Il y a souvent de belles histoires dans le rugby. Celle que nous allons vous raconter en est une parmi tant d’autres. Mais elle méritait vraiment que l’on s’y attarde, tellement le destin et le hasard semblent parfois ne faire qu’un…
C’est donc l’histoire de Guillaume Deluc, qui joue au rugby dès son plus jeune âge, en Benjamins, jusqu’en Minimes. Là, malheureusement, il se blesse. La mort dans l’âme, il arrête son sport préféré. Le temps passe, et Guillaume, la vingtaine d’années fringante s’essaye à nouveau au rugby. Tout va bien, il rechausse les crampons sans gêne, avec gourmandise. Il se met alors en tête de convaincre ses deux frères, Julien l’aîné, et Vincent, le cadet, de le rejoindre. Problème : ce sont tous les deux de grands sportifs, mais footballeurs, depuis toujours, passés par Cazères, et Carbonne. A force de persévérance, Guillaume réussit à entraîner ses deux frangins vers le ballon ovale. « Ils sont bons en tout, et je savais qu’ils avaient les capacités à jouer au rugby. Ils ont un bon jeu au pied, forcément, et une bonne passe. Pas comme moi » en sourit Guillaume.
Et voilà que se présente le premier match officiel avec l’équipe réserve de Cazères. Hasard du calendrier, ce premier match, les trois frères vont le disputer à…Carbonne. Qui plus est, sur le terrain de foot, transformé pour l’occasion en aire de rugbymen. La belle histoire pourrait s’arrêter là, mais que nenni. Vincent, ailier, Julien, ouvreur ou arrière, et Guillaume, centre, jouent forcément côte à côte en match. Ils sont même amenés à développer régulièrement des attaques ensemble. Sur l’une d’elles, Julien, l’aîné, file vers l’essai. Il reste un défenseur face à lui. Il a sur sa gauche Vincent, et sa droite Guillaume. Et croyez-vous qu’il fit ? L’intéressé nous explique « Quand notre ouvreur me fait la passe intérieure, je suis dans les 22m, et j’ai un trois contre un à jouer. J’ai vu que mes deux frères étaient à hauteur…mais j’étais près de la ligne, alors j’y suis allé tout seul. Tout le monde était content…mais je me suis fait un peu chambré ensuite »
Tout cela sous les yeux de la maman, de la tante, et de la grand-mère. Et évidement du papa Deluc, Jean-Pierre, et de l’oncle, Jean-Michel, qui à l’époque, avaient porté eux aussi les couleurs de Cazères, déjà. Entraînés par un certain Michel Antichan…actuel entraîneur des trois frères. Vous suivez toujours ? Bon. Tant mieux car il est primordial de rajouter pour la petite histoire, que le grand-père Deluc avait co-fondé le club au début des années 70. Alors que Cazères était une terre de foot. Quarante plus, c’est un joli pied de nez, que les petits-fils lui offrent. « L’émotion pour notre grand-mère n’en est que plus forte, ce qui nous touche forcément » lâche Guillaume, qui ne cache pas son émotion « Je ressens de la fierté, d’avoir retrouvé mes frères, de partager ces moments avec eux, avec la famille, c’est génial. On forme une petite équipe dans cette belle équipe de Cazères. Ce match était et restera particulier ». L’histoire familiale que nous vous racontons ne serait pas complète si nous ne parlions pas de Pierre Baudracco. Mais si, le cousin. Celui qui jouait centre, mais comme il y a foule à ce poste, il joue troisième ligne maintenant. « De toute façon, il est plus lourd que nous trois » sourit Guillaume « mais il va toujours aussi vite, donc ce poste est fait pour lui »
Pour terminer, sachez que Guillaume, a dû accepter de poursuivre ses études d’ingénieur à Palavas-les-Flots entre temps…mais qu’il fait les allers-retours tous les week-ends. Et repartir le dimanche soir ? « Ca, ça dépend si on gagne ou si on perd (rires) » Il est donc parti lundi matin car la réserve de Cazères l’a emporté sur celle de Carbonne.
Ce qui force l’admiration du frère aîné, Julien : « Il nous a motivé comme jamais pour venir au rugby et jouer ensemble. Et au moment où on arrive, il a dû partir pour concilier ses études en alternance. Il fait les trajets chaque week-end pour jouer avec nous, c’est beau. On en est tous contents »
Il y a un autre club en Haute-Garonne ou jouent 3 frères, Seilh fenouillet !