Deuxième manche des barrages pour l’accession à la future Nationale 2. Sur la carte de France, plus de 1000 kilomètres séparent Marcq-en-Baroeul d’Oloron Saint-Marie. Sur le terrain, les Nordistes, en s’imposant lors du match aller dans le Béarn (26-23), avaient certes pris une option, mais devaient se garder de lever le pied, sachant pertinemment qu’ils ne pourraient se contenter de gérer ce court avantage face à des Oloronais revanchards… (Par Marco Matabiau/ Photos Eric Morelle).
Les locaux donnaient le ton d’entrée de rencontre. Deux plaquages offensifs sur les visiteurs Templier et Panigaï, un ballon récupéré et une attaque initiée par la belle réception de balle haute de Dewhirst. Deux temps de jeu autour du capitaine Maso et du pilier Telion (qui jouait là son dernier match avec le club), puis le ballon ressortait pour l’ouvreur Barbier qui prenait la ligne et mettait, d’une belle « chistera », Dewhirst dans l’espace. L’arrière écossais franchissait, crochetait le dernier défenseur et pointait sous les barres avant de transformer lui-même son essai (7-0, 2è). L’OMR poursuivait sur sa lancée, dans le sillage d’une mêlée dominante qui gagnait une pénalité. Des 30 mètres, Dewhirst rajoutait trois points (10-0, 6è). Dans les minutes qui suivaient, la mêlée nordiste continuait de martyriser son homologue et récoltait deux nouvelles pénalités. Dewhirst tentait la seconde mais ratait la cible (17è).
Oloron entrait tout juste dans la partie, arrivant enfin à conserver le ballon grâce à du jeu à une passe autour du deuxième ligne Lindokhule et du troisième ligne Pinto Da Silva, mais les locaux contraient. Et de quelle façon! Le ballon échappé dans la ligne était poussé au pied, récupéré acrobatiquement et aplati en-but par Barbier. Dewhirst transformait (17-0, 21è). KO debout, les Béarnais tentaient de refaire surface mais se heurtaient à la rude défense adverse, comme lorsque Templier était projeté en touche par Telion (24è). Peu après la demi-heure, les Jaune et Bleu allaient définitivement assommer leurs concurrents. Prise en touche, jeu au près, puis Barbier, décidément dans tous les bons coups, jouait par-dessus la ligne défensive. Dewhirst récupérait de voler, débordait l’ultime défenseur et scorait. Avant de rajouter les deux points de la transformation (24-0, 33è).
Les Lillois maintenaient la pression, tenaient le ballon sur la largeur mais se faisaient à leur tour contrer: Boucau interceptait et sprintait jusqu’à la ligne pour débloquer, en coin, le compteur des siens (24-5, 36è). Le score allait évoluer une dernière fois avant la pause: relançant depuis ses trente mètres, le trois-quart centre Strady cassait la ligne défensive et servait Ouassiero. L’ailier réunionnais débordait avant de se faire reprendre à quelques encablures de la ligne. Rien de grave, puisque la ballon ressortait et le troisième Veillet, lancé dans l’espace, inscrivait le quatrième essai de sa formation. Avec les deux points supplémentaires de Dewhirst, l’écart montait à 26 points (31-5, 38è). Peu avant les citrons, Oloron avait l’occasion de scorer suite à une touche dans les dix mètres adverses, mais la défense nordiste faisait bonne garde et ne concédait rien. M. Darche (le Léguevinois de la Ligue Île de France) renvoyait tout le monde au vestiaire.
