Double surprise pour celui qui a été inscrit par un coéquipier, et qui a finalement remporté notre concours de « beauté ». Mais est-ce si surprenant quand on se fait appeler « le beau » ou « captain beauté » ? William Tormo, le grand brun d’1.80m pour 90kg est en effet le capitaine de Tricastin, le club de ses débuts qu’il a retrouvé pour boucler la boucle. C’est qu’il a un beau parcours et de belles valeurs notre nouveau Mister RugbyAmateur, et nous en sommes très fiers.
Après tout, ne dit-on pas que c’est dans les vieux « beaux » que l’on fait les meilleures soupes ? Présentation d’un joueur atomique et d’un homme (travaillant dans le nucléaire) qui fait l’unanimité…
William, te voilà élu Mister RugbyAmateur 2023. Quel est ton premier sentiment ?
Je suis à la fois étonné, car il y avait une forte concurrence avec tous ces jeunes aux abdos bien dessinés. Et puis honoré aussi, car je suis un fidèle lecteur de RugbyAmateur, c’est très flatteur.
Pourquoi et comment s’est passée ton inscription ?
Je regardais la télé, j’étais sur mon canapé, et puis mon téléphone s’est mis à vibrer d’un coup, et de plus en plus. J’ai vite compris qu’il se passait quelque chose « d’anormal » (rires). Car oui, il y a un petit malin qui m’a inscrit, Maxime Raymond, notre talonneur. Pour le coup, il s’est envoyé notre talon. Je lui ai demandé « pourquoi moi ? » et il m’a répondu que j’étais le seul à pouvoir représenter Tricastin !
En même temps, tu as des surnoms qui te prédestinaient à être candidat. Tu peux les donner pour nos lectrices et lecteurs ?
(Rires) On m’appellle « le beau » ou « captain beauté ».
Ton entourage s’est manifesté pour te féliciter ?
Oh oui (rires). J’ai même mon coach qui m’a dit qu’avec un tel titre, je me devais de jouer une saison de plus !
Comment as-tu découvert le rugby et quel est ton parcours ?
Mon père était rugbyman, mais il ne m’a jamais poussé à jouer. En revanche, je me souviens d’avoir regardé un match à la télé quand j’étais tout petit. Je devais avoir 4 ou 5 ans, ça m’a attiré de suite. J’ai débuté à cet âge là à Tricastin. A 15 ans, je suis parti à Romans, et puis j’ai été pris avec les espoirs à Bourgoin. J’ai joué quelques matchs en Top 16 et Top 14. A 25 ans, je suis parti à Chambéry, et puis je suis revenu dans le club de mes débuts.
« Mister RugbyAmateur ? Mon plus beau trophée ! Surtout à mon âge… »
Qu’est-ce que le rugby t’a apporté ?
Je ne vais pas être très original en disant l’esprit d’équipe, mais c’est tellement vrai. On parle des valeurs du rugby, elles existent bien. Et pour tout dire, ça ne s’arrête jamais, on apprend tout le temps avec ce sport, les relations humaines sont différentes et enrichissantes en fonction des personnes que l’on rencontre
Justement, à 37 ans, tu évoques ta retraite sportive, l’heure de faire un bilan. Quels ont été tes joueurs préférés ?
A l’époque, j’aimais beaucoup Richard Dourthe, dans son style bien à lui. Yannick Jauzion dans un autre registre. Et puis comment ne pas citer Florian Fritz, avec qui j’ai eu le plaisir de jouer. Je ne cite que des centres en fait… bon en même temps c’est mon poste, même si j’ai pu dépanner à l’aile ou à l’ouverture parfois.
Tu parlais de Florian Fritz, car tu as joué avec lui à Bourgoin…
Oui, c’est un grand privilège pour moi. Bourgoin, c’était un club extraordinaire, on oublie souvent tous les joueurs qui en sont sortis. J’ai la nostalgie de ces belles années, pas si lointaines, où le CSBJ se battait pour remporter le Brennus, et faisait partie des meilleures équipes françaises.
Et puis ton deuxième club de coeur, c’est évidemment Tricastin, où tu vas finir ta carrière…
Tricastin, c’est un club famille, où je me sens bien. Après Bourgoin, je suis parti à Chambéry, je m’y suis fait les croisés. Le moment d’une grosse remise en question. Revenir dans le club de mes débuts était une envie et une évidence. J’y suis revenu avec grand plaisir, on m’a proposé d’être entraîneur-joueur, mais je ne le sentais pas. Je préfère être joueur à 100% et entraîneur, si ça se présente, à 100% aussi. C’est compliqué d’être les deux.
En tout cas, te voilà joueur à 37 ans, et donc Mister RugbyAmateur !
Je n’ai jamais soulevé un bouclier en séniors, j’ai été champion du Lyonnais en sélection jeunes, vice champion avec Romans contre l’USAP, mais je pense que je viens de remporter là, mon plus beau trophée, surtout à mon âge (rires). Je le répète, la concurrence était rude, avec ces jeunes qui ont des abdos bien dessinés. La photo où l’on me voit plus jeune, sur un calendrier, montre bien que je n’ai pas les mêmes. J’en profite pour remercier toutes les personnes qui ont voté pour moi, car sincèrement, je ne m’y attendais pas. J’espère faire honneur à ce titre.