Qu’importe la distance, le temps, qu’il fasse presque zéro entre tribunes ou sur la pelouse, qu’il s’agisse des réservistes U20, annoncez un match de l’équipe de France dans votre région et la magie opérera immédiatement. Pour preuve, les 1 200 personnes ayant franchis les guichets du stade de Castanet dimanche, pour la plus grande joie de la Ligue Occitanie, organisatrice de l’événement. Rencontre amicale pour les uns, préparatoire au tournoi des Six Nations pour les Italiens, le staff de l’équipe de France procéderait à une large revue d’effectif avec en ligne de mire : le tournoi Rugby Europe de février (contre l’Espagne, le Portugal et le Canada), le Tournoi des Six Nations U20 mais aussi le prochain championnat du monde U20 en Argentine. Mais qu’elle serait la valeur de cette équipe de France après seulement quatre jours de regroupement, des joueurs sans réels automatismes entre eux ? Et qu’elle serait la motivation du groupe italien, en recherche de sensation et de certitudes face aux Bleuets bis ?… (par Beud Spencer et Wildon, photos Wildon)
Les dix premières minutes de la rencontre se résument en un round d’observation, où la principale idée en tête de chaque équipe est de ne pas perdre le cuir et d’occuper le camp d’en face. Il faut attendre la 11e minute pour voir le score se débloquer. Sur une pénal-touche jouée par les Français, et une bonne combinaison avec les deux seconde-lignes qui perforent le rideau défensif, les Bleuets font un point de fixation puis font basculer le jeu sur l’aile opposée par un superbe coup de pied à l’anglaise que récupère Nathaël Hulleu, lequel s’en va inscrire sous les poteaux le premier essai du match, essai que Glénat bonifie tranquillement. Six minutes plus tard, sur une nouvelle poussée française, l’arbitre sanctionne durement l’indiscipline transalpine, Jacopo Trulla causant volontairement un en-avant alors que les Bleus sont en mesure d’inscrire un essai. Trulla regagne son banc pour dix minutes pendant que Mr Kenny indique un essai de pénalité en faveur de la France : le trou est fait (17e, 14-0)
Réduits à quatorze, les Italiens réagissent cependant et vont démontrer qu’ils ne sont pas malhabiles dans le jeu, notamment sur les ballons portés. Sur une touche jouée en fond de couloir, les Azzuri mettent une cocotte sur le feu qui transperce la défense française et se termine par l’essai non transformé de Nocera, somme toute logique au regard de l’action (22e, 14-5).
Loin de se laisser abattre, les joueurs de l’équipe de France vont marquer deux nouveaux essais en quatre minutes seulement et doucher les espérances italiennes. C’est tout d’abord l’essai de Credoz, bien propulsé en terre promise par l’ensemble du pack français, au terme de quarante mètres de poussée bleue et de pick-and-go ravageurs, Glénat transformant le tout (29e, 21-5). C’est ensuite la superbe percée, côté gauche, de Martin Dulon, funambule véloce en équilibre avec la ligne de touche, qui décale parfaitement Dumourtier lequel transperce le mince rideau défensif italien pour aller marquer l’essai sous les poteaux, rendant plus facile la vie de Glénat à l’heure de la transformation (33e, 28-5)
Si la messe semble avoir été dite au regard des deux derniers essais français et par l’écart déjà significatif à la marque, les Italiens ne baissent pas les bras. Bien au contraire même. Fort de leur art consommé du ballon porté, les Azzuri démontrent une fois de plus que leur maul est maîtrisé. Enfonçant la défense française avec une régularité admirable et sans à-coup, les Azzuri finissent dans l’en-but des Bleus, le pilier Matteo Drudi déposant le cuir derrière la ligne d’essai, sans que celui-ci soit transformé par Garbisi, lequel manque à nouveau les barres (44e, 28-10).
Dans une sorte de copier-coller de la première période, à l’essai italien les Français en claquent deux autres dans la foulée, démontrant qu’ils ne se démontent pas aussi facilement. Sur une attaque de première main et une combinaison travaillée aux entraînements, c’est Paul Recor qui transperce la défense adverse pour inscrire son essai lequel n’est pas bonifié (51e, 33-10)
Les Bleus déroulent et jouent parfaitement le coup dès que les espaces se font sentir, à l’image d’un petit coup de pied à suivre de Dolhagaray vers Ethan Dumortier. Le joueur de Lyon enclenche le turbo et s’en va plonger dans l’en-but italien sans aucune résistance adverse. Moura ne tremble pas à l’heure de la transformation et donne un peu plus d’ampleur à la victoire finale de l’équipe de France (73e, 40-10). L’année commence bien pour les Bleuets !
Les réactions
Sylvain Bégon (Entraîneur des avants, France) : Nous sommes très content sur l’investissement et les attitudes des joueurs qui sont avec nous depuis quatre jours seulement. Nous avons fait une bonne première mi-temps, très accomplie. La seconde période est moins bien sur l’ensemble, mais il n’en reste pas moins que les garçons ont fait un match de qualité.
Yann Peysson (capitaine de l’équipe de France) : Nous ne nous connaissions pas beaucoup, à part quatre joueurs avec qui nous sommes partis en Afrique du Sud cet été. Mais ce groupe a de la qualité et il fallait bien respecter les consignes des coaches. Ce que nous avons fait, avec réussite dans l’ensemble.
LA FEUILLE DE MATCH
A Castanet (Complexe sportif du Lautard) – France U20 – Italie U20 40-10 (Mi-temps : 28-5)
Pour la France : 6 essais de Hulleu (12), de pénalité (16), Credoz (30), Dumortier (33, 52), Recor (52), 4 transformations de Glenat (12, 30, 33) et Moura (73).
Pour l’Italie : 2 essais de Nocera (23) et Drudi (45).
Arbitre : M. Kenny (Irlande) assisté de MM. Coulon et Albert
France : Lotrian, Durand-Pradère, Burin, Guillard, Witz, Peysson (cap), Crédoz, Fournier, Coly, Glénat, Dulon, Moura, Dumortier, Hulleu, Brosset – Remplaçants : Bordelai, Zarantonello, Ikahehegi, Pacheco, Bazin, Zabalza, Dolhagaray, Recor, Laget.
Italie : Druddi, Taddia, Nocera, Stoian, Parolo, Turcato, Ruggeri (cap), Koffi, Fusco, Garbisi, Mba, Mori, Moscardi, Mastandrea, Trulla – Remplaçants : Michelini, Marinello, Zambonin, Maurizi, Borin, Piva, Bertaccini, Alongi, Finotto, Scagnolari, Da Re.