L’OMR contrôle la deuxième période
Les Béarnais injectaient du sang neuf à la reprise: Lacorne, Sotteau et Perrain faisaient leur entrée. Dans la foulée, les Bleu et Blanc héritaient d’une touche dans les dix mètres et orchestraient un maul porté. Malheureusement pour eux, le ballon, une fois éjecté, était échappé (42è). Les locaux repartaient sur les mêmes bases que lors des quarante premières minutes: Barbier écartait un ballon jusqu’à Ouassiero, qui déposait deux défenseurs sur de superbes crochets intérieur. La défense visiteuse ne lâchait cependant rien et gagnait le ballon au sol (43è). La mêlée locale reprenait elle aussi sur le même rythme: pénalité gagnée et convertie par Dewhirst (34-5, 47è). Le bal des changements se poursuivait, ce qui ne faisait en rien évoluer le rapport de force. Oloron s’efforçait toujours de conserver mais continuait de subir physiquement, comme sur cette séquence initiée dans les 22 nordistes et terminée… à la mi-terrain, avec en prime une pénalité pour les défenseurs (56è).
Face à des visiteurs de plus en plus émoussés, les trois-quarts de l’OMR commençaient à trouver davantage d’espaces. Ouassiero, Strady et Pommelet régalaient le public mais le ballon était perdu à quelques mètres de la ligne de but (59è). Quelques minutes plus tard, un accrochage d’apparence anodin entre Barbier et le tout fraichement entré Jully dégénérait en une bagarre où chacun venait se mêler. Bilan: un carton jaune pour l’ouvreur de l’OMR, un pour « Kéké », et un rouge pour Domenech, le troisième ligne des locaux (65è). Lacorne quittait lui aussi le terrain, victime d’une grosse coupure au visage. Deux joueurs de moins côté marcquois, un côté oloronais, voilà qui ouvrait des espaces dont profitait notamment Ouassiero. Relance de ses 22 du demi de mêlée Cazanave, nouvelle percée XXL de Strady. Cadrage parfait sur Pailhasar et service pour son ailier qui marquait sans opposition. Maraval, entré peu de temps auparavant, transformait (41-5, 71è).
Courageux, les joueurs du FCO ne baissaient pas les bras et inscrivaient un deuxième essai. Ils jouaient vite une pénalité. La défense, désorganisée, ne pouvait rien faire pour empêcher le troisième ligne centre Panigaï de plonger derrière la ligne. L’ouvreur Box rajoutait deux points (41-12, 77è). On pensait s’acheminer tranquillement vers la fin de la rencontre, mais c’était sans compter sur les velléités de relance des locaux. Dans le sillage de Dewhirst (revenu en jeu), Ouassiero et Maraval, l’OMR investissait les 22. Dewhirst, replacé en 10, manœuvrait et servait Lefebvre, venu se proposer à hauteur. Le deuxième ligne clôturait ainsi le score, son essai venant en quelque sorte récompenser le superbe travail de tout le paquet d’avants (46-12, 80è). M. Darche, dans la foulée, mettait un terme définitif à la rencontre.
Si la rencontre aller avait été accrochée et disputée, on ne peut pas en dire autant de ce match retour. Privé de nombreux titulaires, notamment aux postes clés de la première ligne (les piliers droits Pargade et Tomuli, le talonneur et capitaine Amans), le FC Oloronais aura subi dès le premier coup de sifflet et n’aura jamais été réellement en mesure de déstabiliser son adversaire, bien mieux armé. Le courage n’aura pas suffi aux joueurs de Benjamin Bagate et Thomas Synaghael, même si le capitaine Bordenave et son compère Boucau se seront employés au centre, tout comme le deuxième ligne Templier et le troisième ligne Panigaï, récompensé en fin de match par un essai. Le FCO n’évoluera donc pas en Nationale 2 la saison prochaine mais, fort de cette expérience, peut nourrir de belles ambitions pour l’exercice 2022/ 2023 de Fédérale 1.
Dominateur d’entrée, l’OMR Lille Métropole n’a jamais laissé planer le moindre doute quant à l’issue de la rencontre. Plus solides physiquement, plus incisifs, plus rapides, les hommes du duo Caloni – Raluy auront su prendre le match par le bon bout. Le paquet d’avants, mené entre autres par Maso et Lefebvre, aura fourni de nombreuses munitions aux trois-quarts. Des munitions fort bien utilisées par Barbier (futur joueur de l’USO Nevers), Strady, Ouassiero et bien sûr Dewhirst (de plus auteur de 24 points, après ses 16 du match aller). Grâce à ce large succès acquis devant un très nombreux public (plus de 3000 spectateurs remplissaient les gradins du Stadium), les Nordistes valident leur ticket pour la future Nationale 2. A en juger par leur prestation de ce dimanche, nul doute qu’ils y auront pleinement leur place.
