Didier, comment expliquer cette saison si compliquée ?
Il faut remonter en 2011, après la relégation en fédérale 3. Il y a eu 20 départs, dont beaucoup de joueurs cadres. En plus, ils sont partis au dernier moment, à la limite des dates autorisées. Le club s’est retrouvé le bec dans l’eau, sans pouvoir recruter. Par chance, la poule était relativement faible, et on se maintient de justesse. Mais cette année, la poule était très relevée, avec des équipes expérimentées comme Prades, Vendres, Pamiers, la Côte Vermeille. sans oublier Castelnaudary, Balma, le FCTT aussi. Bref, du lourd.
Mais vous avez pu préparer votre recrutement cette fois-ci ?
Oui, on avait ciblé quelques recrues expérimentées, pour encadrer nos jeunes, qu’ils aient un modèle à suivre. Mais la mayonnaise n’a pas pris, et c’est clairement notre responsabilité. On a dû faire face aussi à des arrêts imprévus dès le début de saison pour des raisons professionnelles, personnelles, ou par simple non acceptation de la concurrence. On avait 72 licenciés en août, et on tourne à 40 joueurs sur toute la saison !
Malheureusement, c’est le lot de beaucoup d’équipes ce genre de problèmes non ?
Je crois que c’est un problème propre à la périphérie toulousaine. Il y a un club à chaque sortie de rocade. Les joueurs savent qu’ils peuvent rebondir à quelques kilomètres seulement et au même niveau. A Vendres, tu t’imposes ou tu vas jouer ailleurs, mais ce sera en séries. Le joueur ne dira pas qu’il part en week-end un jour de match là-bas je pense. Nous, on l’a vécu. Alors que les calendriers sont clairs depuis le début de saison. Il y a moins cette notion d’appartenance à un village, un club. J’ai moi-même joué dans plusieurs clubs, mais à chaque fois pour quatre ou cinq, en étant investi dans un projet durable. Et puis aujourd’hui, à notre niveau, il y a le facteur argent. A Toulouse, vu la concurrence, il faut sortir le chéquier pour attirer des joueurs cadres, je le comprends. Mais parfois, j’ai l’impression qu’on me parle en francs encore…mais non, c’est bien en euros ! Grenade ou Nègrepelisse, pour ne citer qu’eux, sont des clubs qui réussissent en fédérale 3, sans trop de moyens pourtant ?
C’est vrai, et ce sont des clubs que j’admire vraiment. Je connais bien Grenade et Christophe Géraud (entraîneur). C’est un club qui a une forte identité, un esprit de famille, avec des dirigeants, un public, présents. Autant d’atouts qui permettent à l’équipe une de faire une deuxième partie de saison extraordinaire, après être passé par des moments de doute. Ces racines profondes sont un atout pour ces clubs et d’autres.
N’est-ce pas le revers de la médaille pour un club comme la Vallée, dont on sait que les soutiens financiers sont assez solides ?
Quand je suis arrivé en fédérale 3 à la Vallée, il y avait des moyens c’est sûr. Mais il y avait surtout une bande de mecs extraordinaires. On avait des résultats, il y avait Sylvain Dispagne, Jérôme Cazalbou, et des joueurs comme Gaël Arandiga, Jean-Vincent Igarza. On avait le vent dans les voiles, et tout ce qui va avec, mais la priorité, c’était le jeu, le plaisir, et on gagnait beaucoup de matchs. Il faut prouver pour mériter. Parfois, certains pensent qu’on peut prendre sans donner.
Comment voyez-vous l’avenir du club maintenant ?
Les joueurs se posent des questions et il faut vite les rassurer, leur tenir un discours transparent. Nous avons évoqué le sujet avec le président, avec tout le staff. Il ne devrait pas y avoir de changement à ce niveau. Stéphane Robert et moi-même devrions rester en place. Avec peut-être l’arrivée d’une personne en plus. Il faut se fixer des objectifs, et se donner les moyens de les atteindre. C’est-à-dire un projet qui nous permette de remonter en fédérale très rapidement.