Présent depuis l’été 2020 sur le banc de Malemort (Fédérale 2), Robert Chassagnac officiait cette année avec Clément Guérinaud, fraîchement arrivé depuis le staff des Espoirs de l’USA Limoges comme entraîneur des avants. Le duo Jacq/Delfour était quant à lui, reconduit pour l’équipe réserve. Les résultats de l’équipe corrézienne semblaient donner raison à la vision du duo, avec une qualification déjà acquise pour les barrages des phases finales, avant l’ultime match contre Saint-Yrieix ce dimanche. Mais en l’espace de quelques jours, le ciel s’est assombri pour l’EVMBO, avec le remerciement de ses deux entraîneurs principaux., habitué visiblement à changer d’entraîneur quand on ne s’y attend pas… (par Jeremy VdC)
Les premiers remous ont commencé avec l’arrivée du printemps. En effet, après leur courte défaite mi-mars sur la pelouse de Rochefort (10-6), l’EVMBO Malemort XV avait annoncé se séparer quelques jours plus tard de son entraîneur des avants Clément Guérineau. En cause, des désaccords au niveau de la vision du jeu avec le dirigeant occupant le rôle de manager sportif des séniors. De quoi provoquer de premiers questionnements pour une formation alors solidement ancrée à la cinquième place de la poule 7, et un grand sentiment d’inachevé pour le principal intéressé :
C’est une très grosse frustration de ne pas pouvoir finir la saison avec les joueurs, très affecté par la manière des dirigeants d’effacer huit mois de travail, d’investissement et de temps passé pour qualifier les deux équipes. « Irrespect » est le premier mot qui me vient, mais ça reflète l’évolution du rugby en général dans le milieu amateur, ça devient de plus en plus compliqué sur beaucoup de points : la structuration, les effectifs, les compétences, l’investissement dans les moyens pour arriver aux objectifs, etc… Mais avec le reste du staff, il n’y a jamais eu de soucis, on a toujours super bien fonctionné, la preuve avec les résultats des équipes !
Malgré la situation, Clément n’oublie pas les liens forts tissés avec son effectif cette saison, avant de peut-être repartir à l’assaut d’un nouveau challenge :
Je suis triste pour les joueurs qui se retrouvent seuls avant le match contre Saint-Yrieix et les phases finales. C’est moche, et j’aurais préféré qu’on parle de nous dans un autre contexte. J’ai été sollicité (par d’autres clubs, ndlr), ça rassure, malgré tout, le cas de Robert ne laisse pas indifférent non plus. Pour le moment, je profite de ma femme et mon fils, c’est bien le plus important. Pour le rugby, je ne suis pas fermé, ça m’a brassé, donc j’ai besoin de prendre du temps pour digérer les choses, faire le point, se remettre en question aussi.
« Je préfère claquer la porte dès maintenant face à des gens qui ne tiennent pas leurs engagements »
Car comme le dit le désormais ex-entraîneur de Malemort, la suite n’a pas été rose pour le reste du staff. La victoire à domicile face à Isle (21-12), concurrent direct à la qualification pour les barrages, avait permis de remettre un peu de baume au cœur des Noir et Jaune, malgré la perte du bonus offensif dans les dernières minutes. Mais la lourde défaite lors de l’avant-dernière journée à Lormont, couplée à de nouvelles différences de point de vue avec la direction du club, a scellé de manière plus précoce que prévu la fin de l’aventure malemortoise pour Robert Chassagnac.
L’entraîneur des trois-quarts met notamment en avant un point concernant un « contrat verbal » conclu avec la direction sportive du club l’été dernier, pour une présence sur le banc jusqu’à la fin de l’exercice 2023-2024, afin de continuer le développement du projet sportif de l’EVMBO. Une version réfutée par la présidente Pascale Clara chez nos confrères de La Montagne, précisant qu’aucun accord de la sorte n’avait été discuté, ajoutant que Malemort « arrivait à la fin d’un cycle ». Pour le coach, un sentiment de trahison prédomine alors, renforcé par la manière dont le club lui a annoncé la fin de la collaboration à l’issue de la saison :
Je discutais depuis plusieurs semaines avec le membre du staff actuel qui va passer Manager cet été, afin de préparer la suite. Ils m’ont demandé de trouver un entraîneur des avants pour la saison prochaine, ce que j’avais fait. Un comité directeur a eu lieu avant notre déplacement à Lormont, je sentais que l’ambiance était pesante pendant le trajet. Puis la semaine dernière, on avait prévu un point avec le staff le vendredi soir, pendant l’entraînement. Le jeudi matin, à 6h50, j’ai reçu un sms du futur Manager pour m’annoncer que je n’étais pas conservé la saison prochaine… Je ne tolère pas la forme, après trois ans passés chez ce club. Après les départs successifs d’Olivier Caisso, puis de William Donnart, il a fallu que je me débrouille à chaque fois. Nos deux équipes vont faire les phases finales, une première depuis des années. On avait su ramener des joueurs, on avait des résultats. Je préfère claquer la porte dès maintenant face à des gens qui ne tiennent pas leurs engagements et qui font ça par sms à 7h du matin.
