Il en va souvent ainsi dans la vie des clubs. Qu’il pleuve, vente ou neige, que les résultats soient excellents, tout juste médiocres ou même décevants, certains supporters sont toujours aux côtés de leurs protégés, à s’enflammer ou à souffrir avec eux. Claude Eskenazi fait partie de ceux-là. Et le Toulousain de nous raconter ses grands moments, et les grands joueurs passés par son club de coeur. En bon correspondant de presse qu’il a été.. (Par Marco Matabiau/ Photos Amicale Anciens du TOEC)
1964-2024. 60 ans. Soixante années que Claude Eskenazi a été touché par le virus. Pas qu’il cherche à s’en débarrasser, bien au contraire. Né en 1945, il est âgé de 19 ans quand son père Daniel (passé pour sa part, en tant que joueur, par Valence d’Agen, Castelnaudary ou encore Montréjeau) l’emmène voir un match du TOEC : « Je me souviens, c’était au Stade Chapou, aux Ponts-Jumeaux. Quant au Club House, il se trouvait sous les Arcades, Place du Capitole, au Café Borios (aujourd’hui Café des Arcades) ». Proche du président d’alors Georges Aybram, Daniel intègrera d’ailleurs plus tard le comité directeur toeciste.
Les premiers souvenirs rugbystiques de Claude remontent à la saison 1965/1966 : « A l’automne, nous avions reçu Mont-de-Marsan aux Minimes. C’était la grande équipe, avec les frères Boniface, Dauga, Darrouy et un troisième ligne du nom d’Hitchcock ». Il n’en fallait pas plus pour tenir le nombreux public toulousain en haleine, qui assistait à la victoire 13-6 de ses favoris sur les Jaune et Noir. « Ce jour-là, Richard Astre, futur demi de mêlée de Béziers et du XV de France, avait fait un match incroyable. Je crois même qu’il avait eu droit à la première page du Midi Olympique ». Si Astre avait brillé, cela signifie également que les combattants qu’étaient Cester, Suspène, Bertoldo ou encore Bousses avaient fait leur part de travail.
Pas à un exploit près, lors du dernier match de ce même exercice, le TOEC reçoit Lourdes, champion de France en 1960 et toujours entouré d’une aura particulière. « Il y avait près de 8000 personnes au Stade des Minimes ». Là encore, les internationaux qu’étaient « Le Mongol » Michel Crauste et Jean « Peter Pan » Gachassin n’y peuvent rien. Les Vert et Blanc s’imposent 24 à 11. La saison se termine cependant en huitièmes face à d’autres Bigourdans, ceux du Stadoceste Tarbais. Défaite 5-10 sur la pelouse agenaise.
L’arrivée du All Black Wayne Shelford, qui n’a jamais joué en équipe première !
La décennie suivante, Claude Eskenazi se souvient que le TOEC voit passer dans ses rangs de sacrées pointures. En effet, début des années 1970, Jean-Pierre Rives (59 capes avec le maillot frappé du Coq) et Christian Lanta composent notamment la troisième ligne du groupe sénior. Ce sont en revanche les jeunes qui font la fierté du club à cette époque-là : « Après avoir gagné le championnat UFOLEP contre Soustons (24-3), les cadets ont joué la finale au Parc des Princes en lever de rideau de Béziers-USAP et ont battu le Racing 20-7 en mai 1977. C’était incroyable ».
Dans les années 80, le club évolue en Deuxième Division, change de stade (en 1982, direction Ernest-Dufer, aujourd’hui Georges-Aybram) et réalise un « coup double » sur le marché des transferts. « Le président de l’époque, Roger Ango, avait fait venir le pilier international néo-zélandais Steve Mc Dowall (46 sélections) et, dans la foulée, Wayne « Buck » Shelford (22)« .
