-Carcassonne était donc le théâtre du dernier rendez-vous de l’élite féminine hier. Sous un ciel menaçant, et une température plus proche de l’automne que du printemps, Montpellier a donc décroché le titre national dans cette finale inédite. Mais que ce fut dur, et long à se dessiner. La faute des Toulousaines décomplexées, qui ont d’ores-et-déjà pris rendez-vous pour la saison prochaine…
On dit souvent qu’une finale ne se joue pas, mais qu’elle se gagne On dit aussi que l’expérience est un atout considérable dans ce genre de rendez-vous. Alors on pourra dire que Montpellier a su gérer cette finale avec ce surplus de confiance, et de maîtrise aussi en quelque sorte. Pourtant les Toulousaines ont poussé les Héraultaises dans leurs derniers retranchements, grâce à une envie manifeste, et une détermination qui auront été la marque de fabrique des Rouge et Noire cette saison. Les Stadistes auront fait la course en tête la majeure partie du temps (elles menaient 9-0 à la pause, vent dans le dos). Mais Montpellier, sans s’affoler, est revenu, et a marqué l’essai de la gagne à huit minutes du terme, prime à la fraîcheur physique peut être. Un essai transformé par Morgane Peyronnet, l’ancienne stadiste touche donc du bois, mais sa soeur jumelle Marion est convaincue qu’elle aussi aura ce bonheur. Nous aussi. L’Occitanie a de belles représentantes décidément…
Réactions
Morgane Peyronnet (Montpellier, ancienne stadiste également) : Ce sont des moments inoubliables d’être championnes de France. On s’était dit en début de saison qu’on pouvait faire quelque chose d’exceptionnel et on l’a fait ! C’est dingue je les aime trop (rires). On ne fait pas un grand match, Toulouse en revanche, a joué une merveilleuse finale, surtout en 1ère mi-temps, quand on était contre le vent et même en début de 2ème mi temps, mais on s’est pas affolées. On est revenues peu à peu dans la partie et ça s’est joué sur des tout petits détails : un rebond, un en avant. Je tiens vraiment à féliciter et remercier Toulouse pour cette superbe finale, nul doute qu’elles y reviendront avec tout le talent qu’elles ont et j’ai une énorme pensée pour ma sœur qui a fait une finale de folie.
Marion Peyronnet (Stade Toulousain) : On est triste de finir à 3 points du bouclier, mais je sais que cette défaite nous fera grandir pour la suite, on a un groupe jeune qui ne demande qu’à grandir. Aujourd’hui Montpellier gagne sur son expérience, c’est comme ça, mais je suis persuadé qu’on reviendra plus fortes, et qu’on soulèvera ce bouclier d’ici peu.
Prune Pégot (Montpellier) : Tout d’abord, c’est juste exceptionnel comme moment, être championne de France c’est ce que toute fille jouant au rugby peut rêver et aujourd’hui c’est la réalité. Toulouse est une très belle équipe et nous a vraiment mis en difficulté. A la mi-temps on perd 9-0 mais bizarrement le vestiaire était incroyablement calme, on savait qu’on allait avoir le vent en deuxième mi-temps et que c’est là que tout allait se jouer. On a su ne pas s’affoler et repartir ensemble. On dit souvent qu’a Montpellier il n’y a que des individualités mais aujourd’hui c’est une équipe et une famille qui ont gagnées. Jouer contre ses anciennes coéquipières c’est toujours particulier surtout quand c’est une finale, mais il fallait faire abstraction de tout ça pendant 80 minutes. C’est à la fois un sentiment de joie d’avoir gagné et de déception pour les copines de Toulouse, c’est assez particulier, mais je sais que ce sont de grandes joueuses et qu’elles aussi elles toucheront le bout de bois.