L’interview décalée de la semaine nous offre une touche de technique et d’élégance, en s’adressant à un ouvreur aussi racé qu’un Wilko des grands soirs. Bon pied bon œil, même pour chambrer, sa bonne humeur et son talent ont laissé une trace indélébile dans les (nombreux) clubs qu’il a connu durant sa longue carrière. Il faudra en rajouter un, puisqu’il quitte Blagnac pour…Castanet. Une interview à l’accent corse, celui de ses origines, dont il ne cache pas son amour et sa fierté. Un très bon moment à déguster sans modération. (par Jonah Lomu)
Côté privé
Ton surnom ? « Juju » ou « La ref ». C’est Cédric Fourtine de Lavaur qui en est à l’origine car je suis visiblement de très bon conseil quand mes amis ont des petits soucis de couple.
Avec quelle femme partirais-tu sur une île déserte ? Nabilla, si elle n’a pas de couteau. Elle est trop belle.
On te confond avec qui ? Francesco TOTTI. Dès que je me mets à toucher un ballon rond surtout.
Fromage ou dessert ? Fromage et plus particulièrement le casgiu merzu (fromage corse avec les vers) que je déguste juste avec Tristan LAFFAGE. C’est impeccable pour son haleine de poney
Un alcool ? Le vin à table et le Havana ambré en soirée.
Un plat ? Les plats corses que cuisine ma maman bien sûr, ou le Figatellu à la cheminée les soirs d’hiver
Ta musique du moment ? « Sexy Bitch » de David Guetta. Elle est un peu vieille mais elle arrive à m’arracher 2 ou 3 pas de danse dès que je l’entends.
L’endroit que tu aimerais faire connaître ? Le Bistroquet à la Une et le Comptoir à la Une. Deux des établissements qui appartiennent à mon ami Arnaud FAVIER. On est toujours très bien reçu, avec une super ambiance, c’est un régal pour les papilles et puis c’est très copieux car il sert ses amis comme il aimerait qu’on le serve à lui c’est-à-dire beaucoup. Son sac à dos qu’il porte devant lui, en est la preuve !
Ton passe-temps favori ? La chasse au sanglier. Dès que j’ai un peu de répit et qu’on à 4-5 jours sans entrainements bien direction mon village de Castiglione en Corse et là c’est chasse en famille avec mon père mon frère et les vieux du village. C’est la base pour moi, c’est mes racines.
Ta plus grosse honte ? Lors d’un de mes premiers rdv amoureux avec ma chérie Laura, j’étais en retard et elle m’écrit un sms pour me demander où j’étais. J’y réponds : «j’arrive dans 5 minutes, je speede » sauf que l’écriture intuitive de mon téléphone a écrit « je sperme ». Je m’en suis rendu compte quand le message partait sauf que c’était trop tard déjà. Bonjour la honte quand je suis arrivé. Bon visiblement ça ne l’a pas effrayé car ça fait 2 ans et elle est toujours là.
Ta première cuite ? Je peux pas raconter, mes parents vont lire l’article. J’avais 15 ans, et comme tout le monde, on se fait surprendre, à finir dans une baignoire…
Ta dernière grosse colère ? Elle remonte à bientôt 3 ans, un entrainement à Lavaur. Suite à la composition de l’équipe pour le dernier match de la saison j’ai déraillé complètement après l’entraîneur car j’étais pas titulaire alors que j’estimais le mériter. Et comme je suis assez impulsif, et bien musique. C’est parti dans tous les sens. Aujourd’hui j’en rigole.
Es-tu superstitieux ? Non du tout
Ta devise ? Qui se couche avec le cul qui gratte se lève avec le doigt qui pue
Si tu avais un pouvoir ? Rendre la raquette de squash de Maxence HARAMBILLET incassable. Il a souvent tendance à la lancer par terre, ou contre les murs, quand il m’affronte.
Côté terrain
Le joueur avec qui tu rêverais de jouer ? Pas un joueur en particulier mais juste un bon numéro 9 qui ait une bonne passe. Car j’en peux plus des parpaings de Renan Morisson, Clément Vernezoul, Johan Bensalla Jérémy Dioton et consorts. Ils vont raccourcir ma carrière de 3 ou 4 ans à eux tous. Heureusement que j’ai les reins solides.
Celui que tu aimerais plaquer ? Personne, j’aime pas plaquer j’ai trop peur. Par contre, j’aimerais bien voir plaquer Hervé ESCOURROU mon ostéo/kiné ancien treiziste. Car à l’écouter il désossait tout le monde à son époque. Perso je l’ai jamais vu désosser quelqu’un à part les côtes de bœufs qu’on a mangé chez lui samedi soir.
Ton club préféré ? J’en ai pas, je ne suis pas un inconditionnel de telle ou telle équipe sauf pour le foot où évidemment mon club de cœur reste le Sporting Club Bastia.
Ton meilleur souvenir rugby ? C’est pas un match en particulier mais une saison. Celle de 2006/2007 avec Blagnac. On perd en finale contre Aurillac au cours d’une saison exceptionnelle autant pour l’équipe que sur le plan personnel. On avait un groupe formidable, d’une solidarité exemplaire, constitué d’anciens et de plus jeunes dont je faisais partie.
