Dans une poule 5 de Fédérale 2 des plus homogènes, deux équipes en quête de leur premier succès de la saison se faisaient face au Stade Georges-Aybram de Toulouse. Le Football Club TOAC TOEC, tout juste promu, restait sur deux courtes défaites (deux bonus défensifs à la clé tout de même) en autant de matchs face à des équipes catalanes (Prades à domicile, ES Catalane à l’extérieur). Il s’agissait de ne pas se manquer pour la venue du Sporting Club Mazamétain, tout juste auréolé d’un bon match nul face à Pamiers, l’un des ogres annoncés de la poule. Une troisième rencontre de la saison qui avait déjà des allures de premier tournant à négocier au mieux… (par Marco Matabiau, photos Meyrélie)
Dès le début de la rencontre, les intentions de chacun étaient claires: le FCTT occupait le terrain par du jeu au pied et Mazamet tentait de relancer et de jouer chaque ballon disponible, optant même pour des pénal touches plutôt que de prendre les points. A ce petit jeu, ce sont les Toulousains qui ouvraient le score grâce à leur ouvreur Hernandez (3 – 0, 3è). L’artilleur ententiste était imité quelques minutes plus tard par l’arrière tarnais Brichet des 15 mètres en face (3 – 3, 7è). Sur un hors-jeu de la ligne mazamétaine, les locaux reprenaient l’avantage, toujours par l’intermédiaire d’Hernandez (6 – 3, 12è), puis se détachaient sur un essai de Torres. Le demi de mêlée profitait du faux appel de Balangué (encore excellent ce dimanche) et plongeait entre les barres.
Grâce à la transformation, le FCTT prenait dix points d’avance (13 – 3, 17è) et imposait son rythme, s’appuyant sur une défense ultra agressive. De quoi contrecarrer les velléités offensives des visiteurs et les mettre sur le reculoir à la moindre occasion. Hernandez augmentait un peu plus l’avance des siens sur une nouvelle pénalité (16 -3, 26è) avant que Perez ne vienne conclure, en bout de ligne, une action bien construite et initiée par la percée plein axe du centre Bary (23 – 3, 32è). Mazamet essayait bien de réagir mais se heurtait sans cesse à la féroce défense des Toulousains, comme en témoignaient les virulents plaquages de Mankuka et de l’omniprésent Bary. Avec vingt points d’avance à la pause, les affaires du FCTT semblaient plutôt bien engagées.
L’organisation du FCTT, l’impuissance de Mazamet
La seconde période démarrait avec peu de rythme, ce qui bénéficiait aux Tarnais. Les Toulousains se retrouvaient à 14 quand le centre Lassalle écopait d’un carton jaune pour un plaquage jugé haut sur son homologue Germond (46è). Quelques instants plus tard, Balangué sortait groggy (il reviendrait en jeu quelques minutes plus tard), puis c’est Mazamet qui perdait son ailier Marteau (jusque là auteur de beaux déboulés sur son côté droit). Les noir et bleu tenaient le ballon mais n’arrivaient toujours pas à franchir le rideau défensif tissé par les locaux. Un nouveau pilonnage de la ligne s’avérait infructueux (59è). Au contraire, c’est le FCTT qui allait inscrire dix nouveaux points avant la fin de la rencontre, tous par Parriel. Il transformait tout d’abord une pénalité (26 – 3, 66è) puis inscrivait l’essai du bonus offensif sur un lancement de jeu limpide. L’ouvreur entrant (qui avait suppléé Hernandez, visiblement touché au bras droit) redoublait Lassalle, faisait mine d’allonger et s’engouffrait dans la brèche laissée par une défense visiteuse déstabilisée (33 – 3, 74è). Le score resterait inchangé jusqu’au coup de sifflet final.
On a donc assisté à une rencontre lors de laquelle les Mazamétains ont essayé de jouer autour de leur ouvreur Ruiz et de relancer bon nombre de ballons (à l’image de l’arrière Brichet) mais ont manqué de mordant, de « gaz » et de précision pour réellement inquiéter leur adversaire. En revanche, le FCTT a su mettre les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un bon match de rugby, à savoir une belle agressivité défensive et une organisation sans faille. Le paquet d’avants a fourni de nombreuses munitions à ses trois-quarts qui les ont bien utilisées, tantôt pour occuper le terrain, tantôt pour lancer le jeu, le tout de manière plutôt efficace.
