Il faut dire que le cinq de devant présentait la particularité d’avoir une première ligne composée des trois frères Vergé, et la seconde ligne, d’un père avec son fils donc, ce qui n’est pas courant. Daniel le soulignait entre autres choses : « Oui, je trouve que c’est beau, surtout dans nos petits villages, où tout le monde se connaît, que l’on arrive encore à partager des moments aussi forts, qui véhiculent les fameuses valeurs du rugby. Je tiens à souligner que Lavernose a été sympa, car quand on joue son premier match en séniors, qui plus est en deuxième ligne, à ce niveau, on craint le match à l’ancienne. Ce ne fut pas le cas, et c’est très bien ainsi. »
« Pour un cadeau d’anniversaire, je n’ai pas trouvé mieux à lui faire »…
Michael a pu profiter pleinement de cette rencontre pour courir et pousser avec son père. Le fiston nous a confié également ses émotions du moment : « Lors du trajet, j’étais stressé car c’était une surprise et il fallait la réussir. j’étais très ému, surtout dans les vestiaires lors de la remise des maillots. J’ai pris énormément de plaisir à jouer avec mon père, surtout les mêlées, forcément. Jouer avec lui c’est exceptionnel, mais l’avoir comme compère, c’est la cerise sur le gâteau. J’ai eu du mal à réaliser le jour même, mais de jouer avec lui, jouer avec son père, c’est extraordinaire. Je pense que pour mon père, c’était peut être encore plus riche en émotions car il attendait ça depuis un moment. Pour un cadeau d’anniversaire, je n’ai pas trouvé mieux à lui faire. Alors je tiens à remercier toutes les personnes qui on fait que cette surprise soit possible, et si réussie ! »
Une vraie réussite en effet, même si dame météo a envoyé un peu de neige ce jour-là, comme pour signifier que ce jour devait rester dans les mémoires de toutes et tous. Papa Daniel avait le sentiment que la boucle était bouclée : « J’avais dit à Tarascon à l’époque, que j’arrêterai quand je jouerai avec mon fils, voilà c’est fait. je vais pouvoir finir la saison et raccrocher les crampons. Le rugby a changé, il est temps pour les vieux secs comme moi de quitter les terrains pour laisser la place aux jeunes. Et puis, ça fera des vacances à ma femme, Fabienne, qui en marre de me soigner le dimanche soir (rires) ».
Il restera les repas de famille et les repas d’après matchs pour se raconter les histoires passées. Celle du premier match entre Daniel et Michaël s’y fera sûrement une bonne place…