Promu 2023 : ligne droite vers la fédérale 1 pour Courbevoie
Dans son stade Jean-Pierre Rives, le RC Courbevoie avait gagné son 8ème de finale aller de Fédérale 2 contre Nantua, 26 à 5. 21 points d’avance, soit un écart conséquent avant de se déplacer dans l’Ain. Pour un match à double enjeu : une place en ¼ de finale et une montée en fédérale 1. Les Lévriers se sont aussi imposés (14-32) et ont donc validé une montée qui leur était passée sous le nez administrativement l’an passé. Quatre ans après la montée en fédérale 2, voici le club des Hauts de Seine au plus haut niveau fédéral. Une réussite totale puisque l’équipe B s’est hissée dans le dernier carré national (match ce weekend contre Mouguerre). Thibaut Neumann, l’entraineur principal de Courbevoie, revient pour nous sur cette double confrontation décisive face à Nantua, ainsi que sur cette saison, déjà historique… (par Double Axel – ©photos Yvan Tessier)
Nantua, première de sa poule de Fédérale 2 cette saison, ce n’était pas un cadeau pour ce 8ème de finale aller-retour. Comment avez-vous vécu cette double confrontation ?
Comme des matchs pour UNE montée, c’est à dire avec beaucoup de stress sur le banc. C’est très compliqué parce que notre travail ne dure que jusqu’à la préparation du match. Une fois que le match est lancé, on devient spectateur, sans véritable influence, à part éventuellement avec le discours à la mi-temps et quelques conseils distillés ici ou là. Pour nous, entraîneurs, le travail a été fait en amont. Donc c’est assez stressant à vivre.
Et quelles ont été les clés de cette qualification ?
Ça a été un vrai bras de fer dès le début du premier match, les équipes ont eu leurs temps fort l’une et l’autre. Nantua est une très belle équipe, je crois savoir qu’il leur manquait un peu de monde, à cause d’un certain manque de discipline a priori, sur les matchs précédents. Tous les détails comptent à ce niveau, on a surtout su concrétiser nos temps forts, pas eux.
Comment s’est passée la semaine de préparation avant le match retour ?
Les joueurs sont vraiment ressortis fatigués et hachés par la dureté du combat du match aller. Donc clairement, on a surtout essayé de se régénérer, faire en sorte que les joueurs arrivent dans un état de forme correct pour jouer un nouveau match de haut niveau amateur. On a revu le match à la vidéo pour mettre en place une stratégie gagnante. On ne voulait pas calculer, ni préserver notre avance, car 21 points c’était beaucoup et peu à la fois. On est sur une dynamique positive sur ces phases finales et on veut essayer de la conserver.
L’enjeu de ce match retour, c’était aussi et évidemment la montée en Fédérale 1, comment l’intégrer dans la causerie ?
En fait, les joueurs ont créé depuis le début de la saison une espèce d’ambiance assez décontractée. A l’approche des matchs, ils ne se prennent pas trop la tête. C’est un peu à l’anglo-saxonne je dirais, avec la musique dans les vestiaires par exemple. On se fait toujours les petits discours d’avant match, mais ils restent quand même suffisamment détendus. On ne se tape pas la tête contre les murs avant les matchs, comme à une certaine époque (rires). A final, l’attitude est bonne sur le terrain. Ça n’empêche pas les joueurs de se donner à 200 %, mais je pense que ça permet d’une certaine façon, d’évacuer une partie du stress du résultat, tout simplement. Et je trouve que ce fonctionnement est assez sain.
Il n’y avait pas plus de stress que pour un autre match de la saison donc ?
Oui, oui, je vous assure qu’il n’y a pas de raison que l’on se prenne plus la tête. En plus, honnêtement, le club, le président, les dirigeants ne nous ont pas mis plus de pression que ça sur une montée éventuelle en Fédérale 1. C’est vraiment juste l’histoire d’un groupe de joueurs qui a envie d’essayer d’aller le plus loin possible.
Justement, quels étaient vos objectifs en début de la saison ?
Les objectifs, c’était d’essayer de prendre une des deux premières places de la poule pour se permettre d’éviter le barrage. On a vécu le barrage la saison dernière, c’est un match supplémentaire qui crée de la fatigue, notamment quand arrivent des grosses échéances, celles qu’on est en train de vivre en ce moment. On l’a vu notamment, durant notre match retour des 16èmes contre le Creusot. C’était leur troisième match d’affilée, quand nous, c’était juste notre deuxième match et ça c’est ressenti. Ce sont bien bien les premiers et deuxièmes de chaque poule qui sont passés en huitième pour la montée.
La décontraction de vos joueurs, la fraîcheur physique, quels sont été les autres points forts de votre équipe ?
La décontraction des joueurs à l’approche des matchs, c’est aussi la conséquence d’un état d’esprit que l’on a essayé de construire cette année et les années précédentes, déjà. Et puis, il y a un esprit revanchard aussi, par rapport à ce qu’on a vécu. On a été les premiers à avoir battu Sarlat en fin de saison dernière sur le 16ème aller de, mais on a perdu le match retour et on a été finalement lésé parce que Sarlat a été rétrogradé derrière en Fédérale 3. On a gardé cette amertume toute la saison en nous. Côté jeu, cela fait déjà quatre ans que je suis au club, je crois. « Jérém », mon collègue, est arrivé cette année. On essaye de mettre en place un projet de jeu ambitieux dans lequel les joueurs se retrouvent, prennent du plaisir. Finalement, c’est ça l’essence même de notre rugby, c’est de produire du jeu, marquer des essais, on a pris 11 bonus offensifs, on veut se faire plaisir sans renier toutes les valeurs de combat bien sûr.