Avec cette victoire bonifiée, les Toulousains ont (enfin) lancé leur saison de Fédérale 2 et ont bien répondu aux attentes du duo d’entraîneurs Antoine Bourdin – Laurent Jalabert (un Laurent Jalabert qui bat Mazamet… un comble!). Il s’agira maintenant de confirmer ce résultat dans 15 jours chez les Audois de Leucate. Pour sa part, Mazamet profitera de ce weekend de repos pour panser ses plaies et préparer au mieux la venue de Millau (vainqueur de l’ES Catalane ce dimanche) à la Chevalière.
Réactions
Laurent Jalabert (Entraîneur, FCTT): « On fait une très bonne première mi-temps face à une équipe de Mazamet qui était venue avec des intentions de jeu. Ils venaient pour nous battre, tout simplement. On a fait ce qu’il fallait, très peu de fautes, très lucides sur les sorties de terrain, dans les zones où on avait demandé d’envoyer du jeu, et dans la zone de marque où on a été plutôt justes. Une deuxième période un peu plus poussive mais maîtrisée dans l’ensemble. On était passés à côté sur les deux premiers matchs de la saison, par un manque de maîtrise tant collective qu’individuelle. On ne va pas commencer à s’enflammer, mais je pense que l’équipe est en train de monter en régime, d’autant plus que de nombreux joueurs sont encore absents. C’est de bon augure. Il nous fallait absolument gagner pour lancer notre saison. On est baptisés pour la Fédérale 2 (…) Je retiendrais enfin l’état d’esprit du groupe. Les gars ne lâchent pas. Cela nous permet d’avancer dans notre rugby et dans tout le reste. »
Anthony Julian (Entraîneur, SC Mazamet): « Un non-match de notre part du début à la fin. Rien n’a fonctionné, tant devant que derrière. On n’a pas réussi à tenir le ballon. Le FCTT a fait une bonne prestation, occupant correctement le terrain. Ils ont logiquement gagné le match (…) On n’y était pas. On se doit d’attaquer les ballons comme on l’avait fait lors des deux rencontres précédentes. Là, on les a regardés. Ils étaient toujours bien placés. Ce sont les meilleurs qui ont gagné aujourd’hui (…) Je suis bien évidemment déçu de notre prestation. Rien n’a été positif, il y a des matchs comme ça. A nous maintenant de gommer tout ça… en espérant ne plus voir cela de la saison. »
Laurent Balangué (Troisième ligne, FCTT): « On se rend compte que quand on met les ingrédients nécessaires, à savoir notamment l’agressivité, tout ce qui représente un peu les valeurs essentielles du rugby, on arrive à faire des choses intéressantes. On les a pris devant, on les a privés de ballons. On a pu mettre notre jeu en place et accélérer. On a su scorer quand il le fallait. Notre buteur a été en réussite. Cela remet le groupe dans le sens de la marche (…) Défensivement, on les a mis sous pression. C’étaient carrément les consignes. On n’avait pas répondu trop présents sur ce point lors des deux premiers matchs de la saison. On devait les faire reculer pour les faire douter. Sans ça, on aurait passé une sale après-midi (…) On a montré également un peu plus de sérénité dans tout ce que l’on a fait, on s’est peu moins affolés quand on préparait les actions. Les choses sont remises à l’endroit et ça fait vraiment du bien. »
Feuille de match
A Toulouse (Stade Georges-Aybram): FCTT bat SC Mazamet 33 à 33 (mi-temps: 23 à 3)
Arbitrage: M. Pierre Bru (Comité Armagnac-Bigorre)
Pour le FCTT: 3 essais Torres (17è), Perez (32è), Parriel (74è), 4 pénalités Hernandez (3è, 12è, 26è) Parriel (66è), 3 transformations Hernandez (2), Parriel (1).
Pour le SCM: 1 pénalité Brichet (7è).
Cartons jaunes: au FCTT, Lassalle (46è).
Composition FCTT: Harambillet; Ahipo, Lassalle, Bary, Mankuka; Hernandez (o), Torres (m); Perez, Loubière (cap), Balangué; Tabeuguia, Nyatto; Flitti, Tine, Raynaud.
Sur le banc: Perea, Lassave, Rabaj, Cettolo, Gomez, Parriel, Maligne.
Entraîneurs: Antoine Bourdin et Laurent Jalabert.
Composition SCM: Brichet; Faarahia, Pages, Germond, Marteau; Marty (o), Garric (m); Ruiz, Garcia, Etien; Gallego, Maris; Kemayou, Basso, Laporte.
Sur le banc: Nuninger, De Sousa, Pélissier, Zas Moreira, Maffre, Souloumiac, Homs.
Entraîneurs: Anthony Julian et David Aliès.