C’était la grosse affiche de rugby féminin dimanche dernier à Blagnac qui recevait Lille. Deux équipes encore invaincues, comptabilisant quatre victoire chacune, et qui visent naturellement la qualification en fin de saison. Un bon moyen de se tester donc, et de se remémorer une certaine demi-finale 2016…(par Beud Spencer)
Il y a des dimanches qui se suivent et d’autres qui ne se ressemblent pas. Le début de rencontre est à l’avantage des visiteuses qui se montrent plus agressives dans le bon sens du terme, et plus joueuses aussi. Le jeu est fluide, les locales ont du mal à contenir les assauts nordistes, et se mettent à la faute. Sur une pénal touche, Lille capte le cuir, forme une cocotte qui sera effondrée. Pénalité, les Lilloises prennent la mêlée , sûres de leurs forces. A raison, puisqu’elles enfoncent leurs rivales, essai d’Heitor (5-0, 18ème). Il n’y a qu’une seule équipe sur le terrain, bien organisée en défense et en attaque, il est très difficile pour Blagnac de réagir. Pertus inscrit trois nouveaux points face aux perches à la 23ème, puis à la 38ème. A 0-11, on serait tenté de dire que Blagnac-Saint-Orens s’en sort plutôt bien, en rentrant aux vestiaires.
Début du second acte, le BSORF semble vouloir donner une autre image. Les filles d’Eric Carrière et Nicolas Tranier sont plus agressives, prennent des initiatives, les Lilloises sont sur le reculoir, et finissent par craquer à la 55′. Essai de Raymond, pourtant victime d’une rage de dents le matin (5-11). Piquées dans leur orgueil, et surtout ne désirant pas connaitre la même mésaventure que l’an dernier (Blagnac était mené de vingt points à la mi-temps avant de l’emporter en fin de match), les Lilloises vont vite remettre la main sur le ballon à l’image de Tchouta omniprésente sur le pré. Blagnac se remet à commettre faute sur faute, et écope d’un carton blanc à la 58′ (adressé à Touye). Les visiteuses font le forcing et seront récompensées par une pénalité de Pertus, qui aura fait le plein (5-14, 62′). Elles maîtrisent le jeu, et ne seront plus inquiétées jusqu’à la fin du match. Touye recevant même un carton jaune au passage. Si la victoire lilloise est incontestable, l’attitude en fin de match des nordistes l’était un peu plus. En jetant des maillots prêtés par le BSORF au sol notamment, et en refusant de prendre part à la réception d’après match aussi. Vestiges de souvenirs passés ou de rancoeurs tenaces, il n’empêche que ce n’est pas très glorieux pour l’image du rugby féminin.
En attendant, le BSORF, désormais deuxième derrière Lille à deux points, aura l’occasion de se renouer avec la victoire en recevant une seconde fois consécutive. Ce sera contre Bobigny, un adversaire à prendre au sérieux malgré sa défaite à domicile également contre Montpellier lors de la dernière journée.
Les réactions
Damien Couvreur (entraîneur Lille): On a mis la main sur le jeu, même s’il y a des choses qu’il faut revoir. Les filles ont élevé leur niveau de jeu individuellement et ça c’est ressenti collectivement, on aurait pu concrétiser plus d’actions, mais nous sommes en construction, elles ont respecté les consignes et cette victoire nous satisfait bien sûr.
Eric Carrière (entraîneur Blagnac): nous avons été mauvais, il faut prendre de temps en temps des coups de pieds au cul. Nous n’avons pas été capables de gagner des duels individuels, avons manqué de bonne agressivité aussi. Je suis très déçu, les filles n’ont pas respecté les consignes. A l’inverse, les Lilloises ont fait un très bon match.
Laura Dimuzio (capitaine Lille): ça faisait trois ans que l’on perdait ici, la demi finale de la saison dernière nous a servi de leçon, nous sommes satisfaites de la victoire.
« et refusant de prendre part à la réception d’après match aussi. » Toulouse – Lille ne se fait pas en 1h de train (malheureusement) mais plutôt en 8h… les joueuses ont du quitter le stade 15 minutes après la fin du match pour ne pas louper leur train, sans prendre de douches « ce n’est pas très glorieux pour l’image du rugby féminin. » Les apparences sont parfois trompeuses…
Notre correspondant a plus stigmatisé le jet de maillots au sol que le départ précipité pour prendre le train, ce que nous comprenons plus facilement en effet Emeline. Bonne journée