Fondé dans le courant de l’année 2021, l’Institut Régional de l’Emploi et de la Formation (IREF) était une des promesses de campagne d’Alain Doucet, président de la Ligue Occitanie. Ce projet, porté par Max Santa, le vice-président, propose des formations aux bénévoles et aux dirigeants occitans, pour les aider à structurer leurs clubs. Depuis l’ouverture des deux premières formations en septembre 2022, l’institut est en pleine progression. Focus sur cet atout de la Ligue Occitanie, avec son responsable, Jean-Christophe Nimbo…
Un choix de formations très vaste, au service des clubs
L’IREF propose des formations pour mettre à jour ses connaissances et acquérir de nouvelles compétences. Elles sont volontairement nombreuses, afin de répondre aux besoins de chacun. Le premier grand volet est composé des formations fédérales, que Jean-Christophe Nimbo nous détaille : « Elles permettent d’entraîner légalement dans un club, mais sans rémunération. Le catalogue va du baby rugby au rugby-santé/loisir, en passant par les différents Brevets Fédéraux initiation-découverte (adressé aux éducateurs U8-U10), développement (à l’attention des éducateurs U14-U15F), perfectionnement (pour les U16-U19) et optimisation pour les entraîneurs en charge des seniors. Ces formations nécessitent d’être recyclées tous les cinq ans. Cette saison, nos conseillers techniques de clubs vont former pas moins de 2300 personnes sur l’ensemble du territoire de l’Occitanie, en proximité «
Des formations professionnelles sont également proposées aux éducateurs et entraîneurs, comme l’explique le responsable : « Contrairement aux fédérales, elles permettent d’être rémunéré. C’est par exemple le cas du Diplôme d’état rugby (DEJEPS) qui est requis pour les entraineurs de Fédérale 1 (formation que nous proposons en partenariat avec le CREPS de Toulouse) ou encore des brevets professionnels de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, spécialité «Educateur Sportif», mention «Rugby à XV» (BPJEPS), qui permettent d’enseigner jusqu’à la catégorie U16. Ce diplôme s’obtient après 600 heures de cours, plus 300 heures d’activités en entreprise. »
Enfin, l’IREF propose également des formations destinées aux dirigeants : « Le but est de les préparer au mieux à leurs différentes missions, comme la recherche de fonds privés et publics, l’établissement d’une stratégie de communication, ou la construction d’un projet de club. Surtout, nous leur apprenons à fidéliser et recruter des bénévoles, pour faire tourner le club. » En complément, une documentation très fournie est à disposition des dirigeants, sur le site de la Ligue Occitanie, pour les aider dans leurs tâches.
L’IREF en plein développement depuis deux ans
Lancé il y a tout juste deux ans, l’IREF est déjà en plein essor. Jean-Christophe Nimbo s’en réjouit : « Nous avons commencé en 2022, avec 34 stagiaires, répartis en 2 formations BPJEPS (Toulouse et Narbonne). Seulement un an plus tard, nous en comptons déjà trois, à Toulouse, Lunel et Gruissan, ce qui nous permet d’accueillir 56 stagiaires et nous travaillons en collaboration avec la Chambre des Métiers du 65 à Tarbes, qui propose aussi un BPJEPS. C’est donc une très belle évolution. »
Selon lui, cette hausse massive en à peine un an s’explique par trois facteurs : « Il y a d’abord l’effet Coupe du Monde, car elle a motivé certains et certaines à s’investir davantage dans leur club, et donc à se former pour avoir les compétences nécessaires. Ensuite, nous nous sommes également améliorés dans notre communication, le bouche-à-oreille issu des premières formations a bien fonctionné. Enfin, je pense que l’on répond à une envie grandissante des clubs de se structurer. Ils sont conscients que ça passe en grande partie par la formation de leurs éducateurs et dirigeants. Je pense donc que cette progression de l’IREF devrait continuer, dans les années à venir. »
« Former des clubs du 21ème siècle »
En plus de l’aspect technique des rôles d’éducateur ou de dirigeant, l’IREF évoque certaines thématiques lors de ses formations, afin de répondre aux enjeux du rugby actuel, selon Jean-Christophe Nimbo : « Dans nos formations, l’axe majeur prioritaire sur lequel nous insistons auprès des futurs éducateurs est la sécurité de leurs licenciés. On insiste également beaucoup sur la nécessité d’organiser leurs entraînements, de sorte que chaque joueur et joueuse prenne du plaisir. C’est en effet un enjeu important du moment, car nous avons accueilli beaucoup de nouveaux licenciés, et qu’il nous faut désormais fidéliser. Aussi nous sommes convaincus que ce défi passera par le jeu et son enseignement à partir de contenus ludiques »
Les formations de l’IREF sont également adaptées, pour répondre aux problèmes de violences, qu’elles soient physiques et verbales : « Nous passons un message d’exemplarité aux éducateurs, pour promouvoir un rugby fair-play. Ils se doivent d’être irréprochables et de tempérer leurs joueurs au moindre incident. Aussi, on leur rappelle que la Ligue a créé un système de bonus pour les équipes peu sanctionnées durant la saison. Ils savent donc que ça peut rapporter à leur équipe jusqu’à 5 points, soit autant qu’une victoire bonifiée. Enfin, en terme de sanctions, si un éducateur ou entraîneur en formation écope d’un carton rouge, sa formation ne sera pas validée l’année en cours et il devra venir repasser la saison suivante le module concernant l’esprit du jeu. »
De manière plus générale, les formateurs poussent les éducateurs bénévoles à à mener une réflexion nouvelle sur la place de leurs clubs dans la vie de la cité, en fonction des enjeux sociétaux actuels, selon Jean-Christophe Nimbo : « On évoque avec eux toutes les questions qui touchent à la problématique du respect : respect du partenaire, des adversaires, des arbitres, des bénévoles, respect des équipes et entre elles, pour qu’ils fassent respecter l’adage : le rugby partout et pour tous. On ouvre également les dirigeants aux enjeux écologiques, en développant leurs compétences RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale). En bref, on cherche à former des clubs du 21ème siècle véritables acteurs de leur territoire. »
De nombreux projets à venir pour continuer de se développer
La belle progression de l’IREF sur les deux dernières années semble n’être qu’un début, au vu des projets que son responsable présente : « Nous voulons d’abord consolider ce que nous avons déjà créé et développer davantage les formations fédérales, qui sont les véritables leviers du développement et de la fidélisation dans les clubs. En parallèle, nous espérons ouvrir un quatrième site de formation, afin de mieux quadriller le territoire. Il se situerait donc plutôt dans le nord de l’Occitanie. »
Le format des formations pourrait également bientôt être modifié : « Pour l’instant, celles destinées aux dirigeants se font essentiellement en visio, afin d’être plus pratiques pour les bénévoles et compatibles avec leurs contraintes professionnelles. Nous aimerions tout de même proposer des journées en présentiel, car ça reste plus complet et plus efficace pour faire passer les messages. En tout cas, les deux formats sont à mon avis complémentaires. »
Enfin, Jean-Christophe Nimbo réfléchit même à créer un nouveau diplôme : « Pourquoi pas proposer un diplôme de gestionnaire d’association, afin d’aider encore davantage à la professionnalisation des structures ? Cela comprendrait des notions de gestion de projet, de secrétariat, de communication et de finance notamment. »
Un beau programme attend donc l’IREF, qui s’inscrit comme un superbe outil en devenir, à la disposition des clubs amateurs occitans. Pour se structurer et se professionnaliser…