Ce dernier, malheureusement pour lui, ne pourra jamais évoluer avec l’équipe première, « licence rouge » oblige. On imagine la surprise du troisième ligne aile de l’équipe B adverse qui, lorsqu’il levait la tête de la mêlée, devait s’employer à plaquer le All Black. En ce temps-là, la gestion financière laisse malgré tout à désirer et le club en subit les conséquences. Au début des années 90, le TOEC se retrouve en championnat Honneur.
« Je garde un faible pour les Vert et Blanc du TOEC… »
A cette même époque, Claude Eskenazi, fidèle au poste malgré les multiples rétrogradations, prend la plume : « Je réalisais quelques reportages pour la Dépêche du Midi, au sujet de toutes les équipes du club ». Cette décennie voit aussi les Vert et Blanc valider une entente (éphémère) avec le TAC, puis deux, durables celles-là : avec le TOAC (1995), et le FCT (2000). Peu à peu, le club, désormais FCTT, remonte les divers échelons : accession à la Fédérale 2 (2016), puis en Fédérale 1 (2021), le tout sous la présidence de Francis Cazeneuve (« un très bon ami, quelqu’un dont je suis très proche »).
Après toutes ces années, on imagine que Claude attend avec impatience les débuts en championnat du (dorénavant) TOEC-TOAC-FCT. « Bien entendu que je suis prêt et que je vais suivre l’équipe. Je suis amoureux de ce club, je l’ai toujours été, même si je garde un faible pour les Vert et Blanc du TOEC. J’ai déjà pris ma carte d’abonné et je serai présent pour le premier match à domicile, contre Castelsarrasin (comme en 2019, en Fédérale 2).
Dans la foulée, je pars quelques jours près de Font Romeu, à Matemale. Je rentre le dimanche matin suivant pour assister à la rencontre sur la pelouse de Blagnac. Un match qui devrait là aussi être très intéressant. La rencontre suivante, nous recevrons Saint-Sulpice-sur-Lèze ». Un beau programme en effet. En voiture donc pour la 61ème saison…
Il en va souvent ainsi dans la vie des clubs. Qu’il pleuve, vente ou neige, que les résultats soient excellents, tout juste médiocres ou même décevants, certains supporters sont toujours aux côtés de leurs protégés, à s’enflammer ou à souffrir avec eux. Claude Eskenazi fait partie de ceux-là. Et le Toulousain de nous raconter ses grands moments, et les grands joueurs passés par son club de coeur. En bon correspondant de presse qu’il a été.. (Par Marco Matabiau/ Photos Amicale Anciens du TOEC)
1964-2024. 60 ans. Soixante années que Claude Eskenazi a été touché par le virus. Pas qu’il cherche à s’en débarrasser, bien au contraire. Né en 1945, il est âgé de 19 ans quand son père Daniel (passé pour sa part, en tant que joueur, par Valence d’Agen, Castelnaudary ou encore Montréjeau) l’emmène voir un match du TOEC : « Je me souviens, c’était au Stade Chapou, aux Ponts-Jumeaux. Quant au Club House, il se trouvait sous les Arcades, Place du Capitole, au Café Borios (aujourd’hui Café des Arcades) ». Proche du président d’alors Georges Aybram, Daniel intègrera d’ailleurs plus tard le comité directeur toeciste.
Les premiers souvenirs rugbystiques de Claude remontent à la saison 1965/1966 : « A l’automne, nous avions reçu Mont-de-Marsan aux Minimes. C’était la grande équipe, avec les frères Boniface, Dauga, Darrouy et un troisième ligne du nom d’Hitchcock ». Il n’en fallait pas plus pour tenir le nombreux public toulousain en haleine, qui assistait à la victoire 13-6 de ses favoris sur les Jaune et Noir. « Ce jour-là, Richard Astre, futur demi de mêlée de Béziers et du XV de France, avait fait un match incroyable. Je crois même qu’il avait eu droit à la première page du Midi Olympique ». Si Astre avait brillé, cela signifie également que les combattants qu’étaient Cester, Suspène, Bertoldo ou encore Bousses avaient fait leur part de travail.
