Après avoir passé 10 ans au club en tant que joueur, David Lagrange s’est vu proposé la présidence de l’Avenir Valencien cette année, avec Bernard Le Corre. Un challenge qu’il ne pouvait refuser, d’autant qu’un retour au club lui trottait dans la tête, mais pas forcément à ce poste. Une restructuration appuyée également par l’arrivée de quinze nouveaux dirigeants au comité directeur, dont plusieurs anciens joueurs. Pour que le club azur et bleu retrouve son identité, basée sur des valeurs familiales et conviviales, qui s’étaient un peu estompées ces dernières années avoue le néo co-président. Le premier succès de la saison (13-9), acquis de haute lutte face à Oloron, permet d’être optimiste. (par Tim Horan)
Président, quel bilan faites-vous de la saison passée ?
Il est clair que les objectifs n’ont pas été remplis car nous avons manqué la qualification. Il faut dire qu’avec un début saison chaotique et la démission au bout de quelques matchs d’un des entraîneurs, ce n’était pas évident. Mais je retiens la belle réaction en deuxième partie de championnat où l’équipe n’a connu qu’une défaite.
Vous ratez la qualification d’un rien…
La qualification se joue à un essai face à Blagnac, ce qui a permis à Castanet de se qualifier. Les joueurs l’ont vécu comme une grosse frustration. Il faudra donc éviter de commettre les mêmes erreurs pour bien démarrer la saison. On a aussi réglé quelques soucis internes où des problèmes de communications étaient exposés dans des moments pas forcément opportuns durant la saison.
Dans ce contexte de changement, comment s’est déroulée la reprise cet été ?
Le groupe a repris tôt, le 21 juillet, sous la houlette de Patrick Diniz et David Tastet. Car le bloc de quatre matchs qui nous attend en septembre sera capital pour lancer la saison. Puis les joueurs sont partis trois jours fin juillet en stage à La Teste, avec la volonté de sortir du cadre rugby mêlant des activités ludiques et des grosses séances de préparation physique, dirigées par notre préparateur physique Manu Saint-Martin. On a pu jauger ainsi l’état de forme des joueurs et globalement le ressenti a été positif. Les matchs amicaux ont pu le confirmer, puisque l’on gagne contre Rodez 21 à 14 chez eux, puis on fait match nul 7 à 7 à Castanet. Récemment une opposition contre les espoirs d’Agen a permis d’emmagasiner de la confiance avant le début du championnat.
Des changements également dans l’effectif ?
On enregistre quatorze départs pour douze arrivées, avec la volonté de miser sur des jeunes pour amener plus de vitesse, notamment derrière. Ces jeunes seront encadrés par des joueurs plus expérimentés comme Baptiste Bouquet qui vient de Lavaur. Ce choix de la jeunesse s’explique aussi car notre budget est descendu à 1 million d’euros cette année. On aura donc cinq joueurs professionnels contre huit l’an dernier, avec comme priorité de recruter des jeunes notamment des espoirs d’Agen et de Montauban, en recentrant plus géographiquement notre recrutement. On s’efforcera également de les accompagner en sollicitant nos réseaux et partenaires dans leur recherche d’emploi et de formation, car on s’aperçoit que de nombreux jeunes espoirs sont laissés à l’abandon par certains clubs. Le pari sera de leur faire confiance pour les garder, ce sera la priorité si l’on veut reconstruire sur le moyen et long terme. Dans le passé, le club n’a certainement pas su être assez réactif pour les impliquer et les intégrer. Ces jeunes ont besoin de reconnaissance pour se sentir bien dans un club. On a d’ailleurs eu la bonne surprise avec trois jeunes qui au départ sont venus pour renforcer l’équipe 2, mais au vu de leur prestation, ils auront sûrement du temps de jeu voir plus en équipe 1.
Avec tous ces changements, quels sont vos objectifs ?
La qualification, en finissant dans les quatre premiers de la poule. On est conscient que l’effectif a été remanié mais le challenge semble jouable. De même pour l’équipe réserve, qui a connue sa plus mauvaise saison l’année dernière avec seulement deux victoires. Le but est de la renforcer cette année pour se qualifier, avec deux anciens joueurs de génération différente pour les entraîner.
Votre avis sur la poule ?
Aix et Auch sont les deux grosses écuries de la poule, mais ça laisse de la place derrière même si Oloron figure toujours très bien chaque année. Sans oublier Blagnac qui semble s’être sérieusement renforcé.
Comment jugez-vous le niveau de Fédérale 1 ?
C’est un rugby à deux vitesses en Fédérale 1 : ceux qui jouent et qui ont les moyens de viser la Pro D2 et ceux qui veulent ou qui ne peuvent que se maintenir.
Et pour votre club, une montée en Pro D2 est-elle envisageable ?
On va déjà tenter de pérenniser le club en Fédérale 1 avec la qualification tous les ans comme objectif, on pourra dire que l’on aura rempli une bonne partie des objectifs. Pouvoir bien figurer à ce niveau est tout de même une belle réussite pour cette ville de 5000 habitants, appuyée par une réelle volonté politique. Mais l’équilibre reste fragile dans un bassin économique difficile, avec une recherche perpétuelle de partenaires économiques pour nous accompagner. Car sans leur aide, cela pourrait être rapidement très problématique.