La phase aller d’Élite 1 féminine s’est achevée juste avant les fêtes de fin d’année, avec la 9ème des 18 journées au programme. Si la finale, prévue le 1ᵉʳ juin prochain, est encore loin, de nombreuses tendances sont tout de même notables au sein de cette poule unique, passée à 10 clubs depuis cet été. Analyses, statistiques, lecture du classement, découvrez tous les enseignements de cette première partie de saison, avant le retour sur les terrains ce weekend… (Par Loulou, photos Didou17.photos et KarineValentin Photos)
Point règlement :
FORMAT DE LA COMPÉTITION :
› Poule unique de 10 équipes
› Phase qualificative en A/R, soit 18 journées
› Phase finale : ½ finales + finale
PHASE FINALE
› Les équipes classées aux 4 premières places du classement sont qualifiées pour les ½ finales de championnat de France
› Les ½ finales se tiennent sur le terrain du club le mieux classé à l’issue de la phase qualificative de la façon suivante : 1er contre 4ème et 2ème contre 3ème
› La finale est organisée sur terrain neutre dans le cadre de la Journée des Finales Féminines
AFFECTATIONS POUR LA SAISON 2025/2026
› Le vainqueur d’Elite 2 Féminine est promu en Elite 1 Féminine pour la saison 2025/2026
› L’équipe classée à la 10ème place d’Elite 1 Féminine à l’issue de la saison 2024/2025 est reléguée en Elite 2 Féminine pour la saison 2025/2026
Bilan Élite 1 féminine
Bordeaux, leader invaincu
Les Lionnes du Stade Bordelais (1er, 41 points) ont tout simplement réalisé une première moitié de championnat parfaite. Avec neuf victoires en autant de rencontres, dont cinq bonifiées, les doubles championnes de France en titre caracolent en tête du classement avec 9 longueurs d’avance sur leur dauphin de l’ASM Romagnat et 19 sur le cinquième et premier non qualifié pour les demi-finales, à savoir Grenoble.
Les Girondines n’ont pas fait dans la dentelle durant cette phase aller et s’affichent donc comme grandissimes favorites à leur propre succession. Ce n’est pas nous, mais les chiffres qui le disent : avec 340 points inscrits en 9 matchs, le Stade Bordelais est la meilleure attaque du championnat d’Élite 1 (soit une moyenne de 38 points par rencontre), mais aussi la défense la plus hermétique avec seulement 107 pions concédés (soit 12 de moyenne par week-end).
Alors il est vrai qu’au printemps, le dernier carré n’a guère des statistiques de la phase régulière, mais cette domination sans partage démontre bien que les Lionnes sont en mission pour réaliser la passe de trois. Elles devront toutefois maintenir le cap sans plusieurs joueuses internationales (7), sélectionnées dans la liste élargie du XV de France pour préparer le prochain tournoi des Six Nations, qui débutera le 22 mars prochain.
Parmi elles figurent notamment Morgane Bourgeois, qui s’est montrée à son avantage en affolant les compteurs. L’arrière de 21 ans, formée au RC Parempuyre, est de loin la meilleure réalisatrice d’Élite 1 à mi-parcours, avec déjà 125 points de passés (la 2ᵉ, Jessy Trémoulière, en a inscrit 63), mais aussi la co-meilleure marqueuse d’essais (7 réalisations), à égalité avec l’ailière de l’ASM Romagnat, Salomé Perraudin (qui, elle, a planté ses 7 essais en 5 rencontres).
Romagnat, Toulouse et Blagnac prennent une belle option pour les demi-finales
Derrière l’ogre bordelais figure un trio qui se tient dans un mouchoir de poche. L’ASM Romagnat (2ème, 32 points), le Stade Toulousain (3ème, 31 points) et Blagnac (4ème, 28 points) ont creusé un écart sur le reste de la meute. Si la route qui mène aux demi-finales est encore longue, ce petit matelas d’avance leur permet tout de même de se lancer dans cette deuxième partie de saison avec le plein de certitudes.