Réactions
Christophe Raluy (Entraîneur, OMR): « C’est l’émotion qui prend le dessus sur tout le reste. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. Amener tout ce groupe jusqu’à ce match. On a eu de bons moments, des plus difficiles, c’est ainsi qu’on s’est construit. On devait atteindre cet objectif pour le club, c’est fait (…). Le fait de gagner chez eux, ne serait-ce que de trois points, c’était psychologiquement important. Ensuite, chez nous, le public nous a portés. On a aussi beaucoup insisté sur l’organisation, ce qui nous a permis de trouver le bon tempo ».
Benjamin Bagate (Entraîneur, FCO): « Pas grand-chose à dire. On a été absents des débats, il n’y avait qu’une équipe sur le terrain. On a été déficients dans bon nombre de secteurs de jeu. On n’a pas pu rivaliser, notamment dans la dimension physique. On a une équipe jeune, avec un budget trois fois moindre que notre adversaire du jour. On ne se cherche pas des excuses, mais ça peut expliquer pas mal de choses. Quand tu arrives en fin de saison et que tu joues une équipe quasi-professionnelle, sur une confrontation de deux matchs, ça compte à l’arrivée. Je regrette surtout la fin du match aller où on méritait mieux ».
Geoffrey Cazanave (Demi de mêlée, OMR): « Un match très engagé. On a bien commencé. Cela nous a mis sur la bonne voie (…) On a mis plus d’engagement, corrigé les petits défauts de la semaine passée, notamment au niveau défensif. On les a bien pris dès le début, et ça a marché ».
Laurent Malié (President, FCO): « Fier de mon club, fier de mes joueurs. Fier de beaucoup de choses. Longue et grande vie à Marcq-en-Baroeul, ainsi qu’à son président que j’apprécie beaucoup. Je leur souhaite de relever le défi de la Nationale 2. On voit aujourd’hui le monde qui sépare notre club du leur ».
Feuille de match
A Villeneuve d’Ascq (Stadium Lille Métropole): Olympique Marcquois Rugby Lille Métropole bat Football Club Oloronais 46 à 12 (mi-temps: 31 à 5).
Arbitrage: M. Alexis Darche assisté de Sylvain Bernard et Nicolas Vialette (Ligue Île de France).
Cartons jaunes: à l’OMR, Barbier (65è) ; au FCO, Jully (65è).
Cartons rouges: à l’OMR, Domenech (65è).
Pour l’OMR: 6 essais Dewhirst (2è, 33è), Barbier (21è), Veillet (38è), Ouassiero (71è), Lefebvre (80è), 2 pénalités (6è, 47è) Dewhirst, 5 transformations Dewhirst (4), Maraval (1).
Pour le FCO: 2 essais Boucau (36è), Panigaï (77è), 1 transformation Box.
Composition OMR: Dewhirst; Ouassiero, Strady, Pommelet, Wasilkowski; Barbier (o), Cazanave (m); Domenech, Rebussone, Veillet; Maso (cap), Lefebvre; Telion, Rieu, Atia.
Sur le banc: Iglesias, Mendes, Delaporte, Carvalho, Youcef, Olivier, Maraval, Akkoui.
Entraîneurs: Philippe Caloni et Christophe Raluy.
Composition FCO: Latournerie; Pailhasar, Boucau, Bordenave (cap), Pillardou; Box (o), Paillot (m); Panigaï, Crampe, Pinto Da Silva; Lindokhule, Templier; Piot, Ramirez, Moncade.
Sur le banc: Lacorne, Sotteau, Perrain, Allouache, Jully, Zono, Démon, Mamou.
Entraîneurs: Benjamin Bagate et Thomas Synaghael.