Ils seront 14 sur la ligne de départ. Certains à viser la montée vers la Pro D2, d’autres à viser le maintien dans ce niveau charnière entre le monde semi-ro et celui du « vrai » professionnalisme, à 100%. A quelques heures de la sortie des stands de toutes ces belles écuries, un contrôle technique s’imposait… (par David Campese et Jonah Lomu)
Tout d’abord, petit rappel du règlement : les 1er et second de la phase régulière seront directement qualifiés pour le tour principal, qui débute en 1/2 finales. Car petit changement cette année, il y aura un tour de barrages opposant le 3ème au 6ème, et le 4ème au 5ème, qui se jouera sur le terrain du mieux classé. Les demi-finales ainsi connues, permettront de connaître les deux finalistes qui seront promus en Pro D2. Sous réserve du respect du cahier des charges d’accession, bien évidemment (sinon, le 15ème de Pro D2 serait miraculeusement maintenu). Pour les relégables, ce seront les deux derniers de la classe qui rejoindront la (future) Nationale 2.
Maintenant que tout est clair, voyons les forces en présence. Sur la grille de départ, la pôle position est attribuée naturellement à Valence-Romans, qui descend de Pro D2 avec la ferme intention d’y revenir. Les 20 départs ont été largement compensé par une… vingtaine d’arrivées, et des joueurs labellisés « Pro D2 », qui se sont bien intégrés visiblement avec trois succès lors des trois matchs de préparation contre Provence, Chambéry et Narbonne !). Ce qui représente un signal fort et clair pour la concurrence. C’est pourquoi le match inaugural de cette saison à Nice revêt déjà un intérêt particulier. En effet, le Stade Niçois, auteur d’une grosse saison l’an passé, mais privé d’accession par Narbonne, aura à coeur de démontrer sa progression. Il faudra aussi assumer un nouveau statut, celui de favori, jamais simple à porter. Mais les Azuréens, avec un recrutement XXL, l’arrivée de Sébastien Bruno comme entraîneur des avants, et deux victoires en autant de matchs de préparation, semblent avoir les épaules assez larges pour assurer.
Parmi les favoris à la montée, l’autre relégué, Soyaux-Angoulême. Il suffit de voir la communication du club pour s’en convaincre : le maître mot étant « la reconquête ». Les matchs de préparation face à Agen et à Bayonne sont un autre indicateur évident de l’ambition charentaise. Autant dire que le premier déplacement de la saison , à Tarbes sera scruté de près. Les Bigourdans portent en eux le poids de l’histoire du club, et veulent honorer les glorieux aînés en retrouvant les sommets. Les victoires en match de préparation contre Cognac et Suresnes, ainsi que la courte défaite à Auch, laissent entrevoir de belles perspectives, même si la marche qui les sépare des candidats affirmés à la montée semble encore trop haute, à moins que le dernier stage à… Lourdes soit porteur d’une lumière divine.
Albi favori ou outsider ?
Dans la catégorie poids lourds du niveau, Albi fait figure de challenger. Ses échecs répétés aux portes de la Pro D2 lui ont enlevé la grosse pancarte du super favori, mais rajouté de la pression aussi. En effet, la cinglante défaite à Bourg-en-Bresse en juin dernier pour la montée, a eu un effet de gifle. Exit Arnaud Méla , c’est Mathieu Bonello et Alexandre Albouy qui ont pris les commandes du SCA. Les matchs de préparation contre Blagnac (victoire 27-15) et Pamiers (victoire 24-47) ont donné quelques indications, qu’il sera bon de confirmer dès le premier bloc, piégeux à souhait : déplacements à Dijon et Nice, et réception de Massy. Autant dire que fin septembre, on pourrait d’ores-et-déjà avoir un aperçu du potentiel jaune et noir.
Massy, parlons-en. Les gars de l’Essonne, auteurs d’une belle remontada en fin de saison dernière, vont rechercher la régularité dès le début du championnat. La réception de Blagnac et Angoulême, entrecoupé d’un déplacement à… Albi, ne sont pas du genre à provoquer des cauchemars chez les ciel et blanc visiblement, qui affichent une belle sérénité estivale. Massy affiche même un slogan pour le moins évocateur : « rêver fort ». Il ne s’agira donc pas de s’endormir dès ce mois de septembre.
Parmi les équipes de Bourgoin (dont Pascal Papé est devenu le directeur sportif, et Sébastien Tillous-Borde la manager), Cognac Saint-Jean d’Angely, Dax, Dijon et Blagnac, se trouvent probablement la surprise du chef. Si tant est que l’on puisse parler de surprise pour ces formations qui ont prouvé l’an passé, ou par leur récente histoire, que les ambitions étaient élevées. Elles viseront à coups sûrs une place dans les six. Un objectif tout à fait réalisable compte tenu du recrutement de chaque équipe à l’intersaison. Ce sera la saison 1 sans Christophe Deylaud pour les Blagnacais, il faudra observer les premiers pas officiels des Caouecs sous les ordres d’Eric Escribano et Romain Fuentes avec un déplacement délicat à Massy et la réception, non moins délicate, de Nice, suivi d’une dégustation à Cognac.
Chambéry, Suresnes (avec un certain Antonie Claassen) Aubenas voudront faire pardonner leur parcours en bas de classement lors de cette première année de Nationale. Reste à savoir si ces trois équipes auront les moyens de se mettre à l’abri ou de lutter jusqu’à la dernière journée pour sauver leur place. Premiers éléments réponse ce weekend avec une Nationale qui décidément, tient la route…