Il y avait du monde pour assister à cette rencontre amicale entre l’Algérie et la Côte d’Ivoire, qui s’est déroulée sur les installations du FCTT. Pour donner le coup d’envoi fictif, Hakim et Mouss, du groupe Zebda avaient répondu à l’invitation de Mourad Gherbi, vice-président du FCTT, et très impliqué dans la destinée de l’équipe algérienne. Ce qui avait permis notamment au joueurs de s’entraîner sur le terrain synthétique du TAC, suite aux fortes précipitations du vendredi. Les deux équipes, réunies depuis à peine 24 heures sur Toulouse, se retrouvaient et se préparaient au mieux pour trouver des automatismes et intégrer des nouveaux éléments. Au final, nous avons assisté à du jeu propre, simple et efficace, qui a vu l’Algérie dominer les champions d’Afrique en titre sur le score de 25 à 18. Une belle performance pour les hommes de Djemai Tebani, qui viennent ainsi apporter encore plus de consistance au projet de développement du rugby au pays. Ils sont nombreux en effet à œuvrer pour que le rugby algérien trouve sa place dans la mêlée internationale. Aib Azzouz et Sofiane Benhassen entre autres, artisans de la première heure, permettent ainsi au rugby et ses valeurs d’exister dans un pays où le sport roi se joue avec un ballon rond. Les réactions
Serge Jouve (troisième ligne de la Côte d’Ivoire et de Blagnac) :
Il y avait beaucoup de jeunes dans notre équipe car on essaye de les intégrer petit à petit. Ce sont des matchs de préparation qui servent aussi à ça. Il y a aussi des joueurs en Côte d’Ivoire qui sont au niveau, et que l’on va récupérer au mois de juin. On n’est pas inquiet, nous avons eu deux entraînements ensemble seulement, les gars sont arrivés vendredi de toute la France. Tout va prendre forme progressivement.
Khaled Kahlouchi (troisième ligne Algérie et ancien de Castanet et Tournefeuille) :
On se voit quatre jours par an, c’était donc un match important. On a des joueurs de très bon niveau, et on a prouvé qu’on pouvait rivaliser contre le double champion d’Afrique. On est très content du résultat forcément. En plus, il y avait du monde, c’est important de fédérer autour de ce genre d’événement. Ca va nous servir pour la suite, il y a beaucoup de joueurs en France qui peuvent jouer en sélection. On est sur le bon chemin.
Azzouz Aib (manager équipe algérienne):
Sur le plan sportif, c’est encourageant. Nous avons été conquérants devant, c’est une bonne base déjà. Mais ce que je retiens avant tout, c’est ce projet qui a débuté il y a sept ans et qui prend forme. Quand on est arrivé en Algérie avec deux ballons de rugby, on se moquait de nous. Aujourd’hui, nos deux objectifs principaux de départ sont atteints : créer une école de rugby, puis monter une sélection franco-algérienne sur le territoire européen. C’est aussi pour cela que nous sommes fiers du résultat d’aujourd’hui, car tout cela est fait sur des frais personnels, sur la base d’un bénévolat porté par des gens passionnés. Notre but n’est pas de devenir champions du monde, mais d’être une vitrine, et de montrer aux jeunes qui pratiquent le rugby au pays, que ce sport a sa place. Et montrer par la même occasion, aux autorités algériennes, que nous défendons ce sport pour ses valeurs. Oui, aujourd’hui, nous sommes fiers du résultat et de notre développement.