La Ligue Nationale de Rugby a communiqué un « protocole compétition » très strict à l’attention des clubs professionnels, pour les autoriser à disputer tout match officiel. Le référent sanitaire du club devra en effet fournir une liste nominative des joueurs concernés, plus l’encadrement. Il faudra fournir aussi un test Covid, effectué trois jours plus tôt, avec attestation du laboratoire. Et enfin, il faut que le médecin du club envoie au référent sanitaire, trois heures avant le coup d’envoi, une attestation confirmant qu’aucun joueur testé ne présente de symptôme. Un protocole contraignant, fastidieux assurément, mais nécessaire à la reprise des championnats de Top 14 et Pro D2. Plusieurs clubs sont néanmoins touchés, et les reports de matchs amicaux nombreux. Ce qui n’est pas forcément de bon augure en vue d’une reprise « normale ». Vous êtes très nombreux à vous demander ce qu’il en est au niveau du rugby amateur. Nous avons donc sollicité le président de la Ligue Occitanie pour avoir des réponses claires. Alain Doucet répond sans détour à nos questions, sur la situation générale, conscient qu’elle peut évoluer, mais il se montre optimiste et confiant…
Président, le coronavirus est évidemment au cœur de toutes les conversations depuis plusieurs mois, et encore plus avant le début de cette nouvelle saison qui démarre dans 15 jours pour les clubs amateurs. Que pouvez-vous nous dire sur la situation actuelle ?
Nous sommes dans le protocole déployé par la FFR, transmis à tous les clubs. Chaque niveau a été respecté : diagnostic du joueur, reprise des entraînements individuels, sans ballon, puis avec ballon, avec passes, situations avec jeu à toucher, et enfin jeu avec contact. C’est en respectant chaque stade que les matchs amicaux (stade 6) peuvent avoir lieu. Nous en sommes aujourd’hui au stade 7, c’est-à-dire, celui qui autorise les compétitions officielles à reprendre. Le tout en présence des Covid-managers dans chaque club, qui assurent le bon respect du protocole, le sens de circulation, le fait qu’il n’y ait pas de regroupement autour des buvettes, des mains courantes, etc… C’est contraignant, oui, je ne vais sûrement pas dire le contraire, mais c’est la seule façon de pouvoir reprendre la compétition.
Lors des premiers matchs amicaux, que ce soit chez les professionnels, mais aussi dans les clubs de fédérale 1 ou 2, des cas de covid-19 ont été déclarés. On imagine que ce sera le cas dans les équipes qui jouent aux niveaux inférieurs. Si cela se confirmait, envisageriez-vous que les débuts des championnats de fédérale et de séries soient décalés ?
Idéalement et jusqu’à preuve du contraire, les dates sont maintenues. Maintenant, je ne peux pas prédire ce qu’il peut se passer d’ici-là. Chaque jour apporte son lot d’informations, de décisions. Il est certain qu’il y a un risque oui, mais à ce jour, je le répète, rien n’est remis en question.
Imaginons que la situation se dégrade, avez-vous prévu un « plan B » au cas où ?
Nous nous devons d’être dans l’anticipation, forcément. Donc oui, nous avons un plan B, je peux même vous dire que nous avons même un plan C.
Peut-on en avoir les détails ?
Le plan B consisterait à débuter les championnats à la Toussaint, sans toucher aux poules, mais en utilisant les dates de repli pour rattraper le retard éventuel. Le plan C, lui, serait plus radical. A savoir que l’on imaginerait un début de saison à début janvier 2021. Il y aurait alors une refonte des poules, avec moins de qualifiés pour rester dans les clous pour le championnat de France, qui lui aussi, serait impacté. Il y a la possibilité aussi de ne jouer que les matchs retours inscrits au calendrier actuel. De toute façon, les clubs seront tenus informés, avec une consultation, sous forme de référendum, préalable à toute décision. Donc pour répondre à votre question, oui nous avons ces solutions de repli dans les cartons, mais nous espérons vraiment qu’elles y resteront.
Envisageons une autre possibilité : le championnat débute normalement, mais la situation se dégrade plus tard…
Et bien, si des cas se manifestent ici ou là, ce qui est une probabilité en effet je vous l’accorde, les clubs doivent avoir conscience que des péréquations seront inévitables en fin de saison. Dans la mesure où nous manquerions de dates de repli bien sûr. Il n’y aura pas de décision qui satisfera tout le monde, c’est évident, mais il faudra bien les assumer.
« Si tous les joueurs d’un match ne sont pas fiévreux en rentrant sur un terrain, on peut raisonnablement penser qu’ils ne le seront pas deux heures plus tard pour prendre une douche dans des vestiaires… »
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