La vallée du Girou vient de traverser une saison 2013-14 très pénible, avec une descente en Honneur qui n’était pas prévue. Il semblerait néanmoins que cet échec soit perçu comme un mal pour un bien en interne. Pour mieux reconstruire, et préparer l’avenir. Franck Mondon, le président incontournable, du club du nord toulousain, nous révèle sa vision de l’avenir, et le retour d’un grand monsieur. (par Jonah Lomu)
Franck Mondon, quelles leçons tirez-vous de cette saison éprouvante ?
Au delà du bilan sportif forcément décevant, avec cette descente en Honneur, je retiens surtout que personne n’a pris de plaisir, pendant 10 mois, c’est long
Quelles décisions allez-vous prendre pour rebondir ?
Le premier objectif est d’enrayer cette spirale négative que l’on connaît depuis 3 saisons. Il faut repartir sur de nouvelles bases, avoir de nouvelles ambitions, retrouver la confiance perdue en cours de route.
Vous allez continuer avec le même staff ?
Le quatuor des coachs est maintenu oui. Le seul changement intervient au niveau de Gaël Arandiga. Il est très pris de par ses fonctions avec Provale. Je l’apprécie pour ses qualités humaines et ses compétences sportives, mais j’aimerais les mettre à profit pour l’école de rugby en fait. Un rôle de manager sportif en fédérale 1 ou 2 a du sens pour les séniors, moins en Honneur selon moi. Gaël m’a demandé un temps de réflexion, donc on va attendre un peu.
Vous avez demandé malgré tout un renfort de poids ?
En effet, j’ai pensé que nous avions besoin d’un « super-entraîneur », capable de coordonner une politique sportive entre toutes les équipes. Il y a un fort potentiel au niveau des jeunes qu’il faut absolument exploiter. J’ai donc rappelé Sylvain Dispagne. Il a la fibre paternelle avec son fils qui joue au club, mais il a aussi cette relation de père avec les joueurs. Il a une grande capacité à analyser, rapidement la situation. Sa venue va nous permettre de progresser.
Quel sera l’objectif la saison prochaine ?
Clairement, ce sera de remonter de suite. Je me doute que d’autres clubs auront cette ambition et je suis bien conscient que ce ne sera pas facile, car le niveau sera très relevé l’an prochain. Mais il faut proposer un challenge sportif motivant à nos jeunes, car on veut les intégrer rapidement à ce projet.
Vous parliez des jeunes du club, dont les cadets et juniors sont en entente avec Saint-Jory, n’est-ce pas trop complexe à gérer ?
Disons que nous essayons d’agir en bonne intelligence. Chaque joueur est libre de choisir son club quand il arrive en séniors. Le fait est qu’il y a désormais un niveau d’écart entre les deux clubs. Il faut donc pouvoir proposer un projet différent, mais complémentaire. Il est clair que nous misons sur ces jeunes pour intégrer le groupe séniors dans deux ou trois ans.
On a fait un tour de table pour savoir qui continuait et qui arrêtait oui. On a ciblé en fonction des réponses des recrues potentielles, à des postes clés. On a sondé quelques anciens du club, ceux qui ont vraiment l’esprit de la Vallée, qui pourront redonner une âme au groupe, c’est très important. Mais encore une fois, on va aussi s’appuyer sur nos jeunes qui ont déjà joué cette année. Ils ont besoin de cadres, de leaders qui les guident.
On a l’impression qu’une page se tourne à la Vallée ?
Plus qu’une page, un châpitre. Depuis la montée en fédérale 1 à aujourd’hui, on a connu de grandes émotions. Mais honnêtement, je salue la clairvoyance de Saint-Sulpice-sur-Lèze qui a refusé la montée il y a deux ans. Clairement, cette montée en fédérale 1 a été le début de la descente aux enfers. Il faut plus de budget, de joueurs, de tout en fait. On n’était pas prêts à vivre ça. A partir d’aujourd’hui, on repart de zéro, l’objectif est de remonter, mais aussi de former une nouvelle génération qui remettra le club sur de bons rails. Et retrouver du plaisir le dimanche !