Eric Dantin (président Maubourguet) : « On préfère nous voir mourir, que de nous aider ! »

Je confirme avoir demandé une rétrogradation oui, mais pas le niveau. Ma seule préoccupation est de permettre à nos joueurs présents de jouer au rugby, c’est tout. Sans dérogation spéciale. Entre parenthèses, quand on est président d’un club depuis 12 ans comme moi, ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on appelle pour être rétrogradé… La Ligue nous a confirmés le forfait de Bazet en effet, et envisageait qu’on puisse les remplacer. Mais là aussi, je sais que des clubs ont tout fait pour que ça ne se fasse pas. On paye la jurisprudence de Saint-Lary l’an dernier, qui était à deux doigts de déposer le bilan, et qui finalement, est reparti du bon pied, à sortir de l’isolement de sa vallée, et tant mieux pour eux. Mais comme ils ont fini champions d’Occitanie, les clubs ont peur, et se mobilisent pour que ça n’arrive plus. Visiblement, la solidarité entre clubs n’existe plus. On préfère nous voir mourir, que de nous aider !

Mais vous comprenez aussi que de voir une équipe d’Honneur débarquer à la dernière seconde en 2ème série puisse faire grincer des dents au niveau de l’équité sportive, comme le soulignait Alain Doucet, président de la Ligue ?
Bien sûr. Et depuis le cas de Saint-Lary, un nouveau règlement stipule qu’une équipe rétrogradée ne peut disputer des phases finales à condition de ne pas avoir plus de 50% de l’effectif de l’année précédente, ce qui est une bonne chose. Je peux vous assurer qu’on n’aurait marché sur personne en 2ème série. L’équité sportive aurait été respectée. Mais bon, c’est une question qui n’a plus lieu d’être, on va se battre, en Honneur, et avec honneur.

Comment voyez-vous le court et moyen terme ?
Le court terme, c’est d’aligner une équipe ce dimanche, peut-être deux, même en effectif réduit. car ce n’est pas le but d’avoir 40 licences, et de laisser 15 gars chez eux chaque dimanche. C’est hors de question. Comme il est hors de question d’envisager un forfait général pour notre équipe première. Concernant l’équipe réserve, on va bien voir. Ca ne dépend pas que de moi, mais des gars qui s’étaient engagés. Ce sera dur, on le sait, et on s’y est préparé. Le moyen terme ? Argelès-Gazost et nous sommes les deux derniers clubs à avoir une école de rugby sans entente. J’espère que nous parviendrons aussi à la maintenir ainsi, même si je comprends et respecte ceux qui font différemment pour les jeunes. Donc souhaitons-nous de conserver nos jeunes, qu’ils aient envie de continuer à jouer au rugby, et qu’on puisse les garder dans nos équipes séniors. Le reste, on en parlera en fin de saison… »