Il fait partie de ceux qui ont décidé d’arrêter de jouer, et qui ont la chance de pouvoir le décider. Ce qui n’est jamais simple quand on a le rugby dans la peau, comme peut l’avoir Julien Fernandez. Licencié depuis ses 14 ans au SPR. Les années ont transformé son jeu, son corps aussi, passé de demi de mêlée à talonneur. Merguez, (surnom hérité de son coach en cadets) est comme le bon vin, il s’est amélioré avec le temps. Passé par Mions et Saint-Font, il a donc fini sa carrière en fédérale 2. Personnage atypique, jamais avare de bonnes blagues, il est l’exemple même du joueur que l’on veut avoir dans une groupe, et dans un club…
Le solide de Saint-Priest Rugby donc (en banlieue lyonnaise) était légèrement malade dimanche dernier, alors il n’a joué que dix minutes avec les copains. Suffisant pour qu’ils le portent en triomphe, suffisant pour faire un tour d’honneur, et suffisant pour se tomber dessus. Oui, « Merguez », a eu droit à une belle brochette de souvenirs encore. Celui qui était capable de magnifiques chistéras, de drops (mais oui !) ou d’un pétage de plomb aura marqué de son empreinte le rugby amateur local. Lui qui a régalé tout le monde avec des pizzas…au lancer. Il s’est exprimé avec beaucoup de sincérité sur ses années san-priods :
« Depuis mes 14 ans ce club m’a fait rêver, grandir, et mûrir, aujourd’hui il est temps pour moi de laisser la place aux jeunes. J’ai vraiment passé de très belles années avec des joueurs qui sont devenus très rapidement mes amis, mes frères, ma famille. Je voulais remercier tous mes entraîneurs, Justin Fouade, Eddy Leymarie, Eric Tomamichel, notre préparateur physique Yannick Bonifacio, notre ostéopathe Nadir Mamache, les présidents Philippe Heurtier et toto, tous les bénévoles, tous les enfants du club qui seront bientôt, j’espère, à ma place et qui auront la chance de vivre la belle aventure que j’ai vécu avec Saint-Priest. Je me retire avec la tête remplie de bons souvenirs, un cœur rempli d’amour, un amour que j’ai toujours porté pour ce club. »
Une véritable déclaration qui ne sonne pourtant pas comme un adieu. En effet, aux dernières nouvelles (merci à Camille en passant), Julien pourrait transmettre sa passion et tout son savoir aux U12 du club. En tout cas, une banderole accrochait aux grilles de la tribune du stade, en exprimait le souhait. Alors Merguez parti ou Merguez Party ?
Son pote, Camille, nous a donné une indication : « C’est pour tout ce qu’il représente, ce qu’il est, qu’on voulait le récupérer à l’école de rugby. On a besoin de gars du club pour continuer à apprendre la vie et le rugby à nos gamins. On est déjà une belle bande de potes qui avons tous commencé le rugby ensemble, et on prend autant de plaisir à entraîner les gamins qu’à l’époque où on jouait. On sait qu’il aime se faire désirer, alors un article et une banderole feront peut-être pencher la balance de notre côté ! » (rires)
Il est clair que quand on le met à l’honneur, il avance toujours. Oui, on le clame haut et fort : Merguez éducateur !