Daniel, vous auriez indiqué à vos joueurs et au bureau du club, votre souhait d’arrêter ?
En effet. Vendredi soir, j’en ai parlé au président, et dimanche matin, j’en ai fait part aux joueurs.
Pourquoi arrêter, et pourquoi le dire maintenant ?
C’était latent, une impression de ne pas arriver au bout d’un projet. Peut-être aussi d’être arrivé au bout d’un discours avec ce groupe. Je n’ai aucune critique à formuler auprès du club, mais dans l’organisation, je touche du doigt les limites d’un rugby amateur, certes respectable, mais qui ne me satisfait pas. Nous sommes un club de terroir.
C’est-à-dire ?
Balma, qui est dans notre poule, peut recruter auprès de Colomiers, Castanet et autres grosses écuries. Notamment auprès des joueurs qui n’ont pas réussi à s’imposer en Fédérale 1 ou Pro D2. Mais qui ont le bagage technique, et le physique, pour faire des différences. A Castelnaudary, nous n’avons pas ce rayonnement et je le comprends. Notre force est avant tout collective, mentale. Et il est très difficile, voire impossible de maintenir le mental d’un collectif toute une saison au même niveau. Pourtant Prades, est aussi un club de terroir, et leader de votre poule ?
C’est vrai, ils ont l’esprit terroir, mais ils sont mieux structurés malgré tout. Attention, je ne suis pas en train de tout remettre en question pour autant. J’ai proposé un projet sur 3 ans et j’arrive au terme de cette troisième année. C’est un moment de lassitude, ces dernières semaines, j’ai assisté à des comportements qui me dérangent. En fait, je n’ai pas réussi à faire de certains joueurs, des compétiteurs permanents. Je crois en avoir fait progresser quand même. Mais il faut savoir mettre plus de sérieux dans des moments clés d’une saison. Cela n’a pas été toujours le cas. Dans ces conditions là, je ne peux pas continuer.
De quelles conditions parlez-vous ?
Je prône, par exemple, deux groupes de 30 pour constituer les équipes séniors. Je n’ai pas envie de faire du social avec certains, je n’ai pas envie de me poser d’autres questions que les essentielles. Notre équipe réserve a du mérite, certes, mais je ne peux pas toujours m’appuyer sur elle, il faut composer. Une équipe réserve porte bien son nom pourtant. C’est un exemple parmi d’autres.
Imaginons que le club vous garantisse les conditions auxquelles vous aspirez, vous pourriez revenir sur votre décision ?
J’ai bien dit à tout le monde que dans ces conditions actuelles, je ne continuerai pas. S’il y a des évolutions, pourquoi pas. Mais il faudra que ce soit clair, tranché et rapide. On peut me reprocher la forme, je le sais, mais sur le fond, je pense être dans le vrai. Et puis, face à moi, au club, il y a du caractère aussi, et des gens qui savent ce qu’ils font. C’est aussi ce qui fait avancer un club !