Pas à un exploit près, lors du dernier match de ce même exercice, le TOEC reçoit Lourdes, champion de France en 1960 et toujours entouré d’une aura particulière. « Il y avait près de 8000 personnes au Stade des Minimes ». Là encore, les internationaux qu’étaient « Le Mongol » Michel Crauste et Jean « Peter Pan » Gachassin n’y peuvent rien. Les Vert et Blanc s’imposent 24 à 11. La saison se termine cependant en huitièmes face à d’autres Bigourdans, ceux du Stadoceste Tarbais. Défaite 5-10 sur la pelouse agenaise.
L’arrivée du All Black Wayne Shelford, qui n’a jamais joué en équipe première !
La décennie suivante, Claude Eskenazi se souvient que le TOEC voit passer dans ses rangs de sacrées pointures. En effet, début des années 1970, Jean-Pierre Rives (59 capes avec le maillot frappé du Coq) et Christian Lanta composent notamment la troisième ligne du groupe sénior. Ce sont en revanche les jeunes qui font la fierté du club à cette époque-là : « Après avoir gagné le championnat UFOLEP contre Soustons (24-3), les cadets ont joué la finale au Parc des Princes en lever de rideau de Béziers-USAP et ont battu le Racing 20-7 en mai 1977. C’était incroyable ».
Dans les années 80, le club évolue en Deuxième Division, change de stade (en 1982, direction Ernest-Dufer, aujourd’hui Georges-Aybram) et réalise un « coup double » sur le marché des transferts. « Le président de l’époque, Roger Ango, avait fait venir le pilier international néo-zélandais Steve Mc Dowall (46 sélections) et, dans la foulée, Wayne « Buck » Shelford (22)« .
Ce dernier, malheureusement pour lui, ne pourra jamais évoluer avec l’équipe première, « licence rouge » oblige. On imagine la surprise du troisième ligne aile de l’équipe B adverse qui, lorsqu’il levait la tête de la mêlée, devait s’employer à plaquer le All Black. En ce temps-là, la gestion financière laisse malgré tout à désirer et le club en subit les conséquences. Au début des années 90, le TOEC se retrouve en championnat Honneur.
« Je garde un faible pour les Vert et Blanc du TOEC… »
A cette même époque, Claude Eskenazi, fidèle au poste malgré les multiples rétrogradations, prend la plume : « Je réalisais quelques reportages pour la Dépêche du Midi, au sujet de toutes les équipes du club ». Cette décennie voit aussi les Vert et Blanc valider une entente (éphémère) avec le TAC, puis deux, durables celles-là : avec le TOAC (1995), et le FCT (2000). Peu à peu, le club, désormais FCTT, remonte les divers échelons : accession à la Fédérale 2 (2016), puis en Fédérale 1 (2021), le tout sous la présidence de Francis Cazeneuve (« un très bon ami, quelqu’un dont je suis très proche »).
Après toutes ces années, on imagine que Claude attend avec impatience les débuts en championnat du (dorénavant) TOEC-TOAC-FCT. « Bien entendu que je suis prêt et que je vais suivre l’équipe. Je suis amoureux de ce club, je l’ai toujours été, même si je garde un faible pour les Vert et Blanc du TOEC. J’ai déjà pris ma carte d’abonné et je serai présent pour le premier match à domicile, contre Castelsarrasin (comme en 2019, en Fédérale 2).
Dans la foulée, je pars quelques jours près de Font Romeu, à Matemale. Je rentre le dimanche matin suivant pour assister à la rencontre sur la pelouse de Blagnac. Un match qui devrait là aussi être très intéressant. La rencontre suivante, nous recevrons Saint-Sulpice-sur-Lèze ». Un beau programme en effet. En voiture donc pour la 61ème saison…