Romagnat, qui a enchaîné deux défaites consécutives à domicile cet automne (contre Toulouse 20-38, puis Bordeaux 21-33), est depuis sur une série de 6 victoires d’affilée. Une dynamique positive que les Auvergnates entendent bien prolonger durant ce mois de janvier, avec un déplacement à Lille (9ème), puis une réception de Rennes (10ème). Avec pour l’heure une seule joueuse sélectionnée dans le groupe France (Lina Tuy, 20 ans), l’ASM, à l’inverse de ses adversaires directs, pourra miser sur la continuité.
Le Stade Toulousain, troisième, est également dans le bon wagon. D’autant plus que les Haut-Garonnaises n’ont disputé que trois matchs à domicile lors de cette phase aller et recevront donc six des neuf matchs retours. Un atout non négligeable dans la course au TOP 4, surtout lorsque l’on sait que Bordeaux, Romagnat et Blagnac viendront jouer à Ernest-Wallon…
Enfin, Blagnac complète ce groupe de tête à mi-épreuve. Après une courte défaite lors de la journée d’ouverture sur le terrain de Grenoble (15-14), les Caouecs ont ensuite remporté six succès de rang. Une performance qui leur a permis de se faire une place à la table des grands, une position qu’elles ont l’habitude de côtoyer depuis maintenant plusieurs saisons.
Mais face aux cadors, justement, les Blagnacaises se sont ensuite lourdement inclinées (38-0 à Romagnat et 8-41 face à Bordeaux). Finaliste déchu en 2023 et éliminé en demi l’an dernier par ces mêmes Bordelaises, Blagnac tient bien son rang d’outsider confirmé, mais peine à franchir la marche supérieure. Serait-ce pour cette année ?
Grenoble et Bobigny en embuscade
Dans le ventre mou du classement se trouvent les Amazones de Grenoble (5ème, 22 points) et les Louves de Bobigny (6ème, 21 points). Ces deux formations se situent un cran en dessous du quatuor du haut de tableau et un cran au-dessus des quatre dernières. Avec une seule relégation vers l’Elite 2 cette saison, Grenoble et Bobigny sont assurés, sauf cataclysme, de se maintenir.
Ces deux équipes sont désormais en posture de chasseurs, à l’affût d’un faux pas des clubs du TOP 4, pour tenter de s’inviter à la fête des demi-finales. Et la chasse est ouverte (ou la pêche aux gros, c’est selon votre préférence), puisque dès la prochaine journée (19 janvier), Grenoble se rend à Blagnac tandis que Bobigny reçoit le Stade Bordelais. Dans la foulée, les Amazones accueillent les Franciliennes pour un match déterminant entre challengers.
Montpellier, Lyon et le Stade Villeneuvois, accrocheurs mais décrochés
Si l’on descend un peu plus bas, on retrouve un trio composé de Montpellier (7ème, 13 points), du LOU (8ème, 12 points) et du Stade Villeneuvois Lille Métropole (9ème, 10 points). Ces trois équipes affichent un bilan similaire de sept défaites pour deux victoires et ont sans doute fait une croix sur les phases finales. Décrochés au classement, certes, mais pas sur le terrain. Car si les revers sont en effet nombreux pour ces trois clubs, les rencontres et donc les résultats restent souvent très serrés.
Leur chance, quelque part, c’est que seule la 10ᵉ et dernière place est un siège éjectable vers l’Élite 2. Et derrière, la lanterne rouge du Stade Rennais est toujours engluée au point mort. Mais jusqu’au bout, les confrontations directes entre toutes ces équipes seront déterminantes dans la course au maintien.
Rennes, bon dernier, est à la peine
L’un des principaux enseignements de ce classement à mi-saison, c’est que le Stade Rennais (10ème, 2 points) est en difficulté à l’arrière, avec un compteur victoire toujours bloqué à zéro. L’objectif maintien reste bien évidemment atteignable, mais la mission s’annonce délicate puisque les Bretonnes accusent un retard de huit longueurs sur Lille, leur plus proche concurrent.
Et malheureusement pour elles, le calendrier du début d’année 2025 est tout sauf un cadeau : les Rennaises affronteront consécutivement les trois meilleures équipes actuelles d’Élite 1 (réception de Toulouse et Romagnat, déplacement à Bordeaux). Pour sa 20ème saison consécutive au sein de l’élite, le Stade Rennais est au bord du précipice, tout proche d’une relégation. L’opération survie est lancée, rendez-vous aux pâquerettes.
Le classement