Leader naturel, le capitaine exemplaire et courageux aura souvent montré le chemin à suivre pour ses partenaires. Mais des problèmes récurrents, de plus en plus douloureux, au niveau de la hanche ont eu raison de Nicolas Ufferte. A 26 ans, le trois quart centre se voit en effet contraint d’arrêter sa carrière. Son club de cœur, L’Isle-Jourdain, en guise d’hommage, lui a demandé de remettre les maillots à toute l’équipe dimanche dernier. Émotions fortes… (photos Chris Farmer)
Nicolas, vous avez annoncé votre fin de carrière…
Oui, mercredi dernier, j’ai annoncé à tout le groupe que j’étais obligé d’arrêter le rugby. A cause d’arthrose à la hanche, trop développée pour prendre le risque de jouer encore une saison, et de me voir être obligé de porter une prothèse dans peu de temps. Ironie du sort, cela arrive la saison où je retrouvais le club de mes débuts (Levézou Ségala).
On imagine aisément que ce n’est pas facile d’être contraint d’arrêter parce que son corps vous lâche…
Finalement, le fait d’arrêter, n’est pas si dur à vivre. Car je m’y préparais déjà depuis un an, les douleurs étaient si vives la saison passée, que jouer n’était plus un plaisir. Ensuite oui, on se dit que c’est tôt, que l’on aurait pu profiter beaucoup plus avant, mais on relativise très vite en regardant autour de nous les gens qui se bâtent contre des maladies très graves. Moi, c’est juste la fin d’une histoire et le début d’une autre. Je n’aurais pas trop le temps de gamberger, je suis très investis dans mon travail donc très occupé, et souvent en déplacement.
Quel est votre sentiment quand vous pensez à ce que vous fait dans le rugby ?
Beaucoup de souvenirs, beaucoup de très bon moments, refont surface. Des engueulades, des rigolades. Je ressens beaucoup de fierté d’avoir côtoyé tous ces joueurs et entraîneurs. Merci au rugby et particulièrement au club de l’Isle-Jourdain de m’avoir apporté tout ces sentiments et toutes ces émotions lors de la remise des maillots.
Reprendre, même à un niveau plus bas, plus tard, n’est donc pas envisageable ?
J’ai envie de courir avec mes enfants, et éviter la prothèse à 30 ans, donc non. Mais je continuerai à pratiquer le ski, que j’adore. Donc Ciao les crampons !