La création de la Nationale l’an dernier était le premier signal. Celui d’une refonte des niveaux programmée. Une première pierre d’un édifice impacté par la crise sanitaire et deux saisons blanches. La Fédération Française de Rugby a donc planché sur des modifications en profondeur, certaines prévues donc, d’autres un peu moins. Tour d’horizon sur ce que pourrait devenir le rugby amateur à partir de la saison 2020-2021 et/ou de la suivante…
« Nous travaillons sur une refonte de la pyramide, comme il en était question dans le programme de Bernard Laporte. La création de la Nationale l’an passé a accéléré un peu le processus oui, et la crise du Covid aussi, mais c’était prévu ». Avec ces quelques mots, Patrick Buisson, vice-président en charge du rugby amateur, dévoile ce qui pourrait devenir une réalité dès la saison prochaine.
Il faut donc remonter à l’an passé, à la même époque, quand le championnat National a vu le jour, avec les meilleures formations de Fédérale 1. Un nouveau niveau qui avait suscité quelques doutes lors de son officialisation, mais qui a finalement rapidement trouvé ses marques cette saison, bien aidé en cela par le maintien de la compétition en période Covid. L’idée étant de permettre aux clubs semi-pros, ou avec le statut pro (Bourg-en-Bresse, Albi, Narbonne, Nice, Dax ou Massy par exemple), d’intégrer ou de ré-intégrer la Pro D2.
Comme évoqué la semaine passée (voir notre article), la tendance très forte qui se dessine est la création d’une Nationale 2, qui serait le véritable niveau tampon entre le monde amateur et le professionnel. Une Nationale 2 qui serait composée de 24 équipes : 22 clubs de fédérale 1 + 2 relégués de Nationale. Deux relégations qui n’étaient plus à l’ordre du jour il y a encore quelques semaines, et qui pourraient faire grincer des dents les équipes qui se croyaient à l’abri d’une descente « grâce » à la crise covid. A savoir Chambéry, Suresnes, Aubenas; voire Tarbes ou Dijon). Deux poules de 12 équipes seraient ainsi constituées, dont on peut imaginer une répartition Nord – Sud, puisque la volonté manifeste est de limiter au maximum les déplacements trop lointains.
La Fédérale 1, qui comptait 45 équipes au début de la saison passée, repasserait quant à elle, à 48, soit son ancien format, et donc 4 poules de 12. Reste à savoir si son nom serait changé ou pas, tant il est vrai que la Fédérale 1 passerait en 12 mois, du troisième échelon national au 5ème ! La Fédérale 2 serait quant à elle, le niveau le moins impacté par ces bouleversements, et compterait 96 formations au total, toujours réparties en 8 poules géographiques.
La Fédérale 3 plus impactée, et les niveaux séries compactés
Les changements majeurs interviendraient plutôt au niveau de la Fédérale 3, qui pourrait voir son championnat modifié significativement, avec 200 équipes, au lieu des 180 en 2020 (15 poules de 12). Cette augmentation s’expliquerait par l’apport des meilleures formations d’Honneur (qui auront l’envie et les moyens de cette promotion). Rappelons ici aussi, que cet élargissement était déjà acté l’an dernier. La gestion du niveau pourrait échoir aux différentes Ligues jusqu’aux phases finales, gérées ensuite par la FFR.
Effet domino logique, les autres changements de taille, sont ceux qui vont affecter les séries. En effet, si certaines Ligues ont déjà commencé à compacter les niveaux par manque d’équipes, il semblerait que la FFR veuille étendre ce principe à l’ensemble du territoire. En clair, il n’y aurait plus que 3 niveaux en Séries, au lieu de six. L’Honneur et la Promotion Honneur ne formeraient plus qu’un seul niveau, tout comme la 1ère et 2ème série, et enfin la 3ème et 4ème série.
Une refonte générale motivée par « l’envie de limiter les longs déplacements, par souci d’économie et de sécurité, surtout pour les plus petits clubs. », comme nous le précisait Patrick Buisson, dans la lignée des propos tenus par Bernard Laporte en personne. Le message est très clair : plus on descend de niveau, moins on doit faire de kilomètres ! Ces ajustements doivent aussi générer plus de derbys, et générer plus de recettes aux guichets. Et ce, même si de nombreux clubs se regroupent entre eux pour pallier à des manques d’effectifs. Certains ont même déjà indiqué qu’ils souhaitaient être rétrogradés pour raisons financières. La gestion des équipes réserves sera un point crucial également.
Tous ces changements importants, qui ne manqueront sûrement pas de susciter des commentaires, positifs ou négatifs, seront exposés aux clubs, en visio-conférence, et par niveaux. Ce vendredi 7 mai, ce sont ainsi les clubs de Nationale et de Fédérale 1 qui en auront la confirmation. Suivront les autres niveaux dans les jours et semaines à venir, jusqu’à la présentation officielle des tableaux lors du Congrès fédéral prévu le 3 juillet prochain. Les cas du rugby féminin et des compétitions jeunes seront alors connus également bien sûr.
Deux choses sont certaines à ce jour : les phases finales du championnat de France seront de retour, et, les prochaines journées vont être bien chargées dans les bureaux de la FFR.