Beaucoup d’émotion du côté de l’entraîneur des trois-quarts donc, qui a confirmé comme son compère des avants débarqué plus tôt, qu’il n’a rien à reprocher aux bénévoles, au staff ou à l’effectif. Mais ciblant un mal plus profond, sur la gestion et les problèmes de stabilité de ces dernières années au sein de l’EVMBO, avec notamment les nombreux changements d’entraîneurs :
Évidemment que je suis triste et frustré de ne pas être présent avec les joueurs pour le dernier match contre Saint-Yrieix puis pour les phases finales, je mentirai si je disais que je le vis bien. Ils ne méritent pas cette situation, l’année a été rude pour eux, ils ont travaillé dur pour cette qualification. Je leur souhaite d’aller le plus loin possible. Mais je préfère me « sacrifier » pour que le sujet soit abordé au grand jour. Il faut que ça bouge, j’espère juste que ça va aider pour le futur du club, de montrer les problèmes présents. Je ne vois pas la fin de ces trois années comme un échec malgré tout, on apprend toujours quelque chose. Et là, j’aurai appris pas mal de choses ces dernières semaines…
L’EVMBO va normalement travailler en interne avec les entraîneurs de la réserve, pour occuper le banc face à Saint-Yrieix. L’équipe devra prendre au moins un point pour s’assurer les phases finales (avec vraisemblablement un barrage contre Aramits ou Rion Morcenx). La réserve ne sera pas en reste, avec également un barrage en vue, sûrement face à Layrac. Insuffisant pour faire oublier le passé, mais de quoi apporter un peu de lumière au présent. Mais pour quel futur ?
Présent depuis l’été 2020 sur le banc de Malemort (Fédérale 2), Robert Chassagnac officiait cette année avec Clément Guérinaud, fraîchement arrivé depuis le staff des Espoirs de l’USA Limoges comme entraîneur des avants. Le duo Jacq/Delfour était quant à lui, reconduit pour l’équipe réserve. Les résultats de l’équipe corrézienne semblaient donner raison à la vision du duo, avec une qualification déjà acquise pour les barrages des phases finales, avant l’ultime match contre Saint-Yrieix ce dimanche. Mais en l’espace de quelques jours, le ciel s’est assombri pour l’EVMBO, avec le remerciement de ses deux entraîneurs principaux., habitué visiblement à changer d’entraîneur quand on ne s’y attend pas… (par Jeremy VdC)
Les premiers remous ont commencé avec l’arrivée du printemps. En effet, après leur courte défaite mi-mars sur la pelouse de Rochefort (10-6), l’EVMBO Malemort XV avait annoncé se séparer quelques jours plus tard de son entraîneur des avants Clément Guérineau. En cause, des désaccords au niveau de la vision du jeu avec le dirigeant occupant le rôle de manager sportif des séniors. De quoi provoquer de premiers questionnements pour une formation alors solidement ancrée à la cinquième place de la poule 7, et un grand sentiment d’inachevé pour le principal intéressé :
C’est une très grosse frustration de ne pas pouvoir finir la saison avec les joueurs, très affecté par la manière des dirigeants d’effacer huit mois de travail, d’investissement et de temps passé pour qualifier les deux équipes. « Irrespect » est le premier mot qui me vient, mais ça reflète l’évolution du rugby en général dans le milieu amateur, ça devient de plus en plus compliqué sur beaucoup de points : la structuration, les effectifs, les compétences, l’investissement dans les moyens pour arriver aux objectifs, etc… Mais avec le reste du staff, il n’y a jamais eu de soucis, on a toujours super bien fonctionné, la preuve avec les résultats des équipes !