Ton pire ? Une défaite avec le Lombez-Samatan 93 à 7 à Limoges, devant 4 000 personnes, un samedi soir, très froid à Beaublanc. En plus d’avoir pris une branlée sur le terrain, on avait pris des résonnements tout le match par le public. Et comme cerise sur le gâteau un contrôle anti-dopage où j’ai été tiré au sort à la fin du match.
Le coach (ou dirigeant) qui t’a marqué ? Vu mon âge et le nombre de clubs dans lesquels je suis passé il y a plusieurs personnes. Tout d’abord Patrice REAL trop vite disparu qui était le président entraîneur de l’école de rugby du Roques Olympique Club dans lequel j’ai fait mes premiers pas. Philippe FILIATRE qui m’a lancé dans le grand bain de la fédérale 1 à l’orée de mes 19 ans à Balma. Christophe PIGOZZO qui m’a fait confiance à LOMBEZ SAMATAN et qui m’a permis de me confirmer à ce niveau. Les discours d’avants-matchs étaient très touchants et m’ont mis la larme à l’œil plus d’une fois. Pierre BRONCAN et Nicolas HALLINGER, deux tacticiens sacrés meneurs d’hommes vers la victoire.
Tu es plutôt Bastaraud ou Fickou ? Aucun des 2. Mon idole incontesté est et restera à vie Johnny WILKINSON pour l’ensemble de son œuvre
Côté vestiaires
Que fais-tu la veille d’un match important ? Je m’installe dans mon canapé et allume Canal + et c’est parti pour un après-midi et une soirée TOP 14 et Ligue 1. C’est Laura qui est contente. Du coup, comme elle s’ennuie j’ai parfois droit à quelques crêpes. Que je me force à manger pour lui faire plaisir, car elles sont trop cuites.
Le(s) comique(s) de l’équipe ? Jeff Breton, même s’il n’est pas trop marrant il arrive à me faire rire. En même temps les blagues sur le pipi et le caca, ça fait rire tout le monde
Le plus fêtard ? Mathieu VACHON sans hésiter, et Matthieu CEOLIN en second. La Céole, il essaye de se faire croire à lui-même toute la semaine qu’il va pas sortir après le match du dimanche. Et puis une fois la troisième mi-temps démarrée, il n’a plus aucun mental et c’est souvent le dernier à rentrer.
Le plus râleur ? Aurélien SOURROUILLE. Il est très mauvais quand il perd ne serait-ce même qu’à un simple jeu de touché à l’entrainement.
Le plus fashion ? Vu la dégaine de mes coéquipiers, c’est pas difficile de répondre que c’est moi et de loin. Y’a que Maxime DACHARY, ambassadeur officiel de la marque Kalenji qui arrive de temps à autre à me concurrencer.
Celui qui fait peur sous la douche ? Florian MEURIN, non pas par rapport au calibre car je regarde pas le zizi des autres sous la douche, mais juste car il a un gros penchant pour les hommes et que du coup je suis jamais trop rassuré quand il est dans les parages. On devrait pas tarder bientôt à entendre son coming out.
Une anecdote mémorable ? ça remonte à un match amical de préparation contre Castanet il y a bien 6 ans. J’avais un petit contentieux d’une soirée en boite de nuit avec un joueur de l’équipe adverse, et j’attendais qu’une chose c’est de pouvoir régler les comptes sur la pelouse. Il était remplaçant, il rentre et je dis à mon acolyte Tristan LAFFAGE toujours prêt à m’aider dans ces situations là : « c’est lui avec les crampons rouge il faut le choper ». Ce fameux joueur fait une percée, je me retrouve en position d’arrière donc il arrive en un contre un face à face à moi. Il tape par-dessus moi, jusque là c’est pas compliqué. Alors que le ballon avait déjà bien fait 2 ou 3 rebonds je lui assène un placage plus qu’à retardement et on se bat au sol. Je prends bien sûr un carton jaune et là à la fin du match alors que j’étais bien fier et vengé, j’apprends que c’était pas le bon joueur et que j’avais confondu.
La phrase préférée d’un coach ? « Et les gars, on traverse tous une grosse tempête, le navire est endommagé, faut que l’équipage reste solidaire, y’a que comme ça qu’on pourra s’en sortir »
La question qu’on ne t’a pas posée ? De quoi es-tu le plus fier dans ta vie ? Réponse : de savoir que tous les amis que j’ai cité plus tous ceux que j’ai oublié sachent qu’ils peuvent compter sur moi et que c’est réciproque.
Fiche d’identité
Né le 2 octobre 1982 à Toulouse
Profession : Fonctionnaire territorial
Parcours en club : Ecole de rugby Roques sur Garonne, 2 ans de foot, 1 an à Muret (minimes), Stade Toulousain (minimes cadets), Balma 3 ans (juniors séniors), 1 an à la Salvetat, 3 ans Lombez Samatan, 1 an Blagnac, 1 an Lannemezan, 4 ans Lavaur, retour 2 ans à Blagnac et l’an prochain direction…Castanet.
Poste : 10
Poids : 77 kg
Taille : 1,70 m