Est-ce que vous sentez plus de respect à votre égard en tant que femme arbitre, de la part des équipes masculines ?
Je ne peux pas trop comparer mais il y a une relation de respect immédiate et assez forte oui. Les dirigeants viennent souvent me voir à la fin des rencontres, pour me dire « qu’ils ont trouvé leurs joueurs très calmes aujourd’hui ». Je pense que c’est un avantage d’être une femme pour arbitrer des hommes, à condition de bien tenir le match bien sûr. Et comme je suis assez autoritaire, ça aide à ce que les relations et les situations tendues soient désamorcées et bien gérées.
Quelle est l’anecdote de match que vous pouvez partager avec le lectrices et les lecteurs de RugbyAmateur ?
Plus qu’une anecdote, je dirais que souvent, quand les joueurs m’appellent, ils me disent : « monsieur l’arbitre… » (sourire). Ils voient rapidement à mon regard qu’ils se sont trompés bien sûr. La force de l’habitude sûrement. Ceci dit, il est vrai qu’on m’appelle rarement madame !
Quand on partage sa vie un arbitre (Kévin Bralley, voir notre article) on parle forcément de rugby non ? Vous débriefez vos performances ?
Ca arrive parfois qu’on se dise ce qu’on pense l’un de l’autre oui. Mais je n’ai pas son niveau, donc c’est plutôt lui qui me conseille, que l’inverse. On essaye quand c’est possible d’aller se voir l’un et l’autre, c’est toujours intéressant d’avoir un avis de ce genre. Mais on ne fait pas que parler de rugby quand même (rires).
Et quand vous regardez des matchs à la télé ?
Ah là, on n’est pas toujours d’accord. Le pire, c’est quand on regarde un match en famille. Ma soeur joue et sort avec un rugbyman, mon père entraîne et avec Kévin, on représente les arbitres. Autant dire que c’est animé parfois, car on a tous les acteurs d’un match réunis en une seule adresse. Le côté positif, c’est que le copain de ma sœur se montrait critique à l’égard des arbitres à la télé, mais il est venu me voir un jour, et s’est concentré sur mon arbitrage, plus que sur le match. Il m’a dit qu’il comprenait mieux les difficultés, mais aussi les règles. Donc c’est déjà ça (rires).
Voir article sur le futur mari…
Reportage – Kevin Bralley, 26 ans et déjà une décennie au sifflet