Le championnat de France de Fédérale 2 féminine vient de commencer sa phase de play-offs et la poule 5 disputait sa deuxième journée, avec une belle affiche opposant le Grenade Sports au Rugby Club Auch. Lors de la première journée, les deux équipes ont fait match nul ensemble, et leurs parcours à l’issue de la première phase ne sont pas loin d’être identiques aussi. Les Haute-Garonnaises et Gersoises ayant terminées deuxièmes de leurs poules respectives. En bref, tout annonçait un match équilibré, en tout cas sur le papier. Restait à le vérifier sur la pelouse… (Résumé du match et photos de Wildon)
Grenade dans le vif du sujet
Dès les premières minutes du match, les Grenadaines se montrent les plus entreprenantes et mettent les Auscitaines sous pression. C’est presque sans surprise qu’elles ouvrent le score par une superbe offensive qui étire toute la défense gersoise. Guyomard prend l’intervalle, galope droit devant elle, résiste au retour des dernières défenseuses auscitaines, pour mieux revenir sous les poteaux et inscrire le premier essai du match, le tout parfaitement bonifié par Belloc. (3e, 7-0).
Même si Grenade domine les débats par son envie, Auch n’est pas en reste. Et c’est Claudia Lamarre qui sonne la charge lorsqu’elle s’arrache, transperce la ligne d’avantage et file sur quarante mètres jusqu’à l’en-but haut-garonnais à l’issue d’une remarquable action en solitaire. Shaurli transforme le tout et égalise (9e, 7-7). Le jeu s’équilibre même si l’initiative reste du côté de Grenade. Auch rate pourtant l’occasion de passer devant à la marque, Shaurli manquant les barres sur sa tentative de pénalité (20e). Ce que ne manquera pas Belloc lorsque viendra son tour sur les vingt-deux auscitains (31e, 10-7). Reflet fidèle des quarante premières minutes du match, Grenade vire en tête à la mi-temps.
Auch se fait secouer… par ses propres entraîneurs
Secouées par leur entraîneur entre les citrons et les bidons, les Auscitaines reviennent sur le pré avec d’autres intentions. Et progressivement, elles prennent l’ascendant, les occasions se multiplient, notamment par l’arrière Despax. Véritable « mobylette » du quinze gersois, la jeune femme s’envole littéralement par deux fois dans le camp adverse. Mais à courir « à la hussarde», elle s’isole trop de son groupe et se retrouve prise par la patrouille, sans aucun soutien. Ce timing va faire défaut à Auch jusqu’à la 54e minute où Despax, toujours elle, lance un nouveau raid, mais qui aboutit cette fois-ci. Si Shaurli rate les barres, Auch repasse néanmoins en tête la marque (54e, 10-12) et prend le contrôle de la rencontre.
Le jeu se durcit quelque peu et les deux équipes ne se font ni tendresses, ni politesses. Au point que Mr Fourquet indique plusieurs fois à ces dames et demoiselles de se taire, voire de reculer de dix mètres pour contestation. Ce qui, à la pause fraîcheur, a le don d’agacer souverainement les coaches de deux camps qui réclament plus de discipline. Grenade reprend alors les commandes du match et sur un temps fort, obtient une pénalité que Belloc botte parfaitement entre les barres : le GS repasse en tête (70e, 13-12). Les dernières minutes sont jouées en apnée tant la tension est palpable, tant cela sent le k.o. à tout bout de champ. Les locales défendent becs et ongles leur petit point d’avance alors que le temps file, d’une lenteur exaspérante pour les unes et à vitesse grand V pour les autres.
Et Despax mis le turbo…
Les Auscitaines continuent de pilonner la défense adverse, à grands coups de pick and go ravageurs. Les Grenadaines tiennent bon, les deux équipes se rendent coup pour coup et à chaque arrêt de jeu, plusieurs joueuses restent au sol, épuisées par les efforts consentis. Et voilà que le RCA attaque à nouveau, sur le côté droit du terrain. Une offensive qui se développe en diagonale vers le centre du terrain quand soudain, Despax, l’inévitable, s’empare du ballon, et enclenche le turbo. Elle contourne alors toute la défense, fonce le long de la ligne de touche côté gauche, résiste à toutes les adversaires venues l’intercepter, pour aller aplatir son essai solo dans l’axe des poteaux ! Shaurli ne tremble pas et expédie le cuir pour une transformation qui ruine les espoirs d’une victoire grenadaine qui leur tendait pourtant les bras (78e, 13-19).
Les cris de colère et de frustrations du côté de Grenade contrastent avec les cris de joie du camp d’en face. Malgré leur envie et leur volonté, les Grenadaines sont tombées sur des Auscitaines qui ont fait preuve de plus de réalisme, de gnac et de moelle…