Une annonce, une cape, une chandelle, une charnière, une chistera, une cocotte, une combinaison, une conquête, une cuillère, une fourchette (tant qu’à faire), une éponge magique, une mêlée, une passe, une pénalité, une première, deuxième et troisième ligne, une possession, une «terre promise», une touche, une transformation, … bon, il y a aussi une cravate, une bagarre, une baffe, une soupe de phalanges, ou une fourchette. Bref, c’est fou comme le rugby, celui de grand-papa à aujourd’hui, des villes et des campagnes, compte comme expressions ou de termes techniques se conjuguant au féminin. Les finales (encore une expression féminine) des championnats de France se jouaient toutes à Tarbes samedi dernier… (par David Campese, Wildon, Fidel Ophost, et Christophe Fabriès)
De la fédérale 1 à l’Elite 1, en passant par la Fédérale 2, les U18 et l’Elite 2, le rugby féminin a inauguré une grande première : réunir tous les niveaux sur un seul et même lieu pour que la fête soit partagée et totale. Une saison à transpirer aux entraînements, à travailler les lancements, à parfaire son jeu, à tisser des liens toujours plus forts, à avoir la boule au ventre au moment des matchs couperets, et atteindre cette finale tant espérée.
Le destin des finalistes était donc lié. Et nous y avons vu tout ce qui fait le charme du rugby, qu’il soit masculin ou féminin. Car ici, on ne parle pas de différences, mais bien de l’essence même du rugby. Les regards avant de rentrer sur le pré, les cris des amis, parents, supporters, venus en masse pour soutenir leurs protégées. Les premières actions qui libèrent l’adrénaline, le trop plein de pression, suivies, 80 minutes plus tard, de cette joie ou de cette détresse, uniques, qui font le sel d’une finale. Oui, nous avons vu de l’engagement, de la passion, du jeu, de l’envie, de l’abnégation à revendre. On a vu des larmes de joie, de tristesse, on a vu des embrassades, on a entendu des cris, des chansons, de belles paroles. On a vu du rugby féminin, et c’était bien, très bien même. Il est photogénique (les clichés de Domi Host et Christophe Fabriès, nos deux correspondants privilégiés, en témoignent), il est télégénique, il est resplendissant, il est en plein essor et c’est tant mieux. Même les filles de Tarbes, chahutées sur leur avenir, ont vu une éclaircie dans la grisaille. La journée était bien belle, la soirée aussi. la Ligue Occitanie, qui accueillait cette grande première, a distribué les planchots par l’intermédiaire de son président Alain Doucet, véritablement paternel. Ce 18 mai 2019 restera gravé sur les boucliers, mais pas que…
les résumés et les photos des matchs…