A l’origine, c’est une histoire simple, de copains sur le retour d’âge, mais qui ont envie de jouer ensemble. L’option du rugby loisirs semble la meilleure, mais le peu d’équipes présentes dans le secteur les poussent à choisir une autre solution, celle de disputer un championnat officiel, au sein d’une équipe 3, au plus bas niveau. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité. Explications… (par Jonah Lomu, photos Christophe Fabriès)
Damien Delpy a connu la fédérale 1 pendant de nombreuses années, avant de terminer sa belle carrière à Sor Agout, avec qui il a connu de grandes et belles heures. Depuis, il s’est métamorphosé en coordinateur-fondateur d’une nouvelle équipe donc.
L’idée étant de réunir de glorieux anciens ayant porté les couleurs du club tarnais, sous son ère moderne ou bien quand les villages de Soual et de Saïx n’étaient pas encore réunis : « Cette équipe a été créé avant tout pour que des groupes de copains jouent ensemble, au milieu de fratries et d’amis d’enfance. Peu importe le niveau et l’âge. Pour certains, on se connaît depuis trente ans, mais on n’avait jamais joué ensemble. Cette équipe nous donnait enfin l’occasion de nous retrouver, et de nous faire plaisir. »
Alors, Sor Agout fait les démarches nécessaires pour qu’une équipe 3 voit le jour. Elle est inscrite dans les délais, et apparaît officiellement lors de l’AG du mois de juin, au sein de la poule 7 de 4ème série Occitanie. En découvrant « Sor Agout 3 », certains s’étonnent, pensent même qu’il s’agit d’une erreur de frappe. Que néni. Et des voix ne vont pas tarder à s’élever pour manifester leur inquiétude, voire plus.
Damien Delpy se souvient : « Au début, on nous avait dit que l’on pourrait sûrement faire le championnat Occitanie sans problèmes, et si les résultats le permettaient, de participer aux phases finales régionales, mais pas au championnat de France, vu que la Une et la Deux sont en fédérale. Ce que nous avons parfaitement compris. Et puis, on a entendu que certains clubs de la poule avaient écrit à la Ligue Occitanie pour boycotter les matchs contre nous. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient peur pour « l’intégrité physique de leurs joueurs, et l’équité sportive », pour reprendre leurs termes.
Alors que dans notre groupe, seuls 4 joueurs étaient encore licenciés l’année dernière : 3 en honneur, et un en Top 14, Yannick Caballero. Pour les autres, c’est une reprise après plusieurs années de coupure, à 35, 40 et même 50 ans. On n’a rien contre les autres clubs, mais plutôt contre les instances qui n’ont pas voulu regarder notre effectif. Quand on voit les forfaits de différents clubs depuis le début de saison, la baisse des licenciés au rugby, on devrait se réjouir de pouvoir compter sur une troisième équipe il me semble, sachant que l’on a dû payer des licences de fédérales pour jouer en séries ! »
« On aurait pris 40 points chaque dimanche, on n’en serait pas là aujourd’hui ! »
La saison commence, cette équipe 3, cas unique au sein de la Ligue Occitanie, remporte ses premières victoires, pas toujours facilement. Les scores sont comptabilisés de manière officielle, pour ne pas fausser le championnat, et oblige les adversaires à ne pas déclarer forfait pour ne pas avoir match perdu. A cette situation cocasse et inédite, est venue s’ajouter une autre annonce, qui allait mettre le feu aux poudres.
En effet, les dents des équipes (tarnaises) adverses se sont mises à grincer encore plus, à l’idée que Sor Agout 3 puisse participer aux Finales du Terroir (opposant les deux meilleures équipes du département, pour attribuer le titre honorifique de champion départemental du niveau). Après consultation, la décision est tombée : l’équipe 3 ne participera pas non plus à cette compétition.
Une nouvelle pilule difficile à avaler pour Damien Delpy et ses coéquipiers : « On a accepté toutes les décisions en début de saison, notamment que nos points seraient comptabilisés sans pouvoir jouer des phases finales, ce que l’on pouvait comprendre je le répète. Jusqu’à ce que l’on apprenne qu’on ne pourrait pas participer aux finales du terroir non plus. Nous avons été reçu par le Comité du Tarn, le président nous a confirmés que nos adversaires tarnais présents dans la poule, s’étaient mobilisés pour qu’on ne puisse pas postuler à cette finale. On ressent de l’injustice face à ce véritable boycott.
On a prouvé qu’on avait des joueurs de niveau tellement différents, on démontre chaque weekend notre état d’esprit, en pratiquant un rugby axé sur le jeu, nous n’avons pas pris un seul carton rouge ou jaune, il n’y a eu aucune bagarre, on reste à toutes les réceptions, on essaye de véhiculer les valeurs auxquelles on croit depuis toujours. Bref, on aurait pris 40 points chaque dimanche, on n’en serait pas là aujourd’hui. Les matchs, on les gagne sur le terrain, et il faut aller se les chercher. Ce n’est pas notre faute si les équipes en face ne font pas le boulot. »
Et le solide centre de viser plus clairement ses adversaires de la poule : « Que je sache, Puylaurens a refusé de rester en 2ème série, et n’a pas de réserve, mais a un effectif de 35 joueurs, dont certains viennent de Sor Agout justement, y compris le coach qui m ‘a entraîné à l’époque. On a gagné 24-11 à l’aller chez nous, et 14-12 chez eux au retour. Labruguière a recruté des gars qui évoluaient à Mazamet, Saint-Antonin joue avec des anciens de Nègrepelisse, Haute Vallée Aveyron compte des ex-ruthnéois aussi.
