David Loubet est un entraîneur heureux, mais il ne le dira surtout pas. L’entraîneur de Montredon est à l’image de son village, en retrait. Mais quand il s’agit de s’exprimer, il le fait bien, clairement, et haute voix. Le triomphe de l’an passé et le titre régional doublé d’une montée en promotion, n’ont pas changé les habitudes du coach, qui sait très bien manier la langue de bois quand il faut, ou bien jouer démesurément la carte de la modestie. Il y a autant du Guy Novès en lui, que du Guy Roux en fait. Pour preuve, en janvier dernier, il nous annonçait ne viser que le maintien alors que son équipe pointait à la troisième place (voir l’article). Nous avons donc tendu le micro à David Loubet, après une qualification « surprise » en demi finale, après avoir écarté l’entente Cazères-Le Fousseret. Histoire de voir si le discours changeait…
David, voici donc votre équipe qualifiée pour les 1/2 finales de promotion Honneur. Quel est votre sentiment ?
Se retrouver à ce stade de la compétition pour un promu est évidemment une chose à laquelle nous ne nous attendions pas. Mais au fil de la saison nous sentions bien que la qualif était à notre portée malgré une poule très homogène. Mis à part la lanterne rouge tout le monde a joué les places qualificatives jusqu’au bout et ne pas voir Luzech est presque invraisemblable.
Comment expliquez-vous votre réussite alors, vous le petit poucet ?
La vérité est peut-être venue des équipes deux, plus complètes, qui ont permis à ceux de devant de conserver leur statut dans les moments difficiles. Et pour nous, de bien préparer et remporter le barrage contre une accrocheuse équipe de Daumazan. Mais à l’annonce de l’adversaire en quart, Cazères/Le Fousseret, je vous avoue que cela ne nous laissait que peu d’espoirs, surtout en terre toulousaine (le match a eu lieu à Seilh).
On vous fait confiance pour avoir glaner quelques informations (rires)…
Bien entendu, chacun demande aux copains comment tu les trouves les mecs de l’entente du Comminges, et les échos n’étaient que bons, à l’image des résultats récoltés par leurs jeunes des Portes du Comminges ces dernières années, et qui sont en majorité dans le groupe premier désormais. On avait tout de même l’espoir de rivaliser et pourquoi pas, dérégler leur belle machine.
Un mot sur ce quart de finale justement ?
Le premier quart d’heure n’a pas été notre avantage, les coaches Cazériens Raufast et Kinou n’avaient pas fait le déplacement pour rien à Montredon 15 jours avant. Nous devons notre salut à notre défense héroïque et disciplinée. Par la suite, il fallait bien avoir notre période de domination et nous avons été beaucoup plus réalistes pour prendre les devants et forcément sur un match couperet, leur mettre le doute. 12-6 à la pause sifflée sur de longues séquences dans leur camp, qui donne le moral. Pourtant ils entament mieux, reviennent à 12-11 par un essai en coin. Mais par la suite notre expérience n’a pas laissé beaucoup de temps forts aux jeunes de Cazères/Le Fousseret, on gagne seulement 15-11 en doutant jusqu’au bout, mais notre occupation liée aux conditions climatiques nous ont permis de gérer cette fin de rencontre.
Votre joie semble mesurée, alors que vous êtes aux portes d’une nouvelle finale après le titre de l’an passé…
Bien sûr que la joie était palpable dans le vestiaire et le dimanche soir, mais notre adversaire méritait tout autant de passer ce tour. En tout cas, nous n’avons aucun doute de voir ce club grimper les échelons rapidement tant leur politique de jeunes est présente notamment avec un groupe Balandrade, l’engagement au plus haut niveau ne sera qu’enrichissant et porteur par la suite. On a vraiment joué une belle équipe et nos organismes étaient très mâchés lundi matin.
C’est une politique qui vous est chère aussi…
Tout à fait. je peux même dire que nous essayons de les imiter. Avec de plus petits moyens certes, mais avec nos éducateurs, géniaux, et des gamins remarquables. On tient aussi à féliciter nos cadets qui joueront le 1/4 de finale Grand Sud le samedi 28 avril.