Du 19 août au 10 septembre se déroulait en Bretagne la Coupe du Monde Militaire (ou World Defence Rugby 2023). Une compétition lors de laquelle l’équipe de France a été, au bout du suspense, sacrée face aux double-tenants fidjiens. L’occasion de revenir sur ces trois folles semaines avec Franck Tebaldini et Yohan Meneghel, les deux joueurs de Saint-Sulpice sur Lèze de la sélection… (Par Marco Matabiau).
A tout seigneur tout honneur, avec le capitaine Yohan Meneghel (37 ans), qui nous en dit davantage sur son arrivée en équipe nationale : « Tout a démarré quand mon pote Rémi Zuppel, un ancien pilier de « Saint-Sul » qui avait disputé l’édition de 2015, m’a dit qu’ils recherchaient un gars polyvalent, capable de jouer 2 ou 8. Évidemment, j’ai accepté et j’ai signé un contrat avec l’Armée de Terre ».
Enrôlé à la 1ère TP de Francazal, Yohan dispute quelques matchs, tout d’abord en 2019 (à Metz) le Challenge Foch Ronarc’h, qui oppose l’Armée de Terre à la Marine (à l’image du « Army-Navy » du football américain universitaire), puis le « crunch » contre les homologues anglais. Il intègre ensuite le XV de la Défense à l’occasion d’un match contre l’Irlande. Il jouera, avec son coéquipier saint-sulpicien Ludovic Caujolle (un redoutable gaucher), la Coupe du Monde 2019 au Japon, lors de laquelle la France terminera à la troisième place.
« Tout le monde était vraiment soudé »
Pour sa part, Franck Tebaldini (26 ans), demi de mêlée de son état, intègre la sélection plus récemment : « C’est Yohan qui m’en a parlé. Ils recherchaient un 9. L’entraîneur Philippe Vergeladi est venu nous voir jouer lors du huitième retour à Berre l’Etang. On en a discuté, et j’ai bien entendu accepté. J’ai donc signé un contrat de deux ans en tant de réserviste militaire, au Centre National des Sports et de la Défense de Fontainebleau ». La préparation débutant le 3 juin, Franck ne peut y prendre part dès le début, puisqu’encore en course dans les phases finales avec l’USSS.
Justement, la préparation : « On était sur des blocs de 10 jours. Du 3 au 13 juillet, puis du 23 juillet au 4 août. Enfin, un peu plus court avant le début de la compétition, du 7 au 15 août. En Bretagne, notre camp de base se trouvait à Lanester, sur la base des Commandos Marine ». Franck Tebaldini garde d’ailleurs un excellent souvenir de ces moments pré-compétition : « De suite, il y a avait une excellente entente. Tout le monde était vraiment soudé, avec un objectif commun: aller chercher le titre ». Même son de cloche chez le capitaine Meneghel : « L’ambiance dans le groupe était formidable. On a réussi à former un groupe uni en très peu de temps ».
Entrée dans le vif du sujet le 19 août, avec une rencontre inaugurale contre l’Australie. Yohan Meneghel se souvient : « On avait tout de même une petite appréhension. On voulait attaquer le tournoi du mieux possible ». Pour une belle entame, le public de Plouzané est servi : victoire 31-8 des Tricolores. Deuxième levée contre le Japon, qui avait, à domicile il y a quatre ans de cela, posé de gros soucis aux Français. Pas une ombre au tableau cette fois: succès 52-3. Enfin, le dernier match de poule face aux Pays-Bas est très largement dominé (125-3). Trois matchs, trois victoires. Place aux demi-finales.
L’adversaire qui se dresse devant les Bleus n’est autre que la Nouvelle-Zélande. De l’aveu même de Franck Tebaldini, « ça a été très difficile. On ne fait pas une bonne première période. On les domine en mêlée, néanmoins on est souvent sanctionnés. On fait un meilleur second acte ». Pour concrétiser, la France s’en remet à la botte de Romain Lombard, l’ouvreur du Club Sportif Nuiton. Le meilleur réalisateur de Fédérale 1 (en 2022/ 2023) inscrit tous les points des siens, qui l’emportent 21 – 15. Le demi de mêlée saint-sulpicien poursuit : « On avait déjà passé un gros morceau. Un autre, encore plus gros, se présentait devant nous ».
