Les remous de ces derniers jours causés par l’éviction des entraîneurs et leurs déclarations qui ont suivies (voir articles de la semaine précédente), n’étaient pas de nature à aider à une préparation sereine d’un match au sommet. Qui plus est quand celui était positionné en match reporté le jour où beaucoup avaient prévu de s’octroyer un week-end de repos. C’est pourquoi, Boulogne, même en position de leader, était dos au mur. L’adversaire avait en plus le don de raviver de mauvais souvenirs, puisque Mazères les avait privé d’un titre régional en mai dernier…
Mais il était dit que les joueurs avaient envie de prouver à eux-mêmes et à tous ceux qui les avaient pointé du doigt ces derniers jours, que l’équipe avait de la ressource. Et si Mazères a tenu son rang pour contester le plus longtemps possible la domination locale (10-7 à la pause), Boulogne l’emportait logiquement, avec un bonus offensif à la clé, 36-14. De quoi remettre l’église au centre du village…
Fabrice Sabathier (capitaine Boulogne) ne cachait pas sa satisfaction : « On avait beaucoup d’appréhension sur ce match par rapport au contexte extra sportif du club, qui, il faut le dire, ne nous regarde pas, même si cela nous pèse. Malgré cela , c’était à nous, les joueurs, de montrer que notre envie de bien figurer dans ce championnat restait intacte. On a bien travaillé toute la semaine passée, malgré le nombre d’absents important due au blessures et suspension. On a été solidaire dans le combat et appliqué sur les consignes. On a pris énormément de plaisir sur ce match, avec il faut le dire une bonne équipe en face. Il faudra continuer avec cet état d’esprit jusqu’à la fin de la saison ».
Côté Mazères, Jimmy Marchandise (co-entraîneur) reconnaissait la supériorité de son adversaire du jour, tout en se projetant dans l’avenir : « Les spectateurs, malgré une pelouse hivernale, ont dû apprécier le jeu envoyé par les deux équipes. On s’est présenté avec une équipe remaniée à cause du report et de blessés. Au vu de nos déplacements catastrophiques, on avait prévenu les joueurs que si on n’y mettait pas du cœur et de l’envie on allait passer une sale après-midi. Nos joueurs ont répondu présent une mi-temps.. On était encore dans les clous mais dès la reprise de Boulogne qui avait vraiment à cœur de gagner à la maison contre leur « bête noire « , a mis la marche avant. C’était un bon match, face à une belle équipe, donc une belle après-midi de rugby jouée dans un excellent esprit. On a joué avec nos armes, mais je suis fier de mon équipe qui a su montrer un visage guerrier, du moins pendant une mi-temps. Surtout contre un adversaire qui malgré les problèmes internes connus, a su répondre présent et nous a démontré qu’avec le groupe de qualité qu’ils ont et malgré les absents importants, il fallait, et il faudra, compter sur eux. Je crois aussi en mon groupe, qui même dans les moments difficiles, répond présent. On va serrer les dents et faire honneur à notre clocher jusqu’au bout. »