrer par de la vitesse, et surtout par un engagement total de la première à la dernière minute, ce qui est la marque de fabrique de notre sélection.
Avant le début du Tournoi, quel était l’objectif du Portugal ?
L’objectif était de se maintenir dans le groupe B. On vient de faire deux bons résultats qui nous permettent d’y croire, surtout quand on voit que la Belgique, que nous avons battu lors de la première journée, vient de dominer la Russie. Mais il nous reste à jouer l’Espagne et la Géorgie, qui sont deux gros morceaux.
Résumé vidéo du match contre la Roumanie
Comment êtes-vous arrivé dans cette sélection portugaise ?
Tout simplement par un coup de fil. La sélection était à la recherche d’un 8 un peu costaud, ça me correspondait. Le discours a été transparent, on m’a dit qu’on voulait me voir, me tester, ce qui est tout à fait normal. J’ai participé à un stage et j’ai été gardé.
Qu’est ce que cela représente de jouer pour un pays ?
Jouer pour le Portugal, c’est une fierté et un honneur pour moi. Mon père y est né, je n’ai pas hésité une seule seconde quand on m’a proposé cette opportunité. Et puis Christophe Deylaud, mon coach à Blagnac, a été sympa et compréhensif pour me laisser participer à cette belle aventure.

Ça vous fait quoi de faire partie des anciens maintenant ?
(Rires) C’est vrai que je dois me résoudre à être appelé ainsi. D’autant plus que le groupe est très jeune. Mais tout le monde s’est bien intégré, les jeunes comme les moins jeunes. Les victoires sont fédératrices en plus, ce qui accélère la cohésion.
Les Français ne sont pas considérés comme des étrangers dans cette sélection ?
Absolument pas, il n’y a aucun jugement de ce genre, dans la mesure où nous sommes tous logés à la même enseigne. Que l’on vienne du Top 14, de Pro D2, de fédérale 1, ou autre, peu importe. Je dirais même que les plus expérimentés, à l’image de Mike Tadjer (talonneur à Clermont, 15 sélections), sont les premiers à rigoler pour mettre l’ambiance. Mais aussi et surtout à apporter leur expérience quand on s’entraîne et pendant les matchs.

Le fait d’avoir Patrice Lagisquet comme entraîneur, c’est un plus indéniable pour une sélection ?
Evidemment, Patrice a un vécu incroyable, il sait transmettre, et faire progresser un groupe. Il est respecté pour tout ça. Entre les tournées, les rassemblements et les matchs, un groupe s’est créé. Il a appelé quelques joueurs évoluant en France pour apporter un peu plus de poids et d’expérience, mais encore une fois, l’amalgame s’est vite fait, et Patrice n’y est pas pour rien, c’est évident. Il y a vraiment de bons types, sur et en dehors du terrain. Après la victoire contre la Belgique par exemple, on s’est tous retrouvés chez un joueur pour fêter ça.

La Coupe du monde 2023, vous y pensez ?
Qui n’aurait pas l’objectif de disputer une coupe du monde si on en a la possibilité ? On vise toujours plus haut quand on est compétiteurs. Notre niveau de jeu est bon, il y a de la qualité technique, de la vitesse, de l’engagement. L’esprit portugais, c’est de s’envoyer comme des chiens, ou des loups plutôt, puisque le nom de l’équipe est « os lobos ». C’est une identité forte, ça ne s’arrête pas de jouer, de la première à la dernière minute. Le temps de jeu effectif de notre dernier match approchait les 40 minutes, ce qui se situe au niveau d’un bon match de Pro D2 environ. Oui, la Coupe du Monde, c’est un objectif !
Le rugby au Portugal n’a pas les mêmes moyens que le football, qui est le sport roi, vous pensez que les choses peuvent évoluer à court terme ?
Aucune comparaison possible en effet. La Fédération portugaise n’est pas très riche, ils font avec leurs moyens. Mais ils font tout pour nous mettre dans de bonnes conditions. Pour tout vous dire, on nous prend en charge les frais d’hôtel et de déplacement, mais on ne vient pas pour de l’argent. Je le redis, c’est une honneur de jouer en sélection. L’envie de se qualifier est là, et si nous y parvenons, ce serait un formidable coup de projecteur sur le rugby, ce qui pourrait donner envie à des partenaires de s’investir.

Le programme
Bonjour
Vers qui devons nous prendre contact pour les détections afin de jouer pour le Portugal et quel sont les conditions
En vous remerciant de votre réponse
Cordialement
Mme De MACEDO
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