Il y a deux mois de cela, Alexandre Martinez nous présentait les comptes de l’exercice 2021-2022, avec un résultat record (voir article). Ce samedi, le trésorier de la Fédération Française de Rugby était au centre des débats lors de la 158ème Assemblée Générale financière. Il s’en explique sur RugbyAmateur…
Alexandre Martinez, on octobre dernier, vous présentiez les comptes annuels de l’exercice 2021-2022, avec un résultat record pour la Fédération (voir article). De quoi aborder sereinement l’Assemblée Générale financière de demain donc. Pourtant « l’opposition » Ovale ensemble emmenée par Florian Grill, réclame de voter contre l’arrêté des comptes…
J’ai vu ça oui. Je m’interroge forcément sur les véritables motivations, car ce qui est mis en avant pour justifier cette demande ne concerne pas l’exercice 2021-22. Il y a un certain manque de cohérence et sûrement des intérêts politiques derrière ces attaques. D’autant plus que cet arrêté n’avait reçu que des avis positifs ou neutres en Comité Directeur. Nous avons bien travaillé, les résultats sont là, les clubs en sont conscients, je crois que chacun sait faire la part des choses.
Permettez-nous quand même d’évoquer les trois raisons qu’Ovale Ensemble met en avant pour inciter à voter contre l’arrêté des comptes (voir le post en fin d’article). La première concerne la réforme des indemnités kilométriques, qui serait apriori inéquitable. Que répondez-vous ?
Nous avons modifié le dispositif en effet, ce que nous avions présenté aux instances fédérales, et au comité directeur de Marseille, qui a voté pour à l’unanimité. Critiquer ce dispositif quelques mois plus tard, m’interroge, car je le redis, cela manque de cohérence. Ce nouveau dispositif intègre la dimension géographique et la performance sportive. Cet un accompagnement financier différent suivant les niveaux en effet, mais dont la règle de base est que les clubs perçoivent au moins la même aide qu’avec le dispositif précédent.
Donc personne n’est perdant, au contraire, 80% de clubs sont gagnants car nous avons augmenté l’enveloppe budgétaire de 15%. Cette attaque est donc déplacée et infondée
2ème raison évoquée par Ovale Ensemble, les frais d’arbitres, qui devaient être pris en charge par la FFR sous couvert de la signature avec CVC, ce qui a été est le cas. Votre réponse ?
Nous avions annoncé en effet lors de la campagne 2020, que les frais d’arbitres seraient pris en charge par la FFR, à condition que le contrat avec CVC soit signé. Ce qui a été le cas. Mais comme je l’ai déjà indiqué, nous avons été fortement perturbé par la crise covid, que personne ne pouvait prévoir en 2020. Nous avons fait des choix, celui de mettre en place un plan de relance dont tous les clubs ont profité (voir article).
Nous pouvons nous réjouir de son impact positif, et de pouvoir présenter un bilan avec un excédent positif à la fin du dernier exercice. Maintenant que nous avons reconstituer nos fonds propres, ce qui était la priorité, et qui a été fait plus tôt que prévu, nous allons pouvoir tenir nos engagements comme nous l’avons toujours fait, concernant les frais d’officiel de match, et en direction des clubs.
« Si les personnes mises en cause sont condamnées, elles devront rembourser ces frais d’avocat… »
3ème et dernier point pour voter contre l’arrêté des comptes selon Ovale Ensemble, les frais d’avocat de Bernard Laporte et Serge Simon, avancés par la FFR, pour près de 200 000 €, alors même que l’institution FFR était partie civile au procès. L’opposition souligne que ce n’est pas au rugby amateur de payer. Que répondez-vous ?
La FFR a en effet avancé les droits d’avocat, et ce, pour permettre aux personnes concernées de se défendre dans les meilleures conditions, car il s’agit aussi de protéger l’institution de la meilleure façon possible. Ceci dit, il est important de préciser qu’il y a une clause non évoquée par Ovale Ensemble : si les personnes mises en cause sont condamnées, elles devront rembourser ces frais d’avocat. Il est donc regrettable que l’opposition ait oublié de rappeler ce point essentiel.
A la suite de cette Assemblée, quel message le Trésorier de la FFR veut adresser aux clubs amateurs ?
Le principal message est que la situation financière est excellente. Le résultat financier n’a jamais été aussi élevé, le montant des produits également, la santé financières des clubs est meilleure aujourd’hui qu’avant le covid, plus de 500 000 billets ont été vendus pour la Coupe du Monde… Autant dire que les perspectives sont intéressantes, et il y a de quoi être optimiste. De plus sportivement, notre XV de France a des résultats sportifs magnifiques, les stades sont pleins, il y a de nouvelles animations qui font arriver les supporters plus tôt et repartir plus tard.
Vous évoquiez lors de notre dernier entretien, une hausse de 14% des effectifs pour la saison 2021-2022. Nous avons pourtant l’impression que cette saison, il y a plus de forfaits, plus de problèmes d’effectif, avec notamment moins de licenciés dans les catégories régionale 2 et 3, et des différences de niveau importantes entre une ex équipe de 4ème série qui affronte une ex 2ème série, par exemple, et qui prend 50 points le dimanche…
Tout d’abord oui, il y a bien eu une hausse des licenciés en 2021-22, de 14%, et je tiens à souligner que chaque compétition a délivré son champion, après deux années difficiles. Quant à 2022-23 : je reste vigilant dans les comparaisons, il faut les faire à date. Aucune ligue n’avait 6 niveaux hormis l’Occitanie, cette harmonisation était nécessaire. Et cette réforme est une bonne opération, car elle va créer une homogénéité bénéfique.
Vous êtes dans votre rôle de pointer ce qui fonctionne moins bien, mais je crois que globalement et majoritairement, tout se passe bien. Nous restons à l’écoute des acteurs du rugby amateur que vous connaissez bien. Nous tirerons des conclusions de cette réforme en fin de saison, et il sera temps pour vous de m’interroger à ce moment-là.