Il nous révélait fin août dernier qu’il y avait un plan B et C pour organiser les championnats amateurs de séries, sans trop de gêne. Un mois plus tard Alain Doucet clamait qu’arrêter la saison était inenvisageable. La semaine dernière, le président de la Ligue Occitanie était monté au créneau auprès des préfets avec un courrier officiel, pour permettre la pratique du rugby dans des conditions acceptables, craignant de devoir arrêter tous les championnats. L’annonce du confinement a sonné le glas de tout espoir inutile obligeant la FFR à suspendre les compétitions jusqu’en janvier 2021. Mais aussi d’annuler les phases finales de la fédérale 2 à la 4ème série. Mais le président occitan entend bien faire bouger les lignes…
Président, ce que vous redoutiez le plus il y a un mois, est finalement arrivé…
C’est sûr. Suspendre les championnats était encore inenvisageable fin septembre. Les choses évoluent à la même vitesse que la pandémie. Les instances du rugby français se calquent sur les décisions gouvernementales, et c’est tout à fait normal. Nous nous devions d’annoncer la suspension des championnats.
Avec une reprise annoncée pour janvier 2021…
Oui, mais il faut se montrer mesuré et humble face à cette épidémie. Le confinement est annoncé pour quatre semaines. S’il s’avère suffisant, et c’est le scénario le moins pire, les clubs pourront reprendre les entraînements en décembre et les matchs en janvier. Car il va de soi que médicalement parlant, il faudra laisser le temps à toutes et tous, de s’entraîner à nouveau avant de rejouer en compétition, c’est évident.
La FFR a aussi annoncé l’annulation des phases finales, afin de pouvoir terminer la saison régulière. Quel est votre point de vue sur cette décision ?
Il faudra rattraper le retard cumulé, donc cette décision est somme toute logique. Ceci dit, je n’oublie pas que nous avons été la seule Ligue à décerner des titres de champions régionaux 2020 avec des phases finales disputées sur un jour, début septembre, et qui ont été un grand succès. C’était un choix de notre part, assumé. Aujourd’hui, la situation est différente. Il faut réfléchir bien sûr, mais il est hors de question de dire à un club qu’il terminera sa saison en mars. Et donc, pour répondre à votre question précisément, je ne vais pas me cacher : oui, je veux qu’il y ait des phases finales à la fin de cette saison. Et nous allons tout faire dans ce sens !
Comment ?
Nous avons un mois devant nous pour modeler la suite de la compétition en Occitanie. Donc, on ne va pas se précipiter, mais on va y travailler très sérieusement. Si l’on met de côté l’incertitude sanitaire, qui vient de nous démontrer qu’il fallait faire preuve de retenue, et si je ne raisonne qu’en terme de calendrier sportif, je pense que c’est possible. Concrètement, nous devons en théorie donner les qualifiés pour le championnat de France début avril, pour permettre à la saison régulière de se terminer. Or, ces phases finales nationales, on le sait désormais, n’auront pas lieu. Ces dates libérées doivent nous permettre d’envisager des quarts, des demies et des finales pour tous les niveaux de séries, puisque nous avons jusqu’au 30 juin prochain pour y parvenir.
« Il faut préserver la santé de toutes et tous. Et permettre au rugby amateur de trouver sa place dans nos vies. »
Quid des championnats féminins ?
Nous envisageons d’en faire de même avec tous les championnats féminins régionaux, en agissant avec les moyens sanitaires du moment, je le répète. Et je le redis avec force, il est hors de question de laisser les clubs sans jouer à partir du mois d’avril. Nous allons tout faire pour les concerner jusqu’au 30 juin, via des phases finales donc, mais aussi une Coupe d’Occitanie.
La Nationale, la fédérale 1, les Espoirs et l’Elite féminine sont encore en attente de pouvoir jouer « normalement » sans suspension de match. En revanche, les clubs de fédérale 2 et 3 sont d’ores-et-déjà contraints de respecter le confinement et privés de phases finales. Est-ce juste selon vous ?
Ce que je sais, c’est qu’il faut s’adapter au cas par cas, et ce n’est vraiment pas évident. Mais je vais vous donner un scoop : sur la base du volontariat, avec la bénédiction de la Fédération, je proposerai aux clubs de fédérale 2 et 3 d’Occitanie de participer à des phases finales. Ils ne seront pas champions de France certes, ça n’aura sans doute pas la même saveur, mais ils seront champions d’Occitanie, ce qui n’est pas rien quand même. Et puis, ces clubs joueront avec la motivation de se qualifier, d’aller disputer un quart de finale, une demi-finale, une finale, un titre. Le plus important aujourd’hui, c’est d’avoir une vision sur le court et le moyen terme. Pour le reste, nous devons nous adapter au monde qui nous entoure. Nous aurions tous préféré ne pas vivre cette pandémie, mais c’est ainsi. Il faut préserver la santé de toutes et tous. Et permettre au rugby amateur de trouver sa place dans nos vies.