Guy, ça fait quoi d’être à la retraite ?
(rires) Ca fait beaucoup de bien. Je peux me reposer après ces nombreuses années passées sur le terrain. Je pense que je m’en rendrai compte à la reprise quand tout le monde retournera courir, sans moi.
Comment es tu venu au rugby ?
Par hasard. Je jouais au tennis quand j’étais jeune. Au lycée, quand j’étais en Mauritanie, il y avait des courts de tennis, mais quand il fait 45 dégrés, on réfléchit à deux fois avant d’aller sur le court (rires). Il y avait une équipe de hand aussi, mais c’était le début, ça bricolait. Et puis des copains qui venaient de Toulouse, m’ont dit que je devrais essayer de jouer au rugby. Je me suis dit, pourquoi pas, et voilà comment tout a commencé.
Et vous arrivez sur Toulouse
Après le Bac oui, J’ai atterri à Toulouse, au propre comme au figuré, je suis venu en fac, à Paul Sabatier. J’avais 18 ans. Mon physique et mon caractère ont visiblement plu aux dirigeants du Stade Toulousain, et j’ai attaqué directement en reichels.
Votre caractère ?
Disons que les coachs aimaient bien ceux qui ne se laissaient pas faire. Et j’étais un peu…sanguin (rires)
De là commence votre carrière
Et oui, j’ai commencé par trois magnifiques années au Stade, en reichels puis en espoirs. Puis pour ma première année séniors, je suis parti m’aguérir à Blagnac.
J’ai enchainé trois ans à Castres, avec en point d’orgue, la finale perdue contre Toulouse en 95. Je suis parti sur la rade, deux ans à Toulon, puis je suis revenu dans la région à Montauban pendant quatre ans (avec un titre de champion de Pro D2 en 2007). J’ai atterri à Béziers avec Jean Pierre Elissalde, puis à Pau pendant un an, un retour à Blagnac pour un an aussi, où je pensais finir ma carrière. Carcassonne est venu frappait à la porte, ils étaient en Fédérale 1. J’ai accepté. On a été champions et j’ai passé cinq saisons en Pro D2.
C’est une carrière comme il en existe peu, et comme il en existera peu certainement ?
De par l’évolution physique, le nombre de matchs et leur intensité, oui, très probablement.
Justement, quelle est la différence entre le rugby de vos débuts et celui d’aujourd’hui ?
Certaines valeurs qui sont véhiculées, ancrées dans le rugby d’avant et que l’on retrouve de moins en moins aujourd’hui.
J’ai l’impression que c’est globalement plus individualiste, moins collectif. Mais c’est aussi à l’image de la société. En tout cas, je l’ai vraiment senti.
C’est dommage car la valeur collective est une valeur essentielle du rugby. Mais encore une fois, j’ai l’impression que les intérêts personnels passent avant les intérêts collectifs.
Un mot pour les lecteurs de rugby31 ?
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Retrouvez l’interview décalée de Guy Jeannard ce jeudi sur Rugby31.fr