Ce ne sont peut-être pas les meilleurs, mais ils jouent régulièrement depuis 15, 20 ou 30 au rugby. Et c’est tant mieux, car le niveau de la 3ème et 4ème série ne peut que s’élever. Mais je dis que cette finale du Terroir sera une fête gâchée, car Puylaurens, qui est au dessus, jouera contre Labruguière ou Brens, qui, avec tout le respect que je leur dois, sont un ton en dessous. Face à nous, cette finale aurait eu un sens, avec une équité sportive réelle. »
« Ce n’est pas Sor Agout qui est en cause, c’est le système. »
Un avis tranché qui peut se comprendre, c’est ce que Alain Rey, président du Comité du Tarn nous confiait justement, tout en apportant quelques précisions et nuances : « Je comprends tout à fait les arguments présentés par Sor Agout oui. C’est un club formateur exemplaire, qui a chaque année, de superbes résultats. Son équipe fanion étant en fédérale 3, à ce titre, l’équipes réserve évolue au niveau national. Nous avons fait une exception, en acceptant qu’il y ait une équipe 3 qui joue en séries, sous certaines conditions en effet.
Je n’ai pas eu de clubs qui se sont mobilisés contre elle, même si certains n’ont pas compris sa création, ni sa présence à ce niveau. Concernant les finales du terroir, elles ont été mises en place en septembre, et en tant que Comité, on a été obligés de prendre une décision rapidement, avant le début des matchs retour, pour plus de transparence. Comprenons-nous bien : ce n’est pas Sor Agout qui est en cause, c’est le système. Je m’explique : si on commence à accepter des équipes de nationale, et qu’elles puissent aligner des équipes 3 en séries, il y aurait des mouvements de club à club qui seraient dangereux.
L’Instance que nous sommes, doit raisonner beaucoup plus globalement, on ne peut pas ouvrir des compétitions régionales à des clubs de fédérale, point. Donc, de façon quasi unanime, tout le monde a voté, et donné priorité aux clubs régionaux, ceux qui galèrent toute l’année, et depuis des années aussi. »
A celles et ceux qui se posent la question : pour pouvoir jouer avec l’équipe 3, il ne faut pas avoir jouer une seule fois en équipe première, et pas plus de cinq matchs avec la réserve. A ce jour, deux joueurs de la réserve sont venus donner un coup de main pour faire le nombre. Car sur la trentaine de licenciés, les blessures et l’hiver ont un impact sur la quantité des postulants du dimanche. Mais il est arrivé aussi que ceux de la 3 aillent faire le nombre en 2.
Face à ces décisions irrévocables, les joueurs qui composent cette fameuse équipe trois, sont déçus. Damien Delpy en tête, qui tente de se projeter malgré tout : « Nos objectifs, pour le moment, c’est de prendre du plaisir sur le terrain, ensemble, et en donner aux gens qui viennent voir nos matchs. C’est vrai que l’on vit mal cette idée que l’on nous fasse passer pour de tricheurs, ou pour une équipe qui fausse le championnat. La saison prochaine ? On réfléchit.
On n’exclut pas de créer une équipe indépendante, qui ne serait pas une équipe 3, mais l’équipe fanion d’une nouvelle entité que nous pourrions créer. Ce qui entre nous, ne changera rien, sauf qu’on nous laissera tranquille cette fois. » Alain Rey confirmait avoir reçu un courrier dans ce sens : « Créer un club à part entière, ils peuvent le faire, ils seraient dans la plus stricte légalité, et ce serait peut être plus clair pour tout le monde oui ».
Réponse à la fin de cette saison, qui va se terminer dans trois journées donc, pour une équipe trois qui aura fait débat. Et des hauts aussi… en étant première de sa poule avec 64 points sur 65 possibles (14 points d’avance sur le second), et 12 bonus offensifs au compteur, en treize sorties. Sans commentaires. La « 3 » se déplace à Labruguière (4ème) ce dimanche, dans un derby passionnant et peut-être plus équilibré qu’il n’y paraît…
On pouvait prévoir que les clubs réagiraient sur les axes des phases finales.
La saison derniere semeac avait fait la serie 1alors qu’en honneur et st lary de federale 3 a serie 1 ou ils ont ete titres regional… C’est pareil… Rodez cette année. Les saisons avant avec les catalans c’était pareil. Ils changeaient de nom ou montaient une entente et repartaient en serie4…. Ou constituaient et pas qu’eux des championnats a 3 niveaux ou d’honneur on pouvait faire la serie 1….il faut arrêter ces trucs machin chouette. Interdit de phases finales 2 ou 3 ans un point c’est tout. Pour les equipes 3 c’est idem. En tant que telles pas de phases finales…. Pour services rendus au rugby c’est a dire si elles jouent sur des stades et villages ou pas de rugby comme a lautrec, salvagnac, albi-asptt ou autres… En reactivant ces clubs et en portant le nom… Elles pourront jouer legalement. Sinon c’est s’exposer et casser le systeme
Cette sitution avait ete annoncée par certaines pages facebook d’influenceurs regionaux.
La solution la plus simple etait de mettre cette equipe aj service detype relance du rugby sur un club en sommeil a lautrec par exemple