Lourdes et Coarraze Nay ont l’habitude de croiser le fer depuis quelques saisons, mais pas lors d’une double confrontation à l’issue si importante. La victoire lourdaise en terre béarnaise lors du match aller (18-19) laissait entrevoir une qualification et une montée en fédérale 1 plus facile qu’elle ne l’a été. Mais l’essentiel a été assuré par des Lourdais qui se sont finalement imposés 17-10, contre une formation de Coarraze Nay, toujours aussi accrocheuse. Les joueurs du FCL se sont offert un grand bonheur, ainsi qu’à leurs (très) nombreux supporters. En attendant plus ?
10 ans après avoir quitté la fédérale 1, (alors 3ème division nationale, devenue 5ème depuis), Lourdes retrouve ce niveau après des années de galère. Car les 16 défaites en 16 matchs lors de la saison 2018-2019 sont restées dans toutes les mémoires locales. Repêché une première fois, et sauvé des eaux « grâce » à la crise Covid, le Football Club Lourdais semblait perdre pied après plus de 18 mois sans la moindre victoire. Jérémy Loncan, talonneur de cette sombre période, devenu capitaine, nous faisait alors part de son soulagement, et de son espoir de voir son club se redresser. Quatre ans plus tard, le voici en Fédérale 1. Mais rien ne fut simple pour le leader de la poule 5.
Coarraze-Nay a donné du fil à retordre, comme prévu, menant même 0-3 à la pause. Après avoir égalisé dès le retour des vestiaires (3-3), les deux essais transformés successifs marqués aux 53ème (par Rixens) et 61ème (par Aguerre), donnaient une bonne bouffée d’oxygène aux locaux. A 17-3, l’on pensait que le plus dur était fait. Mais le Béarnais est obstiné, tenace et courageux. Coarraze-Nay marquait un essai à la 79ème, transformé par Vaquéro. 17-10. Les derniers instants de ce match décisif pour la montée ont semblé interminable pour les supporters lourdais, en apnée, mais les Nayais ne les priveront pas de ce grand bonheur tant espéré.
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Fin du match, joueurs et supporters sautent de joie
« Le club a été grand, et pas que les joueurs, tout le monde ! »
La communion avec les joueurs était belle à voir, la 3ème mi-temps aussi, certains sont allés jusqu’au bout de la nuit, et de source sûre, ont vu le jour se lever. Oui, un nouveau jour s’est levé sur Antoine-Béguerre, et sur un FCL qui peut savourer ces moments de joie. Si peu nombreux ces dernières années.
Le derby qui s’annonce pour la prochaine saison contre Bagnères fait déjà saliver toute la Bigorre. Anibal Bonan, qui portait la tunique noire avant de défendre les couleurs lourdaises, ne connaîtra pas ce bonheur. A 40 ans, le 3ème ligne argentin, va raccrocher les crampons. Nul doute que ses copains voudront lui offrir la plus belle sortie possible, et tardive donc. Ramener un bouclier à Lourdes raviverait aussi, de lointains, mais inoubliables souvenirs…
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Ailier, trois-quarts, animateur dans le jeu et en 3ème mi-temps, Jean Daléas n’a pas traîné pour mener les festivités tambour battant
Réactions
Jérémy Loncan (talonneur et capitaine Lourdes) : La montée ? Pas grand monde aurait signé pour ça en juin dernier, mais aujourd’hui c’est fait, 10 ans après, lourdes retrouve le haut niveau fédéral. Ça a été une journée riche en émotions, le stade était plein à craquer, quand on est sortis à l’échauffement, j’ai été impressionné de l’affluence au stade, il y avait près de 4 000 personnes.. Tout le travail de la saison a payé et franchement c’est énorme, je ne réalise pas encore je crois. Maintenant il nous reste 3 matchs pour aller écrire un bout d’histoire encore. On a un groupe extraordinaire cette saison, il faut finir en beauté.
Anibal Bonan (3ème ligne Lourdes) : C’était mon dernier match sur le terrain de Lourdes, et franchement, c’est une des journées les plus heureuses de ma vie. Je finis ma carrière de joueur le mois de mes 40 ans, je trouvais déjà que c’était une excellente façon de finir. Mais faire partie de l’équipe qui fait remonter le club après 10 ans, entouré de nos familles et de tous les supporters, c’est vraiment extraordinaire.
Depuis mon arrivée à Lourdes, je savais qu’on en avait le potentiel et que cette équipe pouvait marquer l’histoire du club. Une nouvelle vie commence maintenant pour moi après tout ce temps sur la pelouse et mon seul regret sera de ne pas être dans les vestiaires pour jouer ce derby contre Bagnères l’année prochaine. Mais je serai quand même sur le bord du terrain pour le voir. Le rugby m’a tout donné et j’aurai à jamais un respect immense pour ce sport.
Bandeau blanc et cheveux grisonnants, le quadra argentin tire sa révérence sur le terrain de Lourdes, mais espère jouer encore trois matchs
Jean Daléas (3/4 Lourdes) : On a vécu un moment extraordinaire, ces moments que seul le sport peut nous procurer. On les apprécie d’autant plus après tant d’années de galère. Le club a été grand ce samedi, et pas que les joueurs, tout le monde !
