Il y a trois ans, Marc Caumont, capitaine de l’équipe de Saint-Lary (65), était victime d’un mauvais coup et perdait l’usage d’un oeil (voir l’article). Débutait alors un long parcours du combattant pour faire entendre son envie de rejouer, et ses droits aussi via des pétitions, et des échanges de courriers avec la FFR, qui lui a toujours refusé sa demande. Marc avait rencontré Bernard Laporte en juin dernier, celui-ci lui avait assuré qu’il rejouerait s’il était élu. Serge Simon le lui a confirmé hier soir. Nous avons appelé Marc Caumont, un homme forcément heureux…
Marc, c’est officiel, tu vas pouvoir rejouer au rugby, ton premier sentiment ?
Un immense soulagement, c’est un très beau cadeau de Noël. M. Simon et M. Laporte s’y étaient engagés quand on s’était rencontrés. Ils m’avaient dit : « le 3 on est élus, le 4 tu joues ! ». Ils ont tenu parole, et comme on sait tous qu’en politique, ce n’est pas toujours le cas, c’est une belle surprise. Je suis vraiment heureux.
D’autant que ton dossier est passé parmi les priorités…
Exactement, la veille, le Comité Directeur évoquait des dossiers autrement plus « importants » avec des discussions avec M. Novès, sur l’équipe de France, les contrats fédéraux, etc.. Mon cas était plutôt secondaire a priori, j’en étais bien conscient. Mais finalement, il a été traité très rapidement. J’en suis étonné, mais je le répète, tellement heureux.
Comment l’as-tu appris ?
C’est M. Simon qui l’a appris personnellement. Il s’est donné la peine de me tenir au courant la veille, en me disant que ce n’était pas gagné. Mais ensuite, il m’a recontacté pour m’annoncer que c’était bon. J’en profite ici pour le remercier, vraiment, je suis très touché par son implication personnelle.
Voir qu’en si peu de temps, la nouvelle équipe dirigeante lève cette interdiction contre laquelle tu t’es battu pendant 3 ans, ce n’est pas frustrant ?
J’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi on me refusait ce qui était accepté dans d’autres pays. Mais sincèrement, je n’ai même pas envie de penser à ça, ni au passé, je suis juste heureux du moment présent, et de pouvoir rejouer.
Concrètement, quelle est la prochaine étape pour toi ?
Il faut que je commande des lunettes spéciales, homologuées par l’IRB, qui doit valider ma demande, c’est une question de quelques jours. Dès que je les reçois, je vais faire ma demande de licence d’entraîneur-joueur.
Tu es prêt à reprendre en janvier ?
Oui, je me suis maintenu en forme, avec cette date du 3 décembre en tête. J’ai fait encore un match en corpo l’autre soir, et j’ai de bonnes sensations. J’avais coché la date du 15 janvier 2017, les gens me disaient que j’étais un peu fou d’y croire. Alors je ne suis pas encore dans le couloir prêt à rentrer pour jouer, c’est sûr, mais je sais que je peux postuler. Et puis, le destin veut que mon possible retour se fera à Navarrenx, terrain sur lequel, 3 ans et 3 jours, j’ai perdu mon oeil.
La vidéo de Serge Simon officialisant la levée de l’interdiction