Malgré la situation, Clément n’oublie pas les liens forts tissés avec son effectif cette saison, avant de peut-être repartir à l’assaut d’un nouveau challenge :
Je suis triste pour les joueurs qui se retrouvent seuls avant le match contre Saint-Yrieix et les phases finales. C’est moche, et j’aurais préféré qu’on parle de nous dans un autre contexte. J’ai été sollicité (par d’autres clubs, ndlr), ça rassure, malgré tout, le cas de Robert ne laisse pas indifférent non plus. Pour le moment, je profite de ma femme et mon fils, c’est bien le plus important. Pour le rugby, je ne suis pas fermé, ça m’a brassé, donc j’ai besoin de prendre du temps pour digérer les choses, faire le point, se remettre en question aussi.
« Je préfère claquer la porte dès maintenant face à des gens qui ne tiennent pas leurs engagements »
Car comme le dit le désormais ex-entraîneur de Malemort, la suite n’a pas été rose pour le reste du staff. La victoire à domicile face à Isle (21-12), concurrent direct à la qualification pour les barrages, avait permis de remettre un peu de baume au cœur des Noir et Jaune, malgré la perte du bonus offensif dans les dernières minutes. Mais la lourde défaite lors de l’avant-dernière journée à Lormont, couplée à de nouvelles différences de point de vue avec la direction du club, a scellé de manière plus précoce que prévu la fin de l’aventure malemortoise pour Robert Chassagnac.
L’entraîneur des trois-quarts met notamment en avant un point concernant un « contrat verbal » conclu avec la direction sportive du club l’été dernier, pour une présence sur le banc jusqu’à la fin de l’exercice 2023-2024, afin de continuer le développement du projet sportif de l’EVMBO. Une version réfutée par la présidente Pascale Clara chez nos confrères de La Montagne, précisant qu’aucun accord de la sorte n’avait été discuté, ajoutant que Malemort « arrivait à la fin d’un cycle ». Pour le coach, un sentiment de trahison prédomine alors, renforcé par la manière dont le club lui a annoncé la fin de la collaboration à l’issue de la saison :
Je discutais depuis plusieurs semaines avec le membre du staff actuel qui va passer Manager cet été, afin de préparer la suite. Ils m’ont demandé de trouver un entraîneur des avants pour la saison prochaine, ce que j’avais fait. Un comité directeur a eu lieu avant notre déplacement à Lormont, je sentais que l’ambiance était pesante pendant le trajet. Puis la semaine dernière, on avait prévu un point avec le staff le vendredi soir, pendant l’entraînement. Le jeudi matin, à 6h50, j’ai reçu un sms du futur Manager pour m’annoncer que je n’étais pas conservé la saison prochaine… Je ne tolère pas la forme, après trois ans passés chez ce club. Après les départs successifs d’Olivier Caisso, puis de William Donnart, il a fallu que je me débrouille à chaque fois. Nos deux équipes vont faire les phases finales, une première depuis des années. On avait su ramener des joueurs, on avait des résultats. Je préfère claquer la porte dès maintenant face à des gens qui ne tiennent pas leurs engagements et qui font ça par sms à 7h du matin.
Beaucoup d’émotion du côté de l’entraîneur des trois-quarts donc, qui a confirmé comme son compère des avants débarqué plus tôt, qu’il n’a rien à reprocher aux bénévoles, au staff ou à l’effectif. Mais ciblant un mal plus profond, sur la gestion et les problèmes de stabilité de ces dernières années au sein de l’EVMBO, avec notamment les nombreux changements d’entraîneurs :
Évidemment que je suis triste et frustré de ne pas être présent avec les joueurs pour le dernier match contre Saint-Yrieix puis pour les phases finales, je mentirai si je disais que je le vis bien. Ils ne méritent pas cette situation, l’année a été rude pour eux, ils ont travaillé dur pour cette qualification. Je leur souhaite d’aller le plus loin possible. Mais je préfère me « sacrifier » pour que le sujet soit abordé au grand jour. Il faut que ça bouge, j’espère juste que ça va aider pour le futur du club, de montrer les problèmes présents. Je ne vois pas la fin de ces trois années comme un échec malgré tout, on apprend toujours quelque chose. Et là, j’aurai appris pas mal de choses ces dernières semaines…
L’EVMBO va normalement travailler en interne avec les entraîneurs de la réserve, pour occuper le banc face à Saint-Yrieix. L’équipe devra prendre au moins un point pour s’assurer les phases finales (avec vraisemblablement un barrage contre Aramits ou Rion Morcenx). La réserve ne sera pas en reste, avec également un barrage en vue, sûrement face à Layrac. Insuffisant pour faire oublier le passé, mais de quoi apporter un peu de lumière au présent. Mais pour quel futur ?