Le Sporting Club Mazamétain est cette année l’un des deux promus (avec Châteaurenard) de la poule 2. Au terme d’un superbe exercice 2018/2019, les Tarnais voulaient avant tout conserver la majeure partie de leur effectif. Pour le président Daniel Rouanet, l’objectif est atteint: « On a enregistré deux départs (dont Urios, vers Arcachon) et trois joueurs (Maris, Assemat et Marteau) ont décidé de prendre leur retraite sportive. D’autre part, on a tout de même recruté 19 joueurs. Cela nous donne une bonne base de travail. Jusqu’ici, l’ambiance est bonne, le groupe est impliqué et les nouveaux arrivants sont satisfaits et bien intégrés. » Même son de cloche chez Patrice Fargues, le manager général: « On a terminé la saison précédente très tard. Il fallait un peu laisser souffler les gars. On leur a tout de même donné un programme individuel, puis on a repris sur le rythme de trois séances par semaine. » En revanche, du côté des entraîneurs, le changement, c’est maintenant. Emmanuel Etien et David Alliès (même si ce dernier devient conseiller technique du club) passent la main. Pour les remplacer, les noir et bleu ont fait appel à Damien Pagès, tout jeune retraité des terrains, et à Philippe Guicherd, passé notamment par l’US Carcassonne et le RO Castelnaudary.
Le recrutement, équilibré entre avants et trois-quarts, est plein de promesses. Soyé, jeune pilier, arrive de Bourges et le polyvalent Pardo (pilier ou deuxième ligne) de Céret. Deux talonneurs, Salette (Carcassonne) et Sanches-Pereira (Orléans), ainsi que deux deuxièmes lignes (Labouchère de Nantes et Maffre, une espoir du Castres Olympique) rejoignent le club tarnais. En troisième ligne, l’ex-Graulhétois Roque et le Tongien… Tonga (ex-Rodez) viennent compléter un effectif déjà intéressant. Derrière, le Cérétan Colom arrive à la mêlée et Bonnet (espoirs du CO) peut évoluer soit à l’ouverture soit à l’arrière. Le triangle arrière a été particulièrement soigné puisque Hamza (arrière ou ailier) et Martel (ailier) arrivent de Nevers et que l’Argentin Caneda (ailier, Angoulême) et Hart (arrière, Pamiers) se sont eux aussi engagés. Malgré tout, le président exprime quelques regrets: « Il est dommage qu’on soit le seul club tarnais de la poule alors que trois sont regroupés dans la poule 3. Cela aurait été génial d’avoir des derbys. Le public en est friand. » Quoi qu’il en soit, il faudra vite mettre cette petite déception derrière soi: les choses très sérieuses commencent d’entrée avec la réception de Bourg en Bresse (relégué de Pro D2) suivie d’un déplacement à Bourgoin.
Le manager du Rugby Club Nîmois, Armand Mardon, ex-directeur du centre de formation du Stade Rochelais et de Brive, est de retour dans le Gard. Le coach a clairement annoncé son souhait de préserver un esprit de rugby « village » dans un club dont le budget de fonctionnement dépasse 1.8 millions d’euros. Qualifiés en Du Manoir en avril dernier, les taureaux gardois comptent bien confirmer leur bonne saison. « On va être nombreux à prétendre à la qualification. Pour les deux premières places, je pense qu’ils vont être nombreux à se les batailler. Le niveau du championnat vient de monter d’un cran, on en a conscience. On va essayer de préparer chaque rencontre de manière très sérieuse puisque je pense que chacune d’entre elles va être un gros match. »
Arnaud Mardon est lucide. D’autant qu’avec 15 départs et arrêts, il a fallu recruter en conséquence. Néanmoins, les Vert et Rouge ont conservé leurs cadres, une première satisfaction. L’autre réside dans un recrutement « jeunesse » et français : « 50% de l’effectif a moins de 25 ans et 100% de l’effectif est français! ». Une politique suffisamment rare, voire exceptionnelle qui mérite d’être soulignée. A noter l’arrivée de cinq joueurs de Rodez (retrogradé en Promotion Honneur), dont l’ancien capitaine Mathieu Roca (3e ligne), le demi de mêlée Enzo Ravanello, le 3e ligne Benjamin Barnerias, le pilier Wilfried Pupier et le centre Julien Mazet. Les quatre dernières recrues sont Félix Baudry (pilier, Tricastin), Tommy Vaysset (talonneur, Béziers), Tom Carpentier (3è ligne, Les Angles) et Dylan Laigneau (demi de mêlée, Nice).
Avec la réception de Bourgoin lors du premier match et d’Aubenas avant de se déplacer à Mazamet, ce ne sera pas simple pour les Nîmois. D’autant que la rivalité entre Gardois et Vauclusiens atteindra son paroxysme lors des derbys face à Châteaurenard (5 joueurs du RCN y ont signé) et Bédarrides. Mais qu’on se le dise, Nîmes espère bien jouer les trouble fête cette année…
Le dernier représentant de la Ligue Occitanie, et non le moindre, est le Racing Club Narbonnais. L’an passé, les Audois, qui apparaissaient pourtant au départ comme des candidats sérieux à la montée en Pro D2, avaient subi de nombreux écueils et n’avaient pu disputer les phases finales d’accession. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, cette saison, les Narbonnais (et leur quintet de présidents, parmi lesquels Marc Delpoux et Gilles Belzons) affichent d’entrée leurs ambitions et n’ont pas fait dans la demie-mesure côté recrutement. Certes, quelques départs sont à déplorer: Ferrier (pilier) rejoint Aubenas et les frères Bonnet Céret. Le demi de mêlée Tébaldini retrouve la région toulousaine avec Saint Sulpice sur Lèze, le centre François va respirer l’air breton du côté de Rennes et Caramel (ailier) a opté pour Dijon.
Et les recrues alors ? Du lourd, du très lourd même. Le paquet d’avants sera vraisemblablement redoutable: les piliers Abadie (Massy), Loudet (Toulon) et Make (Provence) encadreront le talonneur sud-africain Huggett (Free State Cheetahs). Également en provenance du club de Bloemfontein, le solide (2 mètres, 120 kilos) seconde ligne Visser. Autres candidats au poste: l’Argentin Plaza (ex-USAP) et le tout jeune (18 ans) Canadien Duguid. En troisième ligne, Narbonne s’est attiré les services de l’expérimenté Nouhaillaguet (ex-Aurillac, mais aussi passé par Grenoble) et de Recordier (Bédarrides). Les lignes arrières ne seront pas en reste puisque d’énormes pointures rejoignent le RCN: pour n’en citer que quelques-unes, l’ouvreur ou trois-quart centre sud-africain Swarts (ex-Wildeklawer Griquas, qui évoluent en Currie Cup), le centre tongien Piukala (qui vient de passer 7 saisons à l’USAP), l’arrière fidjien Voretamaya (depuis 4 ans à Colomiers). Enfin, comment ne pas faire mention de l’ailier samoan Smith (trois coupes d’Europe, deux Brennus) en provenance du Castres Olympique, recrue star s’il en est. Voilà de quoi faire du RC Narbonnais l’épouvantail de cette poule 2. Reste à savoir si (ou quand) la mayonnaise prendra. Début de réponse le weekend prochain avec la réception des Catalans de Céret.
Font également partie de cette très solide poule 2 de Fédérale 1: Aubenas, Bédarrides Châteauneuf, Bourg-en-Bresse, Bourgoin Jallieu, Châteaurenard, Hyères Carqueiranne et Nice. Vivement la reprise !