Agression de l’arbitre – RC du Las – Toulon : « Ne condamnez pas un club pour l’acte isolé d’un imbécile ! »
Simon Lloret, jeune arbitre de 19 ans au sein de la Ligue Sud, lors de la rencontre de Régionale 2 entre le Racing Club du Las et le Rugby Club du Beausset a été victime d’un coup de poing donné par un joueur varois. Une agression qui suscite l’émoi et l’indignation dans toute la famille du rugby amateur. La solidarité aussi est de mise pour soutenir le jeune Simon. Notre diffusion du #Jesuisarbitre ce lundi a été massivement partagé et commenté.
Nous avons donc contacté le Racing Club du Las, pour avoir plus d’informations sur les faits, les réactions et leurs conséquences. Patrick Aicardi, très affecté depuis dimanche, n’a pas souhaité s’exprimer. C’est donc un dirigeant, ancien joueur du club toulonnais, qui a été mandaté pour répondre à nos questions…
Première question, tout d’abord, que s’est-il passé exactement ?
Suite à des réprimandes répétées, notre joueur a pris un carton rouge. Au moment de sortir du terrain, alors que l’arbitre allait siffler un coup d’envoi, ce joueur a fait demi tour, et il a donné un coup de poing, par derrière, à l’arbitre.
Quel a été votre réaction à ce moment-là ?
Celle de tout le monde sur et en dehors du terrain, abasourdi, anéanti et révolté aussi. Le club a revu le jour il y a cinq ans, nous avons une école de rugby qui se porte bien, avec une centaine de minots, avec un projet pédagogique fort, basé sur des valeurs universelles. Certains étaient présents au moment des faits, j’en ai parlé immédiatement avec eux. Ce joueur, pardon, cet imbécile, car il n’y a pas d’autres mots, a, en quelques secondes, ruiné des années d’efforts de la part de dirigeants, de bénévoles pour réhabiliter le Racing Club du Las.
On vous sent en effet marqué mais aussi remonté contre ce joueur…
Oui car je le connais depuis l’école de rugby, tout le monde le connaît. Il a plus de trente ans. C’est un râleur, mais il était impossible d’imaginer qu’il puisse dégoupiller ainsi.
« Je ne sais pas ce qui m’a pris »
Comment explique-t-il ce geste ?
Il ne l’explique pas, il a juste dit « Je ne sais pas ce qui m’a pris », mais qu’il avait compris, aussitôt le coup porté, qu’il avait fait une grosse connerie, et qu’il regrettait. C’est un moindre mal, mais c’est trop facile de parler ainsi après un tel acte, on ne peut pas tout pardonner dans la vie. Ce qui m’attriste aujourd’hui, c’est que je sais ce qui nous attend désormais… Du moins je le crains fortement.
C’est-à-dire ?
Les gens auront vite fait de faire l’amalgame, de nous juger, dire que c’est encore une équipe du Var, et pour les plus anciens, dire que c’est encore le club du Las, qui traînait une réputation d’équipe rugueuse en son temps.
Certes, mais les passionnés de rugby, voient passer les informations, et les clubs du Var sont souvent cités dans des histoires de bagarres et/ou de violence, anciennes et plus récentes…
Oui, certains vont s’en donner à coeur joie de nous mettre la tête sous l’eau, de pointer du doigt notre club de quartier, et plus généralement les autres clubs du coin qui ont une certaine réputation. Mais dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, il s’agit d’un acte isolé, commis par, excusez-moi, un énergumène. On ne peut pas et ne veut pas défendre l’indéfendable, que les choses soient bien claires. On se désolidarise simplement et complètement de ce geste fou.
Comment a réagi le reste de l’équipe après ce geste fou justement ?
Certains de nos joueurs sont allés engueulés le fautif. Et pas tendrement. J’en ai vu d’autres qui étaient en pleurs. La plupart sont allés voir l’arbitre aussi évidemment. Vous savez, dans notre équipe, il y a des pères de famille, l’arbitre en question est jeune, très jeune. Il était important de lui témoigner notre soutien, lui parler, le rassurer aussi, et lui dire combien nous étions navrés. Il a bien compris qu’il s’agissait d’un acte isolé.
Pour conclure, qu’attendez-vous des instances ? Craignez-vous des sanctions lourdes contre le club ?
On a contacté le Comité. On sait que notre joueur, qui ne fait évidemment plus partie du club, sera sanctionné sportivement et au civil. Mais nous espérons qu’aucun amalgame ne sera fait, qu’il n’y aura pas de sanction collective. Nous sommes tous bénévoles, et il y en a de moins en moins, nous donnons tous de notre temps avec passion. On ne veut pas voir le travail de plusieurs années tomber comme un château de cartes. Donc nous disons juste : « Ne condamnez pas un club pour l’acte isolé d’un imbécile !«
De son côté le RC du Beausset, a publié de son côté le communiqué ci-dessous pour apporter son soutien à Simon Lloret.
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