Et comment ! Les Fidjiens, vainqueurs lors des éditions 2015 et 2019, avaient tout pour inquiéter. Dix-huit des membres de l’effectif avaient en effet effectué la préparation avec l’équipe nationale, composée faut-il le rappeler des Botia, Radradra, Waisea, Matavesi ou encore Tuisova.
A Vannes, dans un Stade de la Rabine rempli de 9000 spectateurs, le match tient toutes ses promesses face aux hommes du Pacifique qui, comme le dit Yohan Meneghel, « se font des passes on ne sait pas comment, et ça arrive toujours dans les bras. Ils sont excellents dans le désordre ». 19 – 19 à la fin du temps réglementaire, 22 – 22 à la 99ème, jusqu’à l’ultime pénalité de Lombard. Le capitaine français se souvient: « Là, je suis parti loin, tout seul. Je n’ai même pas regardé la pénalité. Quand j’ai compris qu’il l’avait mise, j’ai fondu en larmes ». Succès tricolore 25 – 22 au bout du bout.
L’heure ensuite d’aller recevoir la Coupe du Monde et de la soulever devant un public breton conquis. « Bien entendu, ça reste le grand moment de la compétition. En plus, je mets un terme à ma carrière derrière ça. C’est du bonus ». Franck Tebaldini reconnait quant à lui que « la première fois que j’ai mis le maillot, que j’ai entendu la Marseillaise, c’est quelque chose. Une très forte émotion ».
Après l’effort venait le réconfort. Les joueurs et le staff ont fêté le titre au Raid, un établissement de nuit lorientais privatisé pour l’occasion. Jusqu’aux alentours de sept heures du matin, moment choisi par une petite douzaine de courageux pour rejoindre Paris et continuer la célébration au Café Bastille. Toutefois, pas question de faire une révolution. Juste de refaire le match pour la centième fois en 24 heures.
Du 19 août au 10 septembre se déroulait en Bretagne la Coupe du Monde Militaire (ou World Defence Rugby 2023). Une compétition lors de laquelle l’équipe de France a été, au bout du suspense, sacrée face aux double-tenants fidjiens. L’occasion de revenir sur ces trois folles semaines avec Franck Tebaldini et Yohan Meneghel, les deux joueurs de Saint-Sulpice sur Lèze de la sélection… (Par Marco Matabiau).
A tout seigneur tout honneur, avec le capitaine Yohan Meneghel (37 ans), qui nous en dit davantage sur son arrivée en équipe nationale : « Tout a démarré quand mon pote Rémi Zuppel, un ancien pilier de « Saint-Sul » qui avait disputé l’édition de 2015, m’a dit qu’ils recherchaient un gars polyvalent, capable de jouer 2 ou 8. Évidemment, j’ai accepté et j’ai signé un contrat avec l’Armée de Terre ».
Enrôlé à la 1ère TP de Francazal, Yohan dispute quelques matchs, tout d’abord en 2019 (à Metz) le Challenge Foch Ronarc’h, qui oppose l’Armée de Terre à la Marine (à l’image du « Army-Navy » du football américain universitaire), puis le « crunch » contre les homologues anglais. Il intègre ensuite le XV de la Défense à l’occasion d’un match contre l’Irlande. Il jouera, avec son coéquipier saint-sulpicien Ludovic Caujolle (un redoutable gaucher), la Coupe du Monde 2019 au Japon, lors de laquelle la France terminera à la troisième place.
« Tout le monde était vraiment soudé »
Pour sa part, Franck Tebaldini (26 ans), demi de mêlée de son état, intègre la sélection plus récemment : « C’est Yohan qui m’en a parlé. Ils recherchaient un 9. L’entraîneur Philippe Vergeladi est venu nous voir jouer lors du huitième retour à Berre l’Etang. On en a discuté, et j’ai bien entendu accepté. J’ai donc signé un contrat de deux ans en tant de réserviste militaire, au Centre National des Sports et de la Défense de Fontainebleau ». La préparation débutant le 3 juin, Franck ne peut y prendre part dès le début, puisqu’encore en course dans les phases finales avec l’USSS.
Justement, la préparation : « On était sur des blocs de 10 jours. Du 3 au 13 juillet, puis du 23 juillet au 4 août. Enfin, un peu plus court avant le début de la compétition, du 7 au 15 août. En Bretagne, notre camp de base se trouvait à Lanester, sur la base des Commandos Marine ». Franck Tebaldini garde d’ailleurs un excellent souvenir de ces moments pré-compétition : « De suite, il y a avait une excellente entente. Tout le monde était vraiment soudé, avec un objectif commun: aller chercher le titre ». Même son de cloche chez le capitaine Meneghel : « L’ambiance dans le groupe était formidable. On a réussi à former un groupe uni en très peu de temps ».
Entrée dans le vif du sujet le 19 août, avec une rencontre inaugurale contre l’Australie. Yohan Meneghel se souvient : « On avait tout de même une petite appréhension. On voulait attaquer le tournoi du mieux possible ». Pour une belle entame, le public de Plouzané est servi : victoire 31-8 des Tricolores. Deuxième levée contre le Japon, qui avait, à domicile il y a quatre ans de cela, posé de gros soucis aux Français. Pas une ombre au tableau cette fois: succès 52-3. Enfin, le dernier match de poule face aux Pays-Bas est très largement dominé (125-3). Trois matchs, trois victoires. Place aux demi-finales.
L’adversaire qui se dresse devant les Bleus n’est autre que la Nouvelle-Zélande. De l’aveu même de Franck Tebaldini, « ça a été très difficile. On ne fait pas une bonne première période. On les domine en mêlée, néanmoins on est souvent sanctionnés. On fait un meilleur second acte ». Pour concrétiser, la France s’en remet à la botte de Romain Lombard, l’ouvreur du Club Sportif Nuiton. Le meilleur réalisateur de Fédérale 1 (en 2022/ 2023) inscrit tous les points des siens, qui l’emportent 21 – 15. Le demi de mêlée saint-sulpicien poursuit : « On avait déjà passé un gros morceau. Un autre, encore plus gros, se présentait devant nous ».
Et comment ! Les Fidjiens, vainqueurs lors des éditions 2015 et 2019, avaient tout pour inquiéter. Dix-huit des membres de l’effectif avaient en effet effectué la préparation avec l’équipe nationale, composée faut-il le rappeler des Botia, Radradra, Waisea, Matavesi ou encore Tuisova.
A Vannes, dans un Stade de la Rabine rempli de 9000 spectateurs, le match tient toutes ses promesses face aux hommes du Pacifique qui, comme le dit Yohan Meneghel, « se font des passes on ne sait pas comment, et ça arrive toujours dans les bras. Ils sont excellents dans le désordre ». 19 – 19 à la fin du temps réglementaire, 22 – 22 à la 99ème, jusqu’à l’ultime pénalité de Lombard. Le capitaine français se souvient: « Là, je suis parti loin, tout seul. Je n’ai même pas regardé la pénalité. Quand j’ai compris qu’il l’avait mise, j’ai fondu en larmes ». Succès tricolore 25 – 22 au bout du bout.
L’heure ensuite d’aller recevoir la Coupe du Monde et de la soulever devant un public breton conquis. « Bien entendu, ça reste le grand moment de la compétition. En plus, je mets un terme à ma carrière derrière ça. C’est du bonus ». Franck Tebaldini reconnait quant à lui que « la première fois que j’ai mis le maillot, que j’ai entendu la Marseillaise, c’est quelque chose. Une très forte émotion ».
Après l’effort venait le réconfort. Les joueurs et le staff ont fêté le titre au Raid, un établissement de nuit lorientais privatisé pour l’occasion. Jusqu’aux alentours de sept heures du matin, moment choisi par une petite douzaine de courageux pour rejoindre Paris et continuer la célébration au Café Bastille. Toutefois, pas question de faire une révolution. Juste de refaire le match pour la centième fois en 24 heures.