Quand on s’appelle Rougé-Thomas, que votre parrain n’est autre que Denis Charvet, et que votre marraine est une certaine Madame Cazalbou, le rugby fait forcément partie de votre vie, même quand on est une fille. Fanny ne le pratique pas pour autant (elle préfère la danse), mais elle est malgré tout au bord des terrains chaque dimanche. En effet, étudiante ostéo, elle fait ses armes sur les corps meurtris des joueurs de la région comme soigneuse. Nous lui avons soumis un jeu de questions-réponses, et le moins que l’on puisse dire c’est que la soigneuse a bien soigné ses réponses. Au risque de balancer quelques secrets de vestiaires. Merci Fanny…
LA BLESSURE LA PLUS IMPRESSIONNANTE :
J’en ai deux qui qui me viennent en tête : la toute première, c’était un KO. J’ai commencé dans un club de rugby à XIII, j’ai du prendre en charge un joueur qui frôlait à peu près les 1,90 m voire les 2m (rires). Il a pris un mauvais un coup et est tombé de toute sa hauteur. Je l’ai sorti du terrain en titubant avec lui car je n’arrivais pas à le stabiliser. L’autre souvenir, alors que j’étais au club de Saint Jory-Bruguières, c’était à Seilh. Un de leurs joueurs s’est blessé gravement au genou, c’était très impressionnant. Les entraîneurs m’ont appelé pour intervenir, mais mis à part un médecin, personne ne pouvait intervenir. Je suis restée avec lui environ 20 bonnes minutes sur le terrain, il me serrait la main, ou plutôt il me la broyait. Lorsque les pompiers sont arrivés, ils l’ont perfusé sur le terrain avant de le transporter. Ils s’en est sorti avec une opération du genou, il me semble.
Il faut savoir que les plans drague sont toujours très fins, poétiques et délicats dans ce milieu. Cela va du supporter qui crie dans les tribunes de m’enlever le soutien-gorge, au joueur qui est sur le terrain et qui m’attend dans son vestiaire à la fin de la rencontre. Bizarrement quand tout le monde a retrouvé femme et enfant, plus personne ne la ramène. Ah, le courage masculin (rires). Puis il y a ceux qui me trouvent sur Facebook et m’envoient des petits messages, certains plus insistants que d’autres, ceux-là, mon copain se fait un plaisir de les retrouver sur le terrain (rires).
LES PLANS DRAGUE A L’ANCIENNE :
Les « anciens », eux ce sont mes préférés, car il y a toujours du respect dans leur petites « dragouille » et c’est toujours très amusant, souvent c’est avec eux que je m’arrête pour discuter, je les adore ! De toute façon, pour avoir discuté avec d’autres femmes soigneuses d’équipes de rugby, nous avons toutes droit à nos petites anecdotes, certaines blessantes, d’autres beaucoup plus drôles. Il y a des avantages et des inconvénients d’être une femme dans ce milieu là, mais à force on se blinde et on prend toujours autant de plaisir à être aux petits soins de ces messieurs.
Alors la, c’est assez difficile d’en évoquer un seul… à part mon homme, Jérémie, en toute objectivité bien sûr. Non plus sérieusement, j’ai plusieurs noms qui me viennent en tête. Je dirais Arnaud Esteves, Stéphane Lamonica : 2 générations différentes, mais 2 grands joueurs qui m’ont vraiment marquée. Il y en a pleins d’autres, comme Raoul Sapim par exemple, Arthur Dedieu, ou encore Rémy Jubert qui a eu l’ambition de faire un match au Ricard contre notre cher Nicolas Lacroix (entraîneur réserve Balma). Malheureusement un coach, reste un coach avec toute son expérience dans le domaine…