Après une défaite à la maison contre Leucate (15-21), les joueurs de la Salanque ne voulaient pas manquer leur deuxième rendez-vous devant leur public. L’occasion aussi de valider la victoire ramenée de Castelnaudary une semaine plus tôt (3-8). Villefranche de Lauragais, de son côté, restait sur deux victoires de rang, et pour sa première sortie, se déplaçait du côté de Toreilles avec l’étiquette de co-leader et donc de favori…
Un statut pleinement assumé puisque les visiteurs menaient 3-18 en moins d’une demie-heure. Sur le renvoi, une grosse générale éclatait. Bilan 3 rouges, dont deux pour les locaux. Pas glorieux, pas du goût de tout le monde forcément, mais au final, les Catalans ont su revenir au score lors d’un deuxième acte tendu, mais plus équilibré, pour une égalité et un partage des poings points qui ne semblait satisfaire aucun des deux camps. Le FCV pourra néanmoins nourrir des regrets sur la physionomie de cette rencontre, qui semble s’être arrêtée à la 30ème minute, car les Lauragais ont eu les occasions de prendre le large avant la pause, et de l’emporter en fin de partie sur deux pénalités, ratées. Les joueurs de la Côte Radieuse, par leur buteur Duret, et par leur pugnacité aussi, ont su renverser le cours d’une partie qui semblait pourtant leur échapper.
A la fin de la rencontre, Stéphane Melliès, co-entraîneur de Villefranche, parlait sans filtre, en se remémorant un scénario quelque peu similaire, quasiment à pareille époque l’an passé, contre Céret cette fois (voir l’article). Joint par téléphone hier, le président de la Salanque, Louis Carles, lui répondait avec la même verve, sans pour autant vouloir rajouter de l’huile sur le feu. Ils ne devraient pas partir en vacances ensemble, mais ce uqi est certain, c’est que le rugby, dans ce genre de circonstance subit une « décote » radieuse. Ambiance…
Réactions
Stéphane Mellies (co-entraîneur FCV) : 18 à 3 pour nous à l’extérieur, avec 2 essais à 0 à la 30ème…et comme annoncé, bagarre générale sur le coup d’envoi qui a suivi. Que reprocher à un seul homme qui n’a que des cartons pour se protéger ? Même s’il a eu le courage de sortir les rouges, pour chaque camp, il s’est retrouvé sous pression dans un environnement hostile : coup de pied au sol, fourchette, placage à retardement, placage sur joueur en l’air, insultes, menaces, etc…Même les gars de la sécurité s’y sont mis. Que dire sur le rugby ? Je n’ai pas fait rentrer notre plus jeune joueur de 18 ans pour ne pas l’envoyer au casse pipe. On parle de perte de licenciés, mais ce n’est pas en montrant cela que ça va aller mieux. On va encore passer pour des « pleureuses » parce qu’on défend une autre idée du rugby. J’aimerais que la Fédération prenne ses responsabilités : depuis 3 ans c’est la même rengaine dès que nous allons en Pays Catalan. Je suis excédé, dépité. On sait déjà qu’ils vont se nourrir de ce que j’écris ici, de ce qu’ils nous ont fait. C’est récurrent. Je félicite l’ensemble des joueurs qui ramènent au bout du compte un match nul bien mérité…mais à quel prix.
Louis Carles (président de la Salanque) : Il y a eu des accrochages oui, comme dans toute rencontre. Mais on nous a envoyé un arbitre de 22 ans, arrivé de Monaco, pour son premier match de fédérale 2. Il n’a pas tenu la rencontre, c’est mal parti, il a beaucoup sifflé, trop je pense, et plus contre nous que contre Villefranche je le précise. Et puis à force, sur un plaquage, appuyé d’un de nos joueurs, certes, une bagarre a éclaté. Violente je dois bien l’avouer, et assez longue. Notre joueur, auteur du plaquage a reçu un carton rouge, et l’arbitre en a sorti un de plus de chaque côté. Donc on a joué à un de moins pendant toute une mi-temps. A 13 contre 14 pendant plus d’un mi-temps, Villefranche ne peut pas se plaindre de l’arbitrage je pense. On a su revenir au score, voilà le résultat. C’est aussi ça le rugby. Et puis, qu’on ne vienne pas nous donner des leçons, car l’un des deux de Villefranche a passé son temps à haranguer ses joueurs, mais à la limite. Et puis, que je sache, l’arbitre de touche côté Villefranche, a participé allègrement à la bagarre avec son drapeau. C’est regrettable quand il y a une bagarre, c’est vrai, mais que chacun balaye devant sa porte, et on ne s’en portera pas plus mal. Passons à autre chose maintenant.
C’est quand même malheureux de lire ça et la réaction du président du club catalan. Encore une fois et après l’épisode déplorable de Céret, Villefranche-de-Lauragais subit ses visites dans un pays catalan qui a pourtant tellement de belles choses à offrir. On le sait et c’est le problème, le rugby moderne n’en fait malheureusement pas partie. Ceci dit, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac et heureusement que des équipes comme l’ES du côté d’Argeles propose un jeu bien léché. Il faudra quand même se poser un jour la question du maintien dans nos championnats de ces formations. Le rugby est une chose, La